Saint Seiya
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[OTS 2] Vous prendrez bien une tasse de thé ?
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***** Hôpital de Winchester, plus tôt dans la journée. *****


[OTS 2] Vous prendrez bien une tasse de thé ? Zlatan10

La sexagénaire dévisagea le patient intubé en secouant la tête en signe de désapprobation.

- « Mon vieil ami, mais qui a bien pu vous mettre dans un si piteux état ? », questionna l’allemande, à haute voix et de manière purement rhétorique.

- « Heureusement que vous portiez mon dernier présent, sans quoi j'aurais été contrainte de faire le déplacement pour votre enterrement, vieux sacripant… », ajouta-t-elle en soupirant, tout en fixant à l’aide de sa vision astrale le tatouage invisible et indélébile imprégné sous la peau du torse de la victime.

Malgré un examen des plus attentifs, elle n’arrivait pas à déceler l’origine de l’attaque, laquelle avait dû être particulièrement violente pour perforer une barrière cosmique de niveau alpha. Même une balle de 9mm n’aurait pas pu infliger le moindre dégât au comte anglais. La protection magique avait absorbé la majeure partie de l’attaque, mais avait été endommagée dans le processus, provoquant sa dissipation lente et irrémédiable.

Se retournant vers son fidèle collaborateur, l’excentrique dame donna des consignes quant au devenir du patient. Ces mots valaient aussi pour le majordome du noble, présent au chevet de son maître depuis que les visites étaient enfin autorisées.

- « La médecine de ces ignorants ne sera jamais aussi efficace que les bons petits remèdes de chez nous. Seriez-vous assez aimables pour vous charger du transfert de notre ami dans une chambre du manoir – prenez aussi toutes ces babioles, le temps de remettre ce vieux grigou sur pieds… », intima-t-elle avec un sourire et un ton à l’allure autoritaire à peine voilée.

N'importe quel autre domestique aurait pu être interpellé, voire choqué, par la demande de la femme. Le premier d’entre eux connaissait leur relation particulière et avait même était témoin de faits qu’il ne s’expliquait toujours pas. Si quelqu’un pouvait venir aujourd’hui en aide à son employeur, c’était bien elle…

- « Pendant ce temps-là, je vais m’occuper de la protection du manoir… Juste au cas où… Mes bichons, retrouvons-nous ensuite pour le thé ! », conclut-elle tout simplement avant de prendre congé.


HRP:

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Oblivion
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Goa

La pièce est noire. Une chaise a été placée pour bloquer la porte, mais je la repousse sans difficulté et commence à inspecter les lieux. Tout l’endroit a été barricadé… ou en donne l’impression. Mais je sais qu’il est là, je peux sentir sa présence.
Il est dans son bureau, armé d’un ridicule petit couteau dans une main et d’un téléphone portable dans l’autre. Dès qu’il me voit, il se met à hurler, mais l’expression sur son visage ne montre aucune terreur…

-Elle est là! Bon sang, elle est entrée!

C’est par réflexe que je lui enlève le téléphone des mains d’un rapide coup de pied, mais il ne tente pas de m’attaquer en retour, au contraire, le docteur se contente de sourire, et de regarder par la fenêtre comme s’il attendait quelqu’un d’autre. Ses gardes du corps? Il croit vraiment qu’il a quelqu’un capable de m’arrêter? Seules quelques sirènes de police non loin lui répondent, et l’escroc hoche la tête.

-Voilà…

-À quoi vous jouez?

-Moi? Rien. Je ne fais que mon devoir de citoyen, voyons. Après avoir entendu ce qui est arrivé chez ces pauvres Sempouri, dès que j’ai vu ce que vous avez fait à mon pauvre collègue, j’ai tout de suite su… vous êtes la tueuse!

Il me faut quelques secondes pour comprendre ce qu’il vient de me lancer, et encore un peu plus de temps pour comprendre qu’il ne plaisante pas. De quoi il parle? De… de qui il parle? Il manigance quelque chose, c’est évident, mais il me manque une grosse pièce du puzzle pour voir enfin dans quelle histoire, et je doute qu’il aura envie de tout m’expliquer.
Je peux arranger ça.

Une nuée d’aiguilles perce l’élégant tapis du bureau et s’enfonce dans la chair du docteur, le paralysant en une fraction de seconde. Son cri est plus de véritable terreur que de douleur, en sentant le froid se répandre dans ses muscles, mais il se calme bien vite. Trop vite.

-Ça ne prendra pas beaucoup de temps pour prouver le contraire, je sais… pour recréer la scène du crime, il a fallu faire quelques sacrifices. Mais me tuer juste avant l’arrivée de la police, ce ne serait pas très avantageux pour une éveillée sans papiers qui a fait tant d’effort pour se faire discrète.

-La police?! Vous croyez que j’ai peur de la police?!

-Non, pas vraiment. Mais quelque chose me dit que ce n’est pas votre genre de victime.

Je sursaute en entendant la porte d’entrée voler en éclat, et libère l’escroc de sa prison pour pouvoir me concentrer pleinement sur le nouveau venu, mais aucune aiguille n’est invoquée. Le groupe de policiers m’ordonne de placer mes mains derrière ma tête en me menaçant de leur arme, mais je ne bouge pas. Si je ne veux pas me battre, je devrais au moins fuir… Mais il ne se passe rien. Parce que merde, depuis quand est-ce un dilemme?
En tremblant, j’agite doucement la main et une Fée apparaît sur mon épaule. Ce ne sera pas très discret, mais ça reste la meilleure façon de voyager rapidement sans laisser de trace. Je lance un dernier coup d’œil haineux vers le docteur, puis me laisse disparaître dans les ténèbres infernales, sans savoir où je vais atterrir. N’importe où, tant que ça me sorte du pétrin…

Winchester

La sensation du sol sous mes pieds est des plus bienvenues, après tant de temps passé à errer entre les mondes sans savoir où j’allais finir. La Fée reste non loin à m’observer reprendre mon équilibre et avancer à tâtons pour chercher un mur où m’appuyer, puis disparait quand elle voit que je vais bien malgré mon malaise.

-Hé…! Dis-moi où tu m’as emmenée, au moins!

Je ne sais même pas combien de temps j’ai passé à « voyager ». À voir l’architecture de ce qui ressemble à un quartier résidentiel, on dirait que j’ai été déposée quelque part en Europe, ce qui n’est pas la pire des destinations après avoir passé tout ce temps à pourrir dans les ruelles de Goa… Peut-être que le changement de paysage sera la meilleure façon de me remettre les idées en place.

-Très bien, je vais trouver toute seule. Ça devrait m’occuper un peu…

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Suite au dénouement plus que décevant de l'enquête criminelle à Miami, Gorislava et Zhihao quittèrent l'Amérique pour se rendre en Grande-Bretagne, dans le Hampshire. Leur destination était la ville de Winchester, où était hospitalisée leur nouvelle cible : l'archéologue qui s'était porté acquéreur d'une tablette égyptienne antique. Celui-ci avait survécu de justesse à une tentative d'assassinat et se trouvait dorénavant alité au sein de l'hôpital royal du comté. En ce qui concernait la rouquine, elle avait débarqué depuis l'aéroport de Southampton grâce à un vol privé de la Confrérie Noire, ce qui lui avait permis de trimbaler sa moto avec elle lors du voyage. Aux commandes de son véhicule, il ne lui fallut environ qu'un quart d'heure pour effectuer sans encombres le trajet entre Southampton et Winchester. Dès son arrivée, la jeune fille se renseigna auprès des riverains afin de trouver le plus promptement possible l'établissement où était soigné le dénommé Karlyle. Ce dernier était un aristocrate anglais d'après ce qu'indiquaient les informations disponibles sur le dossier de police, aussi allait-il être difficile de l'approcher. Malheureusement, essayer de s'infiltrer en se déguisant n'était pas à l'ordre du jour, étant donné que la Chinoise avait déconseillé à sa collègue d'employer une seconde fois un procédé aussi douteux. Non sans une certaine déception, Gorislava se résigna à obtempérer et à suivre les instructions de sa partenaire. La précédente tentative de la première avait effectivement échoué de façon magistrale, ce qui avait découragé chez elle toute idée de récidive, du moins pour le moment. Elle gara ainsi sa moto dans le parking de l'hôpital et attendit que la Boussole la rejoigne à l'entrée du complexe médical. C'était dans cet hôpital que les urgences et les blessures graves étaient traitées, tandis que la clinique privée d'à côté s'occupait plutôt des thérapies, opérations et chirurgies sur rendez-vous.

Afin de patienter, le Fourneau sortit de la poche de son pantalon une friandise pétillante et extrêmement amère, le genre de bonbon qui donnait la sensation d'arracher la langue. Il en profita également pour consulter sur son portable les pages numérisées des fichiers judiciaires glanés par l'organisation mafieuse de Vincenzo. Pour faciliter à la rouquine leur lecture, elles avaient été annotées à sa demande de commentaires lui permettant de mieux comprendre toutes les données qui avaient été listées. Si le meurtre d'Ethan Crest et l'agression de l'archéologue semblaient aisés à saisir quant à la méthode d'assassinat, celui des Sempouri était plus complexe à cerner dans ce domaine. La fibre de lin, même si elle était loin de rivaliser avec l'acier, était connue pour sa légèreté, sa résistance, sa capacité d'absorption des vibrations et la variété de ses applications. Néanmoins, que ce soit pour la corde à piano ou un garrot en lin, un exploit tel que la décapitation exigeait une force herculéenne de la part du manieur. Il s'agissait donc soit d'un instrument plus adapté à cette tâche, mais qui aurait laissé des traces de cette matière, soit de l'oeuvre d'un Éveillé comme les Chevaliers Noirs. Cette perspective excitait Gorislava, qui attendait depuis longtemps l'occasion de se battre contre un ennemi à la hauteur. Tabasser des gangsters avait beau être une activité fort plaisante, elle se révélait ennuyeuse sur le long terme, faute d'adversité à surmonter. Cependant, rencontrer un opposant pareil n'était pas une garantie, car il était toujours probable que la rencontre avec Karlyle ne débouche sur rien de bien conséquent. La rouquine n'avait plus qu'à prier pour que sur cette occasion-ci, les deux mercenaires ne tombent pas sur une fausse piste...
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Zhihao
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Ce fut quelques minutes à peine après avoir quitté l’aéroport que la militaire apprit ce qu’il se passait en Égypte, en regardant les infos sur son téléphone. Trois antiques reliques provenant de ce même pays avaient été dérobées, et maintenant ça ; cela ne pouvait pas être une coïncidence, et l’hypothèse d’une implication éveillée apparaissait de plus en plus plausible. Pas question de s’y rendre toutefois, ou tout du moins pas avant d’avoir récupéré son équipière : Zhihao avait scrupuleusement mémorisé la liste des indépendants traqués par les Agences et aucun de ceux dont les pouvoirs se prêteraient à ce genre d’applications n’était suffisamment puissant pour provoquer un phénomène d’une telle envergure, et encore moins le maintenir aussi longtemps. Bien sûr, il était possible que l’un d’eux ait récemment pris du grade ou qu’il s’agisse d’un nouveau venu dont elle n’avait pas connaissance, mais l’explication la plus simple était que l’une des factions divines soit à l’origine de cette anomalie météorologique. Et même si ce n’était pas le cas il était probable qu’elles ne tarderaient pas à s’y intéresser, puisque les responsables semblaient avoir abandonné toute discrétion.

Zhihao s’en tiendrait donc au plan pour le moment, mais les envoyées de Death Queen Island allaient tout de même devoir en accélérer la marche… dès qu’elle aurait retrouvé Gorislava, qui avait insisté pour survoler l’Atlantique dans le même avion que sa moto plutôt que de prendre un vol commercial et était partie à toute berzingue au guidon dudit bolide une fois revenue sur le plancher des vaches.

Retrouver le Fourneau ne fut heureusement pas difficile grâce à sa chevelure rousse hautement visible, et elle constata avec plaisir que ce coup-ci sa coéquipière l’avait attendue sagement. Quelque chose clochait cependant : en s’approchant de l’hôpital, la chinoise remarqua que les forces de l’ordre brillaient par leur absence, alors même qu’il devrait au moins y avoir un ou deux policiers en faction à l’entrée ou dans le hall après le presque-assassinat d’un membre de la noblesse locale. Peut-être qu’ils se trouvaient simplement hors de son périmètre de détection, mais cela restait curieux.

« Vous avez vu ce qu’il se passe en Égypte ? » demanda-t-elle une fois à portée de voix de sa partenaire, au cas où celle-ci ne serait pas encore au courant. « Pas sûre que ce soit lié à notre affaire mais si c’est bien le cas, je crois que notre mission vient tout juste de devenir beaucoup plus pressante. Hélas, ça m’étonnerait qu’ils laissent deux éveillées venues de nulle part s’approcher du Comte simplement parce qu’elles prétendent pouvoir le soigner… Bref, je propose que vous me laissiez m’introduire à l’intérieur, repérer la chambre où ils le gardent et jeter un œil à son dossier médical, puis je vous appellerai pour qu’on aille le trouver ensemble. On aura plus de mal pour se cacher à deux, mais j’aurai besoin que quelqu’un surveille mes arrières pendant que j’essaye de le remettre d’aplomb. Qu’en dites-vous ? Et au fait, vous avez vu des policiers depuis que vous êtes ici ? »
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Oblivion
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Faute de mieux, je trouve mon chemin en suivant le bruit des voitures, pour suivre la route et trouver un endroit un peu plus facile à identifier. À voir l’architecture et les voitures, je peux confirmer pour de bon que je suis en Europe, mais encore? Peut-être que la Fée m’a conduit jusqu’à une ville sous le contrôle des Spectres, faute d’une meilleure idée, mais si c’est le cas je vais devoir être extrêmement prudente… Ephemer m’a déjà retrouvée à Tel-Aviv pour moins que ça.
Et après…

Dans un élan de terreur, je m’éloigne de la route et décide plutôt de traverser les sous-bois, comme si c’était suffisant pour me cacher. Qu’est-ce que je vais faire si je dois encore le croiser, qu’est-ce que je vais lui dire? Je ne vais pas pouvoir fuir pour toujours… Mieux vaut prendre plus de temps pour me ressaisir, régler mes problèmes personnels et oublier le fiasco qu’a été mon départ de FIRMAMENT, et personne n’aura rien à me reprocher. C’est en me répétant tout cela, encore et encore, que je traverse le pauvre semblant de forêt et me retrouve sur un simple terrain vague à l’herbe desséchée, avec à l’autre bout un grand bâtiment en briques beiges qui ressemble à un manoir excentrique, mais une meilleure inspection me révèle qu’il s’agit d’un hôpital. Parfait, juste parfait. On dirait bien que le destin ne veut pas me laisser oublier l’échec qu’a été Goa non plus.

Ça ne fait rien. Je suis plus forte que ça. J’ai juste besoin d’un peu de temps.

Je laisse un peu de cosmos circuler dans mon corps pour atténuer la douleur, puis traverse le terrain pour m’approcher de l’hôpital et chercher un nom, un signe, n’importe quoi pour révéler où j’ai atterri. Ce n’est toujours pas exact, mais vu l’allure de la place, il devient de plus en plus évident que je suis en Angleterre. Pas mal. Je m’apprête à poursuivre ma route quand j’aperçois deux figures non loin, une rousse et une asiatique, je crois, et je me retrouve figée sur place à les fixer comme si elles étaient des fantômes. Je ne pourrais pas dire pourquoi exactement, mais si je pouvais voir leur visage, peut-être…

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Gorislava n'eut guère à attendre très longtemps avant que sa coéquipière ne la rejoigne à l'entrée de l'hôpital. Zhihao lui demanda alors si elle avait prêté attention aux informations récemment, en référence à une tempête de sable balayant le territoire égyptien. Apparemment, le village d'El Balyana était tout particulièrement menacé par cette catastrophe, qui semblait sortir de l'ordinaire selon les scientifiques. La Chinoise émit ensuite l'hypothèse que cet événement soit lié à leur enquête, une remarque qui laissa la rouquine songeuse. Cette dernière sentait que cette histoire était plus dans ses cordes, mais elle savait qu'elle ne pouvait pas déserter une mission en cours de route, sous peine de jeter le discrédit sur sa profession. Lorsqu'un mercenaire acceptait un contrat, il se devait de l'honorer jusqu'au bout et de le remplir dans le respect des règles. Il s'agissait d'une question d'éthique et même une tête de pioche comme le Fourneau était capable de comprendre que manquer à sa parole relevait de la trahison. Une telle absence de discipline était proscrite par son mentor, qui lui avait appris à ne jamais s'éparpiller dans le travail qui lui était confié. Malgré l'absence de structure hiérarchique solide, il existait toujours au sein de la Chevalerie Noire des individus prêts à exécuter ceux qui s'étaient rendus coupables de parjure. Reagan était d'ailleurs connu pour s'adonner à ce genre de basse besogne, en plus de ses activités habituelles d'usurier et d'extorsion de fonds. Néanmoins, la rigueur morale n'était pas la raison qui le poussait à participer à ces expéditions punitives, mais le désir de s'enrichir sur le dos de ses victimes. Gorislava saisissait la nécessité de châtier ceux qui trahissaient leurs engagements, sauf qu'elle refusait de descendre au niveau de l'Oiseau de Paradis.

"J'en ai entendu causer rapidos sur les écrans télé à la sortie de l'aéroport, ouais." répondit-elle d'un ton nonchalant. "Dommage qu'on n'y soit pas, mais j'suppose que larguer not' mission actuelle n'est pas au programme..."

La Boussole poursuivit la conversation en présentant à sa partenaire son plan d'action afin d'accéder à la chambre de l'archéologue. Elle comptait se charger du boulot d'infiltration tandis que la rouquine s'occuperait de surveiller ses arrières, au cas où quelque chose tournerait au vinaigre. Ce plan convenait à la deuxième, qui ne voyait de toute façon pas de bagarre intéressante se profiler à l'horizon, du moins pour le moment. Non sans hausser les épaules, elle se contenta d'exprimer laconiquement son accord :

"Ça me va. On commence quand ?"

Zhihao questionna ensuite la rouquine sur la présence éventuelle de policiers, un détail sur lequel elle ne s'était pas encore penché. Effectivement, les forces de l'ordre ne paraissaient pas avoir été déployées dans le secteur, ce qui était plutôt bizarre compte tenu de la situation... Normalement, un rescapé d'une tentative d'assassinat devrait pouvoir bénéficier d'un minimum de protection policière, mais cela ne semblait guère être le cas. Karlyle avait beau être sous la garde du personnel médical, son séjour à l'hôpital le rendait extrêmement vulnérable à une nouvelle agression. Trois options s'offraient alors aux mercenaires : soit le comte avait été déménagé dans un autre établissement, soit les autorités faisaient preuve de négligence, soit elles avaient opté pour une surveillance discrète. Cependant, le Fourneau ne ressentait pas le besoin impérieux de s'alarmer de cette absence si suspecte. Peu porté sur les investigations criminelles, il préférait laisser son cerveau se reposer et faire ainsi confiance aux renseignements qui lui avaient été transmis par les mafieux américains. Si ces derniers lui assuraient que l'archéologue avait été admis dans l'hôpital royal du comté, alors il devait sans aucun doute s'y trouver encore. Après tout, il s'agissait d'un patient qui relevait des urgences et le transférer dans un autre service ne serait guère raisonnable en l'état.

"Maintenant que tu le dis, c'est vrai qu'y a pas un seul flic dans les parages." nota Gorislava. "J'avais pas fait des masses attention, pour être honnête... Tiens, ça me fait penser ! Les macaronis nous ont filé l'adresse de not' gars et d'une clinique voisine, au cas où y serait plus là."

Foncer à toute vitesse en ligne droite jusqu'à son objectif, sans se préoccuper du reste, ne l'aidait pas à remarquer des détails qui pourraient avoir leur importance. Les compétences relatives à l'observation n'étaient pas sa spécialité, sauf quand il s'agissait de trouver comment réduire son adversaire en miettes. Rien de bien pointu toutefois en ce qui la concernait, juste ce qu'il fallait pour dénicher les meilleures parties de l'anatomie humaine à marteler de ses poings destructeurs. Hélas, la rouquine n'avait guère eu l'occasion de s'illustrer dans son domaine d'expertise récemment, faute d'opposants dignes de subir toute l'étendue de sa puissance.
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Zhihao
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« Non en effet, nous ne pouvons pas abandonner notre mission sans preuve que ces événements sont liés. Bonne idée pour les adresses en tout cas, ça peut toujours être utile. » acquiesça la Boussole, satisfaite de voir qu’en cette occasion au moins le Fourneau avait le sens des priorités et que leurs contacts italiens avaient su faire preuve d’initiative. « Et pour répondre à votre question, je propose qu’on s’y mette tout de suite. Si vous pouviez juste me garder ça... »

Ce fut au moment de passer ses affaires à sa collègue qu’elle se rendit compte de l’existence d’un faible cosmos provenant du terrain vague jouxtant l’hôpital, un cosmos qui se dirigeait vers elles. Espérant que Gorislava ait assez de bon sens pour ne pas réagir au quart de tour, elle fit très attention à ne pas regarder en direction de la présence, préférant prendre discrètement le contrôle de la caméra la plus proche afin d’obtenir un visuel. Elle jura intérieurement en voyant la silhouette dépenaillée et masquée ; si ce n’était pas Marchesi – ou quel que soit son vrai nom – alors ça y ressemblait fortement, et son aura combinée à son physique caractéristique laissaient peu de place au doute. Ça ne pouvait pas plus mal tomber, il ne manquerait plus que l’adolescente la reconnaisse ; Zhihao s’était efforcée de changer d’apparence en prévision de sa mission à Death Queen Island, mais avec sa chance… Elle commençait à regretter de ne pas être passée par la case chirurgie plastique.

« Gorislava, surtout ne vous retournez pas et faites comme si de rien n’était. » murmura-t-elle tout en remettant son sac à la rouquine. Le fait de devoir se reposer sur le sang-froid et les talents d’actrice de la tête brûlée était tout sauf rassurant. « Léger changement de plan : je rentre et vous, vous observez notre invité surprise sans vous faire remarquer. N’intervenez que si l’autre commence à faire du grabuge, compris ? »

L’asiatique ne perdit pas davantage de temps avant de s’engouffrer à l’intérieur du bâtiment, peu désireuse de laisser plus d’occasions à la Spectre de se rappeler d’elle. Au cas où cette dernière la suivrait, cela devrait également lui permettre de converser loin des oreilles de Gorislava, si nécessaire. Et si c’étaient les infernaux qui avaient essayé de tuer le Comte… et bien elle ne les empêcherait pas de terminer le travail ; les mercenaires n’avaient rien à gagner à s’opposer à leurs « alliés » d’outre-tombe, même si elle demanderait sans doute de quoi sauver la face auprès de leurs commanditaires.

Une fois dans la place, elle put confirmer que le niveau de sécurité était anormalement bas pour un édifice censé abriter un VIP ayant réchappé de peu à une tentative d’assassinat ; elle n’eut même pas besoin de se servir de ses pouvoirs pour esquiver l’œil des rares caméras et tromper la vigilance du personnel de l’endroit, mais s’infiltra tout de même dans leurs appareils électroniques par acquis de conscience. Une décision qui se révéla vite payante puisqu’elle capta une conversation animée entre deux médecins avant même d’arriver à destination. Elle put ainsi apprendre – après avoir écouté force récriminations sur l’irresponsabilité et le snobisme des aristocrates refusant de se mêler aux prolos – que leur cible ne se trouvait plus dans l’hôpital, son majordome et ses avocats ayant lourdement insisté pour que le Comte Karlyle soit rapatrié et soigné dans son manoir.

« Bon, ben heureusement qu’on a déjà l’adresse. » songea-t-elle en rebroussant chemin… ou pas tout à fait, puisqu’elle emprunta un itinéraire différent de celui par lequel elle était entrée afin de minimiser les chances de croiser « Marchesi ». Elle profita du trajet pour envoyer un message sur le portable de sa partenaire afin de l’informer de sa découverte. Enfin, au moins il devrait y avoir moins de monde là-bas.
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Je ne sais pas trop pourquoi je tiens tant à rejoindre les deux femmes, même en prenant en compte la présence de cosmos et leur comportement pour le moins étrange. Des éveillés de bas niveau, trop faibles pour attirer l’attention d’un camp ou se mériter une armure, il y en a plein. Même chose pour les fauteurs de trouble ; ils sont inoffensifs, et il y a toujours quelqu’un pour s’occuper de leur cas… une combinaison des deux se rend rarement bien plus loin. Pas de quoi retenir mon attention, vraiment.
Alors pourquoi?

Il y a quelque chose d’anormal qui se passe, depuis que j’ai fui Los Angeles. Au hasard, j’ai choisi une ville pour me cacher, et je me suis retrouvée mêlée à des meurtres et disputes qui n’avaient rien à voir avec moi. Au hasard, j’ai laissé quelqu’un d’autre choisir ma prochaine destination, et une fois là-bas, je me sens comme poussée à me mêler de quelque chose qui ne me regarde pas. Est-ce que je devrais m’inquiéter? C’est presque douteux de simplement blâmer le destin pour toutes ces étranges circonstances…
Mais une des femmes disparait dans l’hôpital et je sens une bouffée d’adrénaline me traverser le corps. Soudainement, c’est un défi. Peut-être que l’une d’entre elle n’est juste pas prête à entrer, et l’autre est simplement partie devant… Ou peut-être qu’elle m’a vue et qu’elle a paniqué. C’est peut-être justifié, mais ça ne m’arrête pas. Sans plus de discrétion, je continue d’avancer en direction de la fille encore présente, en faisant de mon mieux pour ignorer les picotements qui me parcourent la peau. Tant que je fasse attention, ça devrait aller.

-Elle semble pressée.

Normal, je suppose, si elles sont vraiment là pour une urgence. Mais j’en doute fortement… Je m’approche un peu plus, pour mieux vois le visage de la fille, mais sans trop savoir si je veux lui montrer le mien. De toute ma vie, je crois que je n’ai jamais rencontré quelqu’un d’aussi… aussi… roux? Et pourtant, ce n’est pas comme si je n’avais jamais rencontré de filles rousses. Je baisse les yeux et essaye de ne pas trop y penser. Je continue sur ma lancée, et surveillant ses réactions pour y trouver quelques indices. Peut-être qu’il n’y a rien. Peut-être que cette stupide intuition ne veut rien dire et que je suis seulement en train de me mêler de quelque chose qui ne me regarde pas du tout. Je crois les bras et jette un coup d’œil vers la bâtisse, cherchant les bons mots pour la faire parler.

-J’espère que ce n’est pas trop grave?

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Après avoir confirmé qu'elles allaient débuter bientôt leur mission, Zhihao confia à Gorislava ses affaires, le temps qu'elle se faufile dans l'hôpital. Soudain, la première s'immobilisa durant un bref instant en pleine action, comme si elle avait été prise d'un malaise passager. Interloquée par ce comportement bizarre, la rouquine pencha légèrement sa tête vers le côté et se demanda quel pouvait bien être le problème. Même si l'on pouvait argumenter que c'était toujours le cas, sa partenaire tirait très clairement une tronche de dix kilomètres de long. D'un air soucieux, le Fourneau l'interrogea donc à ce sujet :

"What's going on, mate ?"

La réponse ne se fit guère attendre : la Chinoise ordonna à sa consœur de ne surtout pas se retourner, à la grande perplexité de l’intéressée. Apparemment, quelqu'un observait les deux femmes par derrière, ce qui annonçait le début des ennuis. Se pourrait-il qu'il s'agisse d'un sous-fifre du commanditaire des trois assassinats, voire du meurtrier en personne ? Normalement, Gorislava aurait déjà sauté sur l'occasion pour capturer cet inconnu afin de lui faire cracher le morceau, sauf qu’elle devait prendre en considération la présence de sa camarade. Quitte à cuisiner un espion sans essuyer de réprimandes, autant s'y atteler dès que la Boussole aura le dos tourné. En guise de réponse aux instructions qu'elle venait de recevoir, la rouquine se contenta de hocher la tête, tout en se retenant de jeter un œil en arrière. L'envie de regarder la personne qui les guettait était trop forte, mais elle devait essayer de ronger son frein au maximum. Lorsque Zhihao s'avança vers l'établissement médical, le Fourneau lui adressa un signe d'au revoir de la main, non sans une certaine facétie. Une fois la première mercenaire partie, la deuxième prit soin de vérifier que son portable soit allumé, au cas où elle recevrait un message important. Ceci fait, elle pouvait dorénavant se charger librement de l'énergumène qui se situait derrière elle.

Enfin tranquille, Gorislava s'empressa de désobéir à la consigne et de pivoter en direction de l'inconnu qui était en train de les surveiller. A sa grande déception, elle n'aperçut qu'une frêle et minuscule silhouette, plantée comme un piquet cabossé sur le trottoir d'en face. Cette personne était encore plus petite que ne l'était la rouquine, c'était dire s'il s'agissait d'un nabot de compétition ! L'individu était également affublé d'un masque endommagé et de guenilles, à la manière d'un clochard ou d'un quelconque marginal du même acabit. La rouquine se demandait sincèrement ce qu'il pouvait y avoir de dangereux chez une personne pareille, à croire que sa camarade se stressait pour des clopinettes. Que pouvait-il donc y avoir à craindre d'un mendiant aussi décrépit, à part qu'il leur fasse piteusement la manche ? Vu son gabarit, il s'agissait probablement d'une femme ou d'un enfant, mais on ne pouvait présumer de rien. Subitement, le Fourneau s'imagina comprendre où la Chinoise voulait en venir : elle refusait juste de débourser ne serait-ce qu'un centime par esprit de charité ! Qu'elle soit du genre coincée, c'était une chose, mais jamais sa partenaire n'aurait imaginé qu'elle soit à ce point radine et insensible ! Cette odieuse révélation fit fulminer la jeune fille, qui exprima ses griefs envers l'ancienne militaire à haute voix :

"Ah can't believe it ! She can be as mean as cat's piss, I swear ! She wouldn't even spare a single penny for this poor tramp !"

Trop occupée à râler pour s'en rendre compte, Gorislava ne s'était pas aperçue que le clochard en avait profité pour s'approcher d'elle. De sa voix manifestement féminine, le marginal s'enquit auprès d'elle de la gravité de la situation à l'intérieur de l'hôpital. Cependant, la rouquine était encore trop confuse et énervée pour appréhender le contexte de la question. Au lieu de réfléchir aux circonstances, elle glissa sa main dans la poche de son blouson en cuir afin d'en sortir son porte-monnaie. Ce dernier était fabriqué dans du cuir garance et un crâne noir semblable à celui qui ornait son smartphone servait de décoration.

"Hein ?!" s'exclama le Fourneau, passablement paumé. "Whoops, mah bad ! J'avais pas les esgourdes ben débouchées, chuis désolée ! Vous vouliez me causer ?"

D'un geste absent, il tendit un billet de dix dollars américains à la présumée mendiante, sans savoir que cette monnaie était complètement inutile au Royaume-Uni. Certes, la solution des bureaux de change était toujours disponible, sauf que rien ne garantissait que les employés acceptent de servir une vulgaire clocharde. En ce qui concernait la marginale en question, il fallait espérer qu'elle comprenne un traître mot de ce que lui racontait son interlocutrice. Effectivement, l'accent australien à couper à la tronçonneuse que se coltinait Gorislava risquait de se mettre en travers de leur conversation. Hélas, ces difficultés d'ordre langagier étaient le cadet des soucis de son vis-à-vis s'il souhaitait engager une discussion intelligente et constructive avec elle... Par ailleurs, la rouquine ne s'était même pas aperçue que son binôme venait de lui envoyer un message sur son portable.
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La militaire constata en jetant un coup d’œil à travers celui des caméras que Gorislava lui avait désobéi – certes, la cervelle de moineau était censée être sa supérieure aussi bien en termes d’ancienneté que de puissance cosmique brute, sauf qu’on lui avait explicitement demandé d’être l’adulte du duo – et était à présent occupée à tailler le bout de gras avec Marchesi. Marchesi que la rouquine semblait d’ailleurs prendre pour une clocharde, ce qui pouvait se comprendre au vu de sa dégaine, mais tout de même…

« Pourquoi ne suis-je pas surprise ? » songea l’asiatique, qui commençait à se demander si le Fourneau ne faisait pas exprès de commettre une nouvelle idiotie à chaque fois qu’elle pensait qu’il y avait peut-être de l’espoir pour sa partenaire. Et elle n’avait même pas lu son message… L’espace d’un instant, Zhihao fut tentée de la laisser derrière pour se rendre seule au manoir mais réprima immédiatement cette pulsion, tout comme elle abandonna également l’idée de l’appeler au téléphone pour être sûre d’avoir son attention : trop de risque que la tête brûlée et l’Étoile Maléfique trouvent suspect son refus de faire face à cette dernière. Elles risquaient de la recroiser au manoir de toute façon, si elle était bien là pour le Comte Karlyle.

La Boussole n’y couperait pas, elle allait devoir interagir avec Marchesi en espérant soit que la gamine masquée ne la reconnaisse pas, soit qu’elle puisse la convaincre de garder le silence. Merveilleux, juste ce dont elle avait besoin. Agacée de se retrouver dans cette situation, elle décida pour une fois de céder à son côté mesquin : prenant soin de se déplacer silencieusement, elle sortit de l’hôpital en se faufilant dans l’angle mort de sa collègue et attendit d’être arrivée à peine un mètre derrière elle – hors de portée de baffe, au cas où elle serait du genre à essayer de frapper les gens qui la surprenaient en arrivant dans son dos – avant de se mettre à parler.

« J’ai entendu les médecins discuter, ils disent que le vieux est reparti chez lui. On peut y aller et laisser les pros s’occuper de cette pauvre fille ? » dit-elle en désignant vaguement le bâtiment qu’elle venait de quitter.

Ce fut alors qu’elle remarqua que la rouquine avait donné de la monnaie états-unienne à la Spectre, prouvant une nouvelle fois à quel point Gorislava pouvait être étourdie – et elle n’avait même pas l’excuse d’être un de ces américains ignorant tout du vaste monde. Comment avait-elle pu mener à bien ses précédentes missions à l’étranger en faisant ce genre d’erreurs ? Était-ce pour ça que ses précédents chaperons avaient sauté sur l’occasion de la refourguer à la petite nouvelle ?

« Rassurez-moi, vous êtes au courant que les dollars n’ont pas cours ici ? Ne me dites pas que vous n’avez pas une seule livre sur vous... »
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Oh. Je crois qu’elle ne parle pas anglais… Mes yeux se remplissent de panique, l’espace d’un instant, alors que la rousse me parle de sa voix forte et ça me demande une concentration surhumaine pour détecter un semblant d’anglais dans ses mots. Et même avec ça de fait, bonne chance pour comprendre ce qu’elle me dit… c’est encore pire que l’accent de Théo! Mais elle parle beaucoup, pour quelqu’un à qui j’ai posé une simple question. Et quelque chose me dit qu’elle n’est pas vraiment en train de me répondre. Mais alors que je m’apprête à répéter ce que je lui ai dit, avec des mots plus simples pour qu’elle comprenne cette fois, la femme sort son portefeuille et me tend quelques billets froissés. En fronçant les sourcils, je viens pour lui demander pourquoi elle me demande ça. Elle pense… elle me prend pour une une…
Oh, l’espèce de sale…!

Les muscles de mon bras se crispent, mes pupilles se dilatent alors que je me prépare à lui balancer une baffe assez forte pour lui décrocher la mâchoire, mais je m’arrête à la dernière seconde et parviens à me calmer, malgré mon Surplis qui est prêt à faire couler du sang. Clairement, ce n’est pas une bonne idée, il doit y avoir des caméras partout et la dernière chose dont j’ai besoin, c’est de faire les nouvelles et avoir un autre corps de police à mes trousses. Au moins, je n’ai pas besoin de m’expliquer ; sa partenaire est revenue et lui demande de se dépêcher à partir, pour enfin laisser des professionnels s’occuper de moi —parce que je passe pour une malade mentale, maintenant?!— mais pas sans l’informer vite fait que la personne qu’elles cherchent, un vieux, n’est pas ici. Sans doute pas un proche, vu comment elle en parle. De quoi m’arracher un rictus moqueur.

-On pourrait presque croire que vous voulez l’assassiner, à vous entendre parler.

Et après quelques secondes pour laisser le doute planer, je hausse les épaules.

-Ou pas. Mais vous n’avez pas exactement l’air de touristes, non plus…

D’un geste distrait, je joue avec l’argent que j’ai toujours en main. Je n’avais même pas remarqué que cette imbécile m’avait payé en dollars. Mais même en ignorant ça, ça me donne une idée.

-Vous pourriez avoir besoin d’un coup de main? Je… Je ne demanderai pas d’argent, mais je peux aider.

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La mendiante fixa le billet que venait de lui tendre Gorislava d'un air circonspect, comme si elle ne savait pas trop quoi en faire. Soudain, Zhihao annonça son retour à sa collègue et l'informa que l'archéologue ne se trouvait plus à l'hôpital. Apparemment, leur cible était retournée chez elle, dans une propriété se situant en périphérie de Winchester. La Chinoise suggéra donc à la rouquine de s'y rendre avec elle, histoire qu'elles puissent toutes les deux poursuivre leur enquête. Toujours aussi peu charitable, elle lui intima également de laisser les services médicaux s'occuper du cas de la clocharde. Il fallait néanmoins avouer que cette dernière avait plus besoin de soins que d'argent, même si envoyer balader quelqu'un ainsi n'était guère très aimable. Cela n'avait plus d'importance de toute manière, étant donné que le Fourneau s'était déjà chargé de lui faire l'aumône. Les deux mercenaires n'ayant plus aucune raison de rester dans le coin, elles devaient désormais se hâter vers leur prochaine destination. Effectivement, elles devaient s'empresser de rejoindre l'aristocrate anglais afin de l'interroger à propos de l'identité de son agresseur, avant que celui-ci ne lui cloue définitivement le bec.

"Tch ! Don't be so stingy..." bougonna Gorislava, les bras croisés et une moue boudeuse au visage. "Bon okay, allons voir not' gars."

La Boussole lui fit ensuite remarquer que les dollars américains n'avaient pas cours au Royaume-Uni, ce qui signifiait qu'elle avait effectué un don en vain. Embarrassée par cette erreur honteuse, la rouquine se mit à rougir comme une pivoine et à transpirer à grosses gouttes. Dans sa surprise face à un pareil oubli, elle s'écria bruyamment :

"FUCK ME DEAD AND BURY ME PREGNANT ! J'AI COMPLÈTEMENT OUBLIÉ QU'ON PAYAIT EN LIVRES ICI !"

Les yeux écarquillés et la bouche pincée, elle s'épongea nerveusement le front avec une lingette sortie d'une des poches pectorales de son blouson. Heureusement que le Fourneau avait une carte bancaire sur lui, mais il restait qu'il se baladait avec trop de billets et de pièces inutiles. Il était trop tard pour se rendre au bureau de change, aussi devait-il conserver précieusement sa monnaie pour une prochaine visite aux États-Unis. Cependant, la mendiante ne semblait guère gêné par la nature du billet qui lui avait été refilé et commença à s'adresser étrangement aux Black Knights. En effet, elle les soupçonnait d'être des assassins qui en voudraient à la peau de Karlyle, avant de se raviser en partie. Même si elle se trompait sur le compte des mercenaires, la façon dont elle s'intéressait à leurs affaires était plus que dérangeante. De plus, la perspicacité dont elle faisait preuve laissait clairement indiquer qu'elle n'avait rien d'une miséreuse ordinaire. Gorislava était sérieusement tracassée par les paroles énigmatiques de leur interlocutrice, qui ne faisaient qu'ajouter à la confusion. Cerise sur le gâteau, la clocharde offrit carrément son assistance aux deux guerrières dans leur mission ! En l'état, il était impossible de savoir s'il s'agissait d'une ennemie, d'une alliée ou tout simplement d'une originale un peu fêlée du ciboulot...

"Euh... Une minute, z'êtes qui au juste ?" lui demanda la rouquine, non sans hésitation. "S'cusez-moi si chuis méchante, mais not' taf' c'est pas vraiment vos oignons..."

Un air soucieux sur son visage, elle jeta une œillade entendue à sa collègue afin d'avoir son avis sur la question. Il ne manquerait plus que cette mendiante soit une informatrice à la solde de Death Queen Island, ce qui ne serait pas si étonnant que cela après réflexion. Parmi tous les parias qui constituaient ses troupes, l'Ordre Noir avait une certaine tendance à s'entourer de loqueteux pour s'occuper de leurs basses besognes. Il fallait néanmoins se méfier de leur apparence pathétique, car sous leurs guenilles se cachaient souvent des tueurs professionnels des plus redoutables. Le Fourneau, qui connaissait l'écosystème particulier de l'île maudite depuis sa guère tendre enfance, savait à quoi s'en tenir avec les sbires de la Confrérie. Sa frangine l'avait déjà assez prévenu à leur sujet pour éviter de tomber trop bêtement dans la gueule du loup. Toutefois, il fallait également considérer l'éventualité que cette marginale masquée n'ait aucune relation avec la Chevalerie Noire...
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Gorislava avait une façon pour le moins… intéressante et bien à elle de jurer, et ce d’autant plus qu’elles se trouvaient face à une Spectre. Et les badauds les regardaient bizarrement après cet éclat de voix ; si elles avaient encore une chance de passer inaperçues, celle-ci venait tout juste de disparaître.

« Merci pour cette image... Gardez vos fantasmes pour vous, je vous prie. Ou à défaut allez voir ailleurs, parce que je ne suis pas équipée pour faire ce que vous demandez. » rétorqua l’asiatique comme si ce que la rouquine venait de débiter était parfaitement normal – ce qui hélas n’était pas si éloigné de la vérité, vu certaines de ses autres répliques et actions.

Marchesi, elle, ne sembla pas se formaliser outre mesure de l’erreur de sa partenaire et leur répondit par des paroles tout aussi incongrues. Extérieurement, Zhihao les accueillit par un simple sourcil levé mais intérieurement, elles venaient titiller une paranoïa bien ancrée. S’agissait-il d’une sorte de test de la part de l’Étoile Maléfique, ou avait-elle reconnu la militaire et était-ce là son idée de la façon courtoise de s’enquérir de ses intentions sans alerter des oreilles indiscrètes ? Quoi qu’il en soit, elle s’attendait à ce que le Fourneau accepte la proposition parce qu’elle pensait qu’engager la première vagabonde venue pour servir de diversion pendant que les mercenaires s’infiltraient dans le manoir était une riche idée – ou une autre idiotie du même acabit –, mais elle fut agréablement surprise. Pourquoi fallait-il que le QI de Gorislava monte et descende sans rime ni raison ?

« Si c’est une blague, elle n’est pas très drôle. Et non, nous rendons simplement visite à quelqu’un parce que nous nous inquiétons pour sa santé… à raison, puisqu’il est tellement borné qu’il a préféré rentrer chez lui contre l’avis du docteur. Une de ces personnes âgées qui savent tout mieux que tout le monde, qui ne veulent pas rester à l’hôpital et qui exaspèrent leur entourage, vous voyez ce que je veux dire ? » réagit-elle à la suite de la rouquine, feignant la nonchalance. « Sinon, ça vous arrive souvent d’aborder des inconnus, de les traiter de criminels et d’offrir de les aider à commettre leur forfait dans les secondes qui suivent ? »

Question rhétorique dont la réponse ne l’intéressait pas vraiment ; la Boussole avait déjà perdu suffisamment de temps comme ça et chaque minute qui s’écoulait était une chance supplémentaire pour leur mystérieux assassin – à supposer que ce ne soit pas l’éveillée masquée – d’achever sa seule victime encore en vie, compliquant du même coup la tâche du duo d’enquêtrices improvisées.

« En fait vous savez quoi ? Je vous laisse vous occuper d’elle. » poursuivit-elle, le ton soudain plus enjoué tout en tapotant amicalement l’épaule de la slave. « C’est vous qui avez insisté pour lui parler, c’est votre problème maintenant ! Ça vous apprendra à m’écouter, la prochaine fois… oh, et en parlant d’écouter, surveillez votre téléphone. Je vous attend devant chez Karl. »

Ce n’était pas le pseudonyme le plus inspiré pour désigner le Comte ou la manœuvre la plus subtile pour indiquer à sa partenaire où trouver l’adresse, mais comment être certaine que cette dernière comprendrait où elle voulait en venir autrement ? Abandonnant sa coéquipière à son triste sort avec le sourire – bon, pas tout à fait, elle n’aurait aucun mal à transformer l’appareil du Fourneau en micro-espion pour suivre sa conversation avec l’infernale – et espérant qu’elle avait pris la bonne décision, elle se mit en quête d’un véhicule pour se rendre à proximité du manoir. Coup de bol, le taxi avec lequel elle était arrivée n’était pas encore reparti, le chauffeur en ayant profité pour prendre une pause, et celui-ci accepta de la prendre à nouveau comme passagère.

Une poignée de minutes plus tard – bénis soient les taxis anglais et leur connaissance sans faille de tous les raccourcis locaux –, il la déposa à portée de vue du domaine de l’aristocrate, un somptueux jardin à l’anglaise au milieu duquel trônait le manoir, le tout entouré d’une haute barrière tenant les roturiers à distance et protégeant la vie privée de son propriétaire – mais apparemment pas sa vie tout court, au regard des événements récents. Zhihao voulut s’approcher de l’imposant portail fermant l’accès aux visiteurs, histoire de reconnaître un peu le terrain le temps que Gorislava arrive, mais arrêta brusquement son avancée une fois confrontée à quelque chose de totalement imprévu.

Son sens électromagnétique avait cessé de fonctionner. Sans aucun signe avant-coureur, aussi subitement que si l’on avait appuyé sur un interrupteur. Elle essaya de faire appel à l’une de ses facultés les plus basiques, de créer une simple étincelle électrique entre ses doigts… rien. Ce n’était pas comme si ses capacités parapsychiques étaient bloquées ou diminuées, c’était comme si elle n’en avait jamais eu. Elle fit un pas en arrière, et le vide là où se trouvait son cosmos s’emplit de nouveau, ses perceptions revenant à la normale et le courant se pliant une fois de plus à sa volonté.

« Merde. C’est pas bon du tout. » songea-t-elle après avoir confirmé derechef l’étrange phénomène. Ça ne devrait pas être possible, et pourtant… Les scientifiques des Agences auraient été prêts à donner leur vie pour pouvoir étudier une telle curiosité, seulement là n’était pas la question pour le moment. Quelqu’un ou quelque chose était manifestement prêt à recevoir des éveillés ; sachant cela, fallait-il poursuivre la mission ou l’abandonner ? Même sans ses pouvoirs l’électrokinésiste restait une soldate d’élite, toutefois il y avait beaucoup trop d’inconnues dans cette situation – était-ce la seule mauvaise surprise que réservaient ces lieux, y avait-il d’autres éveillés présents et si oui étaient-ils également affectés ? –, mais le pire dans tout ça c’était qu’elle ne savait pas si elle pourrait se fier à sa partenaire.

« Est-ce qu’elle sait se servir d’une arme à feu, au moins ? » s’interrogea la militaire, qui se félicitait d’avoir pensé à emporter celles des sous-fifres de Pitbull et en avait donc suffisamment pour équiper la tête brûlée… même si elle n’était pas sûre que cela ferait une grande différence. En tout cas il fallait la prévenir, ce que la chinoise fit au moyen de son portable.
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C’est de plus en plus difficile de se contrôler. L’arrogance de l’asiatique teste ma patience et surtout ma retenue, puisqu’elle m’empêche d’obtenir des informations en parlant à sa… collègue, je suppose. Je n’arrive pas à déterminer la relation entre les deux. Mais qu’importe, pour se défendre et me remettre en question, elle commence à assumer beaucoup de chose sur moi et la provocation n’est pas sans effet. En serrant les poings, je renonce à dire quoi que ce soit, mais ce n’est pas un silence de défaite. Peut-être que je vais changer d’idée et saboter leur plan, quel qu’il soit. Peut-être qu’elles ne rentreront jamais chez elles.
Après tout, je suis une Spectre, et je suis en cavale depuis très longtemps à essayer de figurer ce que ça signifie. Peut-être que ces pulsions moins nobles ne sont pas à rejeter.

-C’est votre choix…

Mais dans un étrange geste, l’effrontée part seule et laisse la rousse derrière avec moi, en lui indiquant tout de même où la trouver lorsqu’elle aura fini. Je retiens un sursaut et la regarde partir en fronçant les sourcils, scrutant la fille restant au cas où ce soit une instruction secrète pour tenter de se débarrasser de moi, mais ça ne semble pas être le cas. Au point où je me sens même assez à l’aise pour glisser une remarque sans malice.

-Je… Est-ce qu’elle est supposée être votre amie?

De toute évidence, elles ne se suivent pas par gaieté de cœur, et même si je ne l’avais pas remarqué avant, elles se vouvoient… qu’est-ce qu’elles cherchent tant à cacher comme ça? Ce n’est pas en insistant que j’aurai une réponse… mais il y a d’autres moyens plus simple.

-Vous ne devriez pas la faire attendre. Après tout, vous avez l’air d’être morte d’inquiétude pour ce pauvre… Karl, c’est ça? Allez-y. Je ne vous retiendrai pas plus longtemps.

Dans un dernier geste de mécontentement, je laisse tomber les dollars sans valeur au sol et quitte les poings fermés sans un mot de plus, m’abstenant à la dernière seconde de la bousculer pour partir dans la même direction que sa collègue. Tant que je marche droit, je ne donnerai pas l’impression de suivre qui que ce soit, alors je vais devoir me concentrer et y aller au son pour la pister.



C’est plus long et compliqué que prévu, mais je parviens à les retrouver devant un somptueux manoir avec très peu de sécurité, on dirait bien. Pourtant, les deux femmes restent à l’entrée et semblent nerveuses, sans que je puisse deviner pourquoi. Mieux vaut être plus attentive pour le savoir…

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Histoire d'apaiser les soupçons de la clocharde, Zhihao tenta de l'abreuver de bobards, même s'il devait probablement être trop tard pour cela. Exaspérée par la désobéissance de Gorislava, elle décida alors de flanquer à cette dernière la responsabilité de se coltiner la marginale. La Chinoise remonta ensuite les bretelles de sa consœur au sujet du message téléphonique qu'elle avait manqué puis lui signala qu'elle allait s'avancer jusqu'au manoir. Sidérée par une telle saute d'humeur, la rouquine ne s'était jamais imaginée que sa partenaire puisse abandonner son attitude pourtant si professionnelle. Bouche bée, la première regarda la seconde s'éloigner de la scène tandis que la mendiante la questionna sur la nature de leur relation. Il était sans doute encore trop tôt pour considérer la Boussole comme une amie, étant donné qu'elles n'avaient que très récemment commencé à travailler ensemble. Néanmoins, la qualifier de collègue était potentiellement prématuré, car l'administration de Death Queen Island l'avait dépêchée auprès du Fourneau afin de calmer ses ardeurs. Le terme de chaperon serait plus exact pour décrire la fonction occupée par Zhihao, qui s'était vue affublée d'une gamine turbulente au lieu d'une coéquipière digne de ce nom. Gorislava était consciente de cette situation et avait décidé de jouer le jeu, même si elle n'appréciait guère d'être traitée comme une morveuse par une bande de scribouillards. Ces zouaves étaient du genre difficiles à satisfaire, sauf qu'elle n'avait pas la patience nécessaire pour se plier à leurs exigences rébarbatives.

"Mon amie ?" répéta la rouquine, une pointe d’amertume dans la voix. "Nah, plutôt ma baby-sitter..."

Elle obtint ensuite de la clocharde, qui avait rétracté son offre d'assistance précédente, l'autorisation de partir sans elle. Ne sachant pas s'il devait emmener ou non cette inconnue avec lui en mission, le Fourneau fut soulagé d'apprendre qu'il n'avait plus à choisir. Faire l'aumône à une miséreuse, c'était une chose, mais en impliquer une dans les affaires de la Chevalerie Noire était un problème différent. Par-dessus le marché, la marginale en question faisait preuve d'un comportement pour le moins louche, ce qui n'invitait guère à la confiance. Ce fut donc à son tour de fausser compagnie à Gorislava, qui ne put que s'interroger sur ce départ :

"Whaaaaaaaaaaaaa-"

Elle demeura ainsi plantée à l'entrée de l'hôpital durant une bonne minute, à se gratter la tête avec circonspection. Finalement, la rouquine se ressaisit et enfourcha promptement sa bécane, histoire de rattraper le retard qu'elle avait sur la Chinoise. Par acquis de conscience, elle vérifia ensuite sur son smartphone la localisation géographique de l'adresse du comte puis démarra sa moto. Avant de quitter le périmètre, le Fourneau reçut une nouvelle communication urgente de la part de son binôme. Ce message l'informait qu'apparemment, un phénomène mystérieux l'empêchait d'employer son électrokinésie lorsqu'elle s'approchait de la propriété de Karlyle. Il était possible que ce prodige soit également capable d'étouffer l'énergie cosmique de Gorislava, un avertissement qui la laissa passablement incrédule. Elle confirma la lecture de la transmission, rangea son portable et fonça à toute vitesse en direction de sa destination, en espérant qu'il ne s'agisse pas d'une énième fausse piste. Si ce prodige se révélait authentique, elle risquait de se retrouver bien démunie face aux ennemis qui n'attendaient qu'une occasion de leur tomber sur le râble. Même si l'utilité de ces compétences restait assez limitée contre certains adversaires, la rouquine était fort heureusement une fille sportive et rompue au corps-à-corps...

Une fois arrivée au manoir de l'archéologue, elle s'aperçut que celui-ci était également dépourvu de protection policière, ce qui lui faisait craindre une nouvelle impasse. Cette absence mise de côté, le Fourneau ne tarda guère à retrouver Zhihao, en train de patienter sagement au seuil du luxueux domaine. Le premier abandonna donc son véhicule, agrippa son sac de voyage puis s'avança rapidement vers la deuxième.

"Me voilà !" s'exclama Gorislava. "Alors, quoi qu'y cloche avec c'te vieille baraque de gros bourges ? On ne peut plus utiliser not' cosmos tranquille, maintenant ?"

Subitement, elle sentit son bagage s'alourdir considérablement, comme si l'on venait d'ajouter en catimini mille exemplaires de son Armure Noire à l'intérieur. Non sans maladresse, la rouquine s'efforça de ne pas trébucher et ajusta péniblement la sangle de son sac sur son épaule droite. Toutefois, le déséquilibre la fit reculer de quelques pas, suffisamment pour qu'elle sorte par accident du champ d'action de l'étrange maléfice. Le poids de son bagage devint soudainement plus supportable, avant de finalement retourner à la normale. Médusé par cet incident, Le Fourneau exprima toute sa surprise à la Boussole :

"Wouah ! C'était quoi ce truc ?! J'ai descendu un baril entier de binouze sans m'en apercevoir, ou quoi ? Chuis sobre pourtant, à moins que..."

Dans l'objectif d'éclaircir ses doutes, la jeune femme extirpa de la poche arrière de son pantalon un briquet qu'elle alluma et plaça juste devant sa bouche. Elle souffla ensuite doucement sur la petite flammèche, qui se transforma brusquement en un modeste brasier avant de s'éteindre. Par chance, rien n'avait pris feu lors de cette expérience improvisée, les mercenaires ayant tout sauf besoin d'un incendie en milieu urbain à une étape aussi cruciale de leur mission. Néanmoins, cette réflexion n'intéressait guère Gorislava, qui était simplement soulagée de constater que son taux d'alcoolémie ne dépassait pas son niveau habituel. Ces vérifications faites, les Black Knights pouvaient désormais se focaliser sur la manière dont elles comptaient mener l'enquête dans l'enceinte du manoir.
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Peut-être s’était-elle montrée trop dure avec Gorislava, se dit l’asiatique tout en passant en revue le matériel à sa disposition – elle avait profité de l’attente pour trouver un recoin situé à la fois hors du champ d’action de l’étrange phénomène et dans l’angle mort du manoir ainsi que des propriétés environnantes afin de pouvoir se préparer en paix. Elle ne pouvait décemment pas juger la rouquine selon les mêmes standards que ses précédents équipiers, ce serait à la fois injuste, insensé et contre-productif. Peut-être devrait-elle se montrer plus patiente, ne serait-ce que dans le but de conserver une bonne relation de travail…

Et en parlant de patience, voilà que le Fourneau arrivait au guidon de sa moto. Zhihao sortit de sa cachette le temps d’attirer l’attention de la jeune fille… et vit ses bonnes résolutions immédiatement mises à rude épreuve lorsque cette dernière l’apostropha bruyamment – « Allez-y, parlez plus fort, ils vous entendent pas dans le manoir… » pensa la militaire – puis se mit à tituber comme une ivrogne au contact de la zone sans cosmos. Une comparaison des plus appropriées, vu son haleine de chalumeau – « Et ça boit pendant le service en plus ! ».

La Boussole se retint de dire quoi que ce soit, se contentant d’entraîner la tête brûlée à l’écart des regards avant de lui remettre un pistolet ainsi qu’un couteau à sa taille dans leurs étuis respectifs, le tout assorti de deux chargeurs. Pas de grenades ou d’équipement plus lourd par contre, elle prenait déjà suffisamment de risques en lui mettant une arme à feu et une arme blanche entre les mains, il ne fallait pas trop tenter le Diable.

« Vous avez vu ce qui cloche : on ne pourra pas compter sur nos facultés habituelles, alors on va devoir se rabattre sur ça. Ce n’est pas idéal mais c’est toujours mieux que rien. Vous savez vous servir de ces trucs ? Non ? D’accord, je vous montre ; concentrez-vous, regardez et écoutez bien parce que c’est très important. »

Elle passa les dix minutes suivantes à apprendre les bases du maniement d’armes à sa partenaire : l’utilisation du cran de sûreté, la bonne position des bras et des mains, comment viser, encaisser le recul, recharger… Impossible d’être sûre que Gorislava saurait se servir de son matériel sans provoquer d’accident en aussi peu de temps et sans l’emmener sur un stand de tir pour vérifier que tout était bien rentré, mais elle lui fit tout de même répéter chacune de ses explications et démonstrations. Pas le choix, il faudrait que cela suffise.

« Et surtout, surtout gardez toujours le canon pointé vers le sol, ne le relevez que si vous avez l’intention de tirer. N’essayez pas de vous servir de deux pistolets en même temps ou de tirer avec le flingue à l’horizontale, « gangsta-style » ; ça n’existe que dans les films ça, dans la vraie vie c’est le meilleur moyen de descendre un coéquipier, et si vous me tirez dessus je vous jure de trouver le moyen de revenir vous hanter. Compris ? » fit-elle en guise de conclusion à sa leçon improvisée.

Cela fait, elle émit un soupir défait et se remit à marcher en direction du portail, invitant la tête brûlée à la suivre. Elles ne pouvaient pas se permettre de débarquer comme des cow-boys avec leurs grosses santiags comme elles l’avaient fait à Miami de toute façon, aussi valait-il mieux trouver une manière d’obtenir ce qu’elles étaient venues chercher sans faire usage de violence.

« Ceci dit, je vous les donne surtout à titre de précaution : nous ne sommes que deux, et nous ignorons quelles autres mesures de sécurité protègent cet endroit. Dans ces circonstances, ni l’assaut frontal ni l’infiltration ne me semblent viables. Je pense que notre meilleure chance c’est de jouer la carte de l’honnêteté, de demander poliment à nous entretenir avec la ou les personnes qui se trouvent à l’intérieur et de ne nous servir de nos armes que si nous sommes attaquées alors que nous sommes privées de nos capacités. Qu’en dites-vous ? »

Elle amenda mentalement sa tirade quelques instants plus tard, car elles étaient trois et pas deux, Marchesi venant de nouveau de les rejoindre. Oh, la Spectre s’était bien cachée, mais Zhihao percevait toujours l’activité électrique de son système nerveux… et elle doutait que les infernaux – ou aucune autre faction olympienne – soient à l’origine de la mystérieuse anomalie ; après tout, s’ils possédaient de tels pouvoirs, l’issue de la dernière Guerre Sainte aurait été très différente.

« Gorislava, ce coup-ci ne bougez pas ; on dirait que notre amie nous a suivies jusqu’ici. Vous ne l’avez pas prise avec vous sur votre moto, au moins ? » s’enquit la chinoise à voix basse. « Je commence à croire que ce n’est pas une mendiante ordinaire. Enfin, si elle nous suit là-dedans nous devrions pouvoir la neutraliser si elle décide de nous causer des problèmes. »
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Le vieil archéologue dormait aussi paisiblement que son état puisse lui permettre. Il avait échappé de peu à la mort ; son rétablissement complet demanderait encore du temps. La maîtresse des arts anciens et perdus de la Magye avait régénéré les tissus endommagés, tout en insufflant une énergie vitale salvatrice dans le corps usé de l’aristocrate anglais. Il s’était éveillé quelques instants avant de sombrer de nouveau dans un sommeil artificiel, quelques instants pendant lesquels il avait pu susurrer quelques mots à l’oreille de son amie d’antan. Zlatanna, autrement connue sous le pseudonyme de Madame Z., avait froncé brièvement les sourcils avant de reprendre son air détaché habituel.

- « Ernst, je crois que nous allons bientôt avoir de la visite. Pourriez-vous demander au personnel de maison de préparer du thé et des biscuits pour nos invitées ? Les pauvres petites chéries doivent avoir faim… », demanda gentiment la dame à son accompagnateur.

- « Votre verbe est mon ordre, Fräulein ! », s’empressa de répondre l’homme en costume noir et à la veste en queue de pie, tout en claquant les talons à la mode militaire.

- « Il faut toujours que vous en fassiez trop, petit nigaud. », ricana l’allemande en réponse au trop grand sérieux de son compagnon à la chevelure noir de jais.

- « Au fait, où est la petite ? », questionna-t-elle aussitôt d’un air anormalement inquiet.


… / …


Deux des trois inconnues testaient, retestaient, hésitaient, se préparaient, hésitaient à nouveau, pendant que la troisième restait plantée à les regarder. Si les deux premières avaient l’air normales selon les critères standards, la dernière incarnait le chelou absolu… Mais cela l’attirait, comme une mouche fascinée par la flamme vacillant au vent. Elle observait immobile et silencieuse, telle une araignée guettant sa proie avant de fondre sur elle en un éclair. Parfaitement indétectable, anormalement indétectable plutôt, la jeune fille clignait des yeux parfois, sans pour autant détourner son regard de cette étrangeté qu’elle découvrait pour la première fois : un être pas vraiment mort, pas vraiment vivant, et pourtant bien réel.

Après plusieurs minutes pendant lesquelles le duo de l’île de la Reine morte palabrait sur un plan d’action, le petit ange aux cheveux blonds se glissa sans que personne ne la remarque à côté de la Spectre et lui saisit la main, comme une fillette le ferait avec sa grande sœur.

- « Dis, tu veux bien être mon amie ? », questionna-t-elle.

- « Viens, on joue avec elles. », ajouta-t-elle tout en fixant la slave et l’asiatique de son regard vide et dénué de la moindre étincelle d’émotion.

- « MADEMOISELLE ANGELIKA ! », hurla soudain sur un ton sec le précepteur depuis l’autre côté du portail.

- « Qu’aviez-vous promis à Madame votre Mère ? », insista-t-il sur un ton tout aussi sévère, les sourcils froncés.

La petite tressaillit l’espace d’un instant, avant de retrouver sa posture précédente.

- « Je ne dois pas tuer les invitées de Maman… », récita sur un ton peu convaincu la blondinette.

- « C’est très bien ! Rentrez maintenant, Madame votre Mère vous attend pour le goûter ! », s’exclama-t-il sur un ton à peine plus détendu.

La jeune fille s’éloignait vers le manoir, pensant à la délicieuse boisson chocolatée qui l’attendait à l’intérieur. L’employé tourna son attention vers le trio d’éveillées :

- « Et vous Mes Demoiselles, ne restez pas dehors. Madame vous attendait. Vous prendrez bien une tasse de thé ? », ajouta-t-il de manière incongrue, comme si la scène précédente était tout à fait naturelle ou encore n'avait jamais eu lieu.


[OTS 2] Vous prendrez bien une tasse de thé ? Angeli10


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Je fais de mon mieux pour m’approcher le plus possible, abandonnant un peu de discrétion pour me mettre dans une position où je pourrai mieux entendre ce qui se passe. La manœuvre porte fruits, du moins au début ; cachée derrière un arbre, j’écoute la réunion entre les deux femmes et celle qui m’a menée jusqu’ici manifeste à voix haute ce qui les retient. Apparemment, elles ne peuvent plus utiliser leur cosmos lorsqu’elles approchent du manoir. Ce sont donc des éveillées, elles aussi…
Je n’ai pas le temps de m’attarder sur cette découverte, il y en a une autre de bien plus importante. J’ai déjà vu des techniques capables de bloquer certaines capacités cosmiques, et encore plus souvent des éveillés capables de masquer complètement leur cosmos pour éviter d’être détectés, mais supprimer complètement le pouvoir d’autrui? D’un coup, ma rancune est oubliée pour laisser place à une inquiétude grandissante, alors que je tente d’analyser correctement tout ce que ça implique. Qui pourrait avoir accès à un tel pouvoir? Et comment prévoit-il de s’en servir?

Ne pas s’emporter… Si FIRMAMENT m’a appris une chose, c’est que ce type de phénomène sonne plus terrifiant sur papier qu’il ne l’est en vrai. Ces filles ne sont peut-être que des éveillées de niveau 1, faciles à maîtriser avec le bon équipement, là où je possède suffisamment de force brute pour résister à pratiquement n’importe quoi. Ce n’est pas une raison pour lâcher prise, cependant. Pas sans en avoir le cœur net et obtenir plus de détail sur ce phénomène, pour être sûre qu’il ne pourra pas être utilisé contre nous. Je prends une grande inspiration, attends que les deux femmes disparaissent pour commencer mon enquête, quand le contact d’une toute petite main dans la mienne me fait sursauter violemment.

-Beth!?

Le murmure est empreint de panique, alors que ma paranoïa remonte en flèche à la vue de la petite blonde, mais ça ne me prend qu’une seconde pour comprendre qu’il ne s’agit pas de l’abomination des Agences… après tout, je ne crois pas avoir jamais vu Beth tenter d’être amie avec qui que ce soit. Sans me laisser le temps de secouer la tête à la négative, la petite me pointe les deux autres, et me propose de façon sinistre de « jouer avec elles… » mais sans me laisser non plus le temps de me dégager de son emprise et prendre la fuite, quelqu’un d’autre intervient, l’ordonnant de me laisser tranquille et lui rappelant qu’elle a promis de ne pas tuer. La fillette rentre chez elle d’un air boudeur, et je suis invitée à entrer à l’intérieur aussi. Je ne réponds qu’avec un long regard meurtrier, sans rien dire, et avance d’un pas lent vers le manoir. S’il croit que le petit tour de passe-passe qui se passe dans cette demeure me rend inoffensive, il va devoir faire attention à son attitude. En arrivant près des deux autres éveillées, je m’arrête quelques secondes pour marmonner des explications d’un ton qui se veut bien arrogant.

-Vous l’avez entendu. Je suis invitée aussi.

Mais lorsque je m’avance encore plus, les effets de l’annulation cosmique se font sentir immédiatement, et pas de la façon dont je m’attendais. Une horrible douleur me déchire le ventre, des taches noires commencent à danser devant mes yeux et mes jambes lâchent sous mon poids, me laissant à peine assez de force pour trembler et reprendre mon souffle, incapable de comprendre suffisamment vite ce qui vient de se passer. Les autres n’ont pas accès à leur cosmos non plus, et elles ne sont pas aussi affectées! Alors pourquoi…
Parce qu’elles ne sont pas moi.

Mon instinct de survie me hurle de me relever, de ne pas montrer plus de faiblesses, et en ignorant les étourdissements et la nausée, je me remets sur pieds et reportant tout de suite mon attention sur l’homme qui nous a invité. Il en faudra plus que ça pour tromper ma vigilance… et malgré cette nouvelle faiblesse, venant plus de mon corps en mauvais état que de la perte de puissance… car perte de puissance il y a, mais mon cosmos n’a pas complètement disparu. Mais ça, personne n’a besoin de le savoir pour l’instant. En serrant les dents, je siffle quelques mots entre mes dents, réalisant à quel point ma gorge est sèche.

-Alors c’est vrai… J’espère que vous êtes satisfait… Mais comment...?

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Compte tenu de leur privation de cosmos, Zhihao insista pour que Gorislava s'équipe d'un pistolet et apprenne à l'utiliser correctement. Elle lui donna même un couteau Bowie, au cas où les Black Knights auraient à se battre au contact contre d'éventuels ennemis. La rouquine ouvrit donc son blouson en cuir et rangea ses nouvelles armes dans les poches intérieures, histoire qu'elles ne soient pas trop visibles. Avant cela, elle se permit toutefois de taquiner sa camarade en mimant les gestes qu'elle lui avait déconseillés plus tôt avec son flingue, un sourire malicieux aux lèvres. Outre ces plaisanteries, se servir d'armes à feu lui évoquait son entraînement en Australie avec Mathilde, qui n'hésitait pas à les utiliser pour diverses activités. Elle se remémorait également la manière dont son instructrice employait les différents calibres qu'elle possédait, lui permettant ainsi d'avoir quelques points de référence. Nostalgique de cette période, le Fourneau en profita pour partager ses souvenirs avec la Chinoise :

"Ça me rappelle l'époque où je m'entraînais avec mon maître, dans le bush australien... Quand elle se servait pas de ses poings ou de ses pieds pour me tataner la tronche, elle me tirait au Desert Eagle en pleine gueule. Elle aimait ben aussi rameuter des troupeaux entiers d'émeus vers moi avec sa carabine... Aaaaaah, good times ! Dis-moi Zhihao, ils avaient ce genre d'entraînements quand t'étais à l'armée ?"

Son interlocutrice lui exposa ensuite le reste de son plan, la tactique de rigueur consistant à éviter au maximum la confrontation directe. Elle jugeait également l'infiltration inutile dans les présentes circonstances, une mention qui faisait plaisir à une brute épaisse telle que Gorislava. Certes, attaquer frontalement leurs adversaires était toujours hors de question, mais cette mention était pour elle une victoire en soi. La rouquine approuva la stratégie de sa coéquipière d'un pouce levé et s'apprêta à pénétrer dans le manoir, avant d'être brusquement interrompue dans son avancée. Effectivement, Zhihao lui signala discrètement la présence de la clocharde, qui s'était planquée juste derrière les deux mercenaires. Troublé par ce soudain revirement, le Fourneau songea aux raisons qui pouvaient bien inciter la mendiante à les pourchasser de la sorte. Demander l'aumône n'avait guère l'air à l'ordre du jour, s'il fallait en croire leur précédente rencontre à l'hôpital. La Boussole interrogea alors son binôme afin de savoir s'il avait conduit en moto cette inconnue jusqu'à leur objectif. Certaine d'avoir effectué le voyage seule, Gorislava opposa à une pareille suggestion son démenti :

"Nan, elle n'a pas voulu m'accompagner. Elle m'a juste dit de te rejoindre, ce que j'ai fait illico presto."

Soudain, l'improbable duo assista à une scène singulière : un majordome sortit en trombe de l'édifice et ordonna à une fillette blonde de retourner à l'intérieur pour son goûter. Cette dernière fut suivie par la marginale, qui se trouvait manifestement au même endroit qu'elle jusqu'ici. Une fois la gamine rentrée pour sa collation, le domestique invita les trois femmes à prendre le thé en compagnie de celle qui paraissait être la maîtresse des lieux. Voilà une offre qui tombait à pic, étant donné que la Chinoise souhaitait adopter une approche courtoise et diplomatique à l'égard des propriétaires. Grâce à cette opportunité, les Chevaliers Noirs n'auront probablement aucun besoin d'en arriver aux mains, ce qui allait grandement leur faciliter la tâche. En effet, leur boulot était déjà suffisamment compliqué comme cela avec la partie policière de l'affaire : il valait mieux ne pas y ajouter une surcharge physique. Se battre sans son énergie cosmique semblait être une véritable galère pour la rouquine, aussi n'allait-elle pas refuser cette invitation. Elle haussa donc nonchalamment les épaules puis lança une œillade complice à sa collègue, histoire d'obtenir son avis sur ce charmant accueil.

"Que demande le peuple ?" s'extasia le Fourneau. "Puisqu'on avait déjà l'intention d'entrer, on va pas se priver ! N'est-ce pas, Zhihao ?"

Quant à la clocharde, elle paraissait décidée à prendre l'initiative et à doubler les deux mercenaires, quelles que soient ses motivations. Dans l'éventualité où sa mission serait d'assassiner le comte Karlyle, les envoyées de Death Queen Island avaient intérêt à se magner la rondelle et à sécuriser leur cible. Aux dernières nouvelles, l'archéologue ne bénéficiait plus des soins intensifs des services d'urgences et rien ne garantissait qu'il soit actuellement sous bonne garde. Effectivement, sa propre demeure pouvait tout à fait devenir l'endroit où il risquait de rencontrer une mort prématurée, à la merci de son agresseur...
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La leçon improvisée fut plutôt bien accueillie, mise à part la pitrerie obligatoire que Zhihao fit mine de ne pas voir. Elle fit également bonne figure en écoutant Gorislava lui décrire les méthodes d’enseignement pour le moins particulières de son mentor, une description qui n’améliora pas exactement l’opinion que l’électrokinésiste avait des renégats de Death Queen Island et du monde de la chevalerie en général. Cela avait toutefois le mérite d’expliquer la pénurie de neurones dans la caboche du Fourneau...

« Non, on avait pas ça à l’armée. » l’informa l’asiatique. « Après tout le but de l’entraînement militaire c’est de fabriquer des soldats ; pas des infirmes, des légumes ou des cadavres. »

Elle se retint de se lancer dans une diatribe détaillant par le menu pourquoi ce genre d’âneries avait peut-être cours à Sparte il y a deux millénaires et demi ou dans les trous perdus loin de la civilisation où les chevaliers formaient leurs recrues – souvent des orphelins, dont les parents décédés ne risquaient pas de protester – mais n’avait absolument pas sa place dans la doctrine militaire moderne et voulut à la place sonner pour annoncer leur arrivée. Les occupants du manoir ne lui en laissèrent cependant pas le temps, puisque ce fut ce moment qu’ils choisirent pour – bruyamment – se manifester.

Enfin, pour l’un d’entre eux en tout cas, parce que la deuxième avait réussi à contourner la paire de mercenaires sans se faire remarquer pour se faufiler derrière Marchesi. Plus inquiétant, la dénommée Angelika avait apparemment l’habitude de tuer des gens – est-ce qu’elle essayait de se lancer dans un concours de « qui est la meilleure enfant de film d’horreur » avec la Spectre ? – et était indétectable par l’électroperception de la Boussole. Et en parlant de ce second point, le faisait-elle exprès ou était-ce parce que la gamine n’était pas ce qu’elle semblait être et n’avait tout simplement pas de bio-électricité à détecter ? Ce ne serait pas la première fois, dans un cas comme dans l’autre, mais chacune des deux possibilités promettait son lot de migraines. Dans quel pétrin avait-elle encore mis les pieds ?

Les deux membres de la confrérie noire furent bientôt rejointes par l’infernale, dont la réaction lorsqu’elle pénétra dans le périmètre de l’anomalie fut encore plus extrême que celle de la rouquine. Intéressant, Zhihao était curieuse de voir si son statut d’Étoile Maléfique signifiait qu’elle serait plus ou moins affectée par le phénomène que les simples mortelles, toutefois elle n’avait toujours pas assez d’informations pour en tirer de conclusions utiles.

« Ça j’aimerais bien le savoir moi aussi, mais ça m’étonnerait qu’ils nous répondent. » fit-elle quand l’adolescente masquée demanda comment un tel prodige était possible. Oh, elle avait bien quelques hypothèses mais rien pour les étayer – ce qui, de toute façon, était un travail de scientifique et non d’agent de terrain. Elle avait une décision à prendre en tout cas : devait-elle continuer à faire usage de faux-semblants maintenant que leur dernière chance d’être débarrassées de Marchesi venait de partir en fumée, au risque que celle-ci grille sa couverture par inadvertance, ou se révéler d’elle-même à la Spectre et lui demander de la boucler ? Cette dernière accepterait-elle seulement de le faire, après la façon dont la chinoise avait tenté de l’écarter ?

Non, elle n’avait pas le choix ; ce n’était qu’une question de temps avant que Gorislava ne prononce son nom et que Marchesi ne se rappelle où elle l’avait déjà entendu. Prenant les devants à contrecœur, l’asiatique effectua une manœuvre dangereuse en feignant de vouloir aider la jeune fille en haillons à se remettre d’aplomb, sauf que son véritable objectif était de lui toucher l’avant-bras afin d’employer le code tactile des Agences pour lui transmettre un message. Ce « langage » – bien que silencieux et discret, à condition de trouver une façon naturelle de dissimuler l’échange aux regards – n’était évidemment pas fait pour les communications complexes et nuancées. Cependant, les besoins des organisations secrètes étant ce qu’ils étaient, l’un des messages les plus simples correspondait plus ou moins – en fonction du contexte – à « les lieux / les gens qui nous entourent ne sont pas sûrs », impliquant la nécessité de parler plus tard, seules et dans un endroit où elles ne risqueraient pas d’être épiées. Pour peu que la mort-vivante comprenne et joue le jeu, du moins.

« Faites attention, vous n’avez pas l’air bien. » dit-elle avant de se retourner vers sa partenaire – qui venait comme elle l'avait prévu de prononcer son nom, prouvant que les circonstances lui auraient forcé la main d'une manière ou d'une autre –, puis vers le domestique. « Effectivement, nous avions l’intention de demander à entrer de toute façon. Nous vous suivons et vous remercions de votre prévenance, en vous priant de bien vouloir nous pardonner pour cette visite au débotté. Pourrions-nous savoir à qui nous avons l’honneur ? »
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Les trois jeunes filles, si tant est que la troisième en fut encore une, semblaient plutôt conciliantes pour l’instant. Le précepteur semblait soulagé de la bonne coopération des demoiselles. Il aurait été affligeant de devoir abîmer les jolis parterres de fleurs entourant l’allée de pavés menant au perron principal du manoir des Karlyle.

- « A la bonne heure Mesdemoiselles ! Tant que vous n’essaieraient pas d’attenter à l’intégrité physique ou mentale du Comte ou de son personnel, vous n’aurez rien à craindre en cette demeure. », prévint-il sans détour aucun.

- « Madame est un peu naïve et d’une gentillesse maladive… C’est bien pour ça que votre serviteur veille à ce qu’aucun nuisible ne s’introduise dans le manoir pour gâcher le goûter. La pause thé est sacrée : vous êtes prévenues. », enchaina-t-il en réajustant ses lunettes.

Il toisa les trois intrues de son regard perçant une bonne minute durant, avant de s’incliner :

- « Ernst, pour vous servir ! », se présenta l’étrange employé de maison.

L’homme ouvrit le pas au trio d’éveillées, les menant à l’intérieur du manoir. Richement décoré, les murs du hall d’entrée étaient recouverts de tapisseries arborant les armoiries de la maison Karlyle, ainsi que des portraits des trois comtes, l’actuel ainsi que ses deux prédécesseurs. Un escalier en marbre menait à un palier intermédiaire, avant de se scinder en deux pour atteindre le premier étage de la demeure. Deux portes latérales donnaient sur des couloirs aux multiples portes, tandis que de chaque côté de l’escalier deux portes plus richement décorées permettaient d’accéder à la salle de réception.

- « Mesdemoiselles, par ici je vous prie ! Une employée s’occupera de votre vestiaire. », pria l’homme de service en désignant une des entrées de la salle de réception.

Une immense table de bois avait été installée au centre de la pièce, recouverte de nappes brodées et richement décorées. Deux personnels de maison s’affairaient à découper et servir des parts de gâteau glacé au citron, arrosés de leur coulis de fruits rouges à la saveur légèrement acidulée. Sur la table, diverse théières, cafetières ou encore cruches laissaient s’échapper de doux fumets d’ici et d’ailleurs. Plusieurs plateaux de macarons, cookies ou encore cupcakes aux parfums variés occupaient le centre de la table. Zlatana siégeait, radieuse et souriante, à l’extrémité la plus éloignée de la table, une tasse de thé à la main et sa coupelle dans l’autre. Angelika trempait un cookie dans un bol de chocolat chaud fait maison, des traces de sa gourmandise entourait sa bouche de petite fille.

Le petit ange blond leva les yeux à l’arrivée du petit cortège et s’arrêta de manger en apercevant Oblivion :

- « Copine ! Viens à côté de moi ! Tu veux un cookie ? », questionna la fillette en saisissant et tendant une gourmandise à la Spectre.

La doyenne de la salle éclata de rire avant de recevoir les jeunes invitées comme il se devait.

- « Ah la jeunesse, c’est beau à voir… Entrez mes chéries, moi c’est Madame Z ! N’ayez pas peur et venez profiter de ce bon petit goûter ! Mais pas trop de bruit, ce vieux grigou de Comte se repose. », s’exclama la mystérieuse hôtesse.

Pas besoin de sens développés ou de capacités hors normes pour ressentir l’aura de puissance entourant la vielle femme. Elle n’irradiait pas de Cosmos, comme ce pourrait être le cas pour un éveillé, mais ce fut plutôt comme si un Cosmos jaillissait de nulle part et s’agglutinait autour d’elle.


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Malade. Je ne me souviens même pas de la dernière fois que j’ai été malade, ou même si je l’ai déjà été, mais ça ne peut être que ça. J’ai froid, tellement froid, mes jambes peinent à me porter et je peux déjà conclure que si ce n’était pas de l’adrénaline et de la panique au moment de me retrouver aussi affaiblie, je ne serais pas debout. Une des deux femmes s’approche de moi pour m’aider et je la laisse faire sans résister, incapable de faire autrement, mais alors que je suis forcée d’accepter l’aide, quelque chose d’étrange se produit. Elle commence à tapoter sur mon bras, et sans comprendre tout de suite le message qu’elle tente de me transmettre, la réalisation de ce qui se passe me fait violemment sursauter. Ce n’est pas juste un message codé : c’est un code utilisé par FIRMAMENT.

Mon expression se durcit et je la repousse mollement, marmonnant d’une voix enrouée que je n’ai pas besoin d’aide, mais alors que nous suivons le majordome dans le luxueux manoir, je repasse le message à toute vitesse dans ma tête pour essayer de comprendre ce qui se passe. Parce qu’il se passe quelque chose, quelque chose d’encore plus gros que je ne l’imaginais si les Agences sont impliquées, mais je ne peux même pas m’imaginer de quoi il s’agit. Ce n’est pas le bon moment pour demander, mais dès que possible…

Nous sommes escortées jusqu’à une salle à manger, et en sentant l’odeur des pâtisseries et autres desserts, le tiraillement dans mon estomac me confirme enfin ce qui ne va pas. Ce n’est pas un effet secondaire de mon statut de Spectre ; au contraire, je suis tellement affamée, épuisée et déshydratée, il fallait simplement beaucoup de cosmos pour me garder en vie.
En espérant que ce qui me reste soit suffisant.

La petite fille est déjà là, et comme si elle n’avait jamais parlé de tuer quelqu’un, m’accueille avec un grand sourire et m’invite à venir la rejoindre. Je la toise sans rien dire, mais la faim l’emporte sur la prudence et je m’avance d’un pas lourd pour me laisser tomber dans la chaise à côté de la petite, retire mon masque pour le laisser tomber sur la table et commence à mâcher lentement un biscuit. Entre deux bouchées laborieuses, je reporte mon attention sur la fameuse Madame Z, intriguée et intimidée malgré moi par sa puissance. Après tout, c’est elle qui nous a retiré notre cosmos… et je ne suis pas en état de lui tenir tête. Mieux vaut se tenir tranquille.

-Qu’est-ce qui lui est arrivé? Et pourquoi quelqu’un comme… comme vous le protège?

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La mendiante était visiblement très affaiblie et manqua de s'effondrer, mais Zhihao se dépêcha de lui prêter assistance. Un geste aussi attentionné de sa part était plutôt inattendu, compte tenu de son attitude habituellement froide et distante. Le majordome, de son côté, précisa certaines règles de bienséance aux trois femmes et les informa du caractère naïf de celle qui semblait être la propriétaire du manoir. Gorislava ne savait pas si le comte Karlyle était marié ou non, mais elle allait juste accepter tranquillement cette explication et ne pas s'embarrasser de ces considérations superflues. Le domestique leur révéla également que l'aristocrate se trouvait bel et bien dans la demeure, tout en les priant de ne pas chercher à nuire à son intégrité ni à celle du personnel. Cela allait évidemment de soi, les mercenaires désirant juste s'entretenir avec leur cible afin de découvrir l'identité du meurtrier d'Ethan Crest. Dans toute cette histoire, la seule personne qui allait s'attirer les foudres de Death Queen Island était ce satané assassin d'opérette. Ce dernier s'enorgueillissait très probablement de ses exploits à l'heure actuelle et s'imaginait sans doute être hors de portée de toute tentative de représailles. Il en allait de même pour son potentiel commanditaire, qui n'avait pas mesuré toutes les implications derrière son atteinte aux intérêts de la Confrérie Noire.

"No worries mate, we'll play nice !" répondit la rouquine au majordome avec un clin d'œil appuyé.

Celui-ci se présenta ensuite sous le nom d'Ernst puis conduisit obligeamment ses invitées au sein du manoir. Le hall d'entrée n'avait rien à envier à l'extérieur : non seulement était-il fort spacieux, mais il était également somptueusement aménagé et décoré. Même si l'intendant de la maison souhaitait que les trois donzelles se délestent de leurs affaires aux vestiaires, le Fourneau déclina la proposition et préféra garder son sac avec lui. Après tout, ce lourd bagage pourrait toujours lui servir d'arme improvisée ou encore de bouclier en cas de pépin. L'Armure Noire qui reposait à l'intérieur était facilement remplaçable, aussi pouvait-il se permettre de la sacrifier si jamais la situation venait à dégénérer. Gorislava détourna ainsi son attention de l'employée chargée de la réception et se focalisa plutôt sur le salon, où les attendait sagement une femme relativement âgée. En sa compagnie se trouvait la gamine bizarre que les Black Knights avaient croisée dans la rue, en train de prendre son goûter comme annoncé précédemment. Outre la sempiternelle tasse de thé, la collation en question était composée de cookies, de macarons et de cupcakes. Aucune arnaque à l'horizon, tout paraissait donc être parfaitement en règle ! D'humeur joyeuse et confiante, la rouquine salua la sexagénaire :

"G'day ma'am ! Désolée de taper l'incruste comme ça, mais moi et mes camarades on aurait des trucs à demander à m'sieur Karlyle ! J'espère que ça vous dérange pas trop ?"

Soudain, la fillette se leva et se jeta avec enthousiasme sur la clocharde, la considérant pour une raison ou une autre telle une amie. Le Fourneau ne comprenait pas d'où pouvait provenir tant d'affection, sauf qu'il ne comptait pas se mêler de ce qui ne le regardait pas. A la place, il se concentra sur les délicieuses pâtisseries qui trônaient de manière aguicheuse sur la table basse. Ce fut alors au tour de la présumée maîtresse des lieux de s'introduire auprès de ses hôtes, bien qu'elle se refusa à leur dévoiler sa véritable identité, à en juger par le pseudonyme qu'elle utilisait. Madame Z était ainsi son surnom, ce qui jetait un voile de suspicion quant à la nature de sa relation avec l'archéologue. Difficile de concevoir qu'elle soit l'épouse de ce dernier avec un alias pareil, à moins qu'elle ne soit tout simplement une mythomane de compétition. Cependant, Gorislava n'avait guère envie de s'appesantir sur ce sujet, les gâteaux lui faisant trop envie pour qu'elle continue de les ignorer plus longtemps. Elle s'installa donc sur un fauteuil, déposa son sac de sport juste derrière elle puis s'empara d'une tasse de thé et d'un macaron qu'elle goba d'une traite. Pour faire bonne mesure, elle attrapa ensuite un cookie et l'entama voracement, tel un hamster en train de grignoter une carotte.

La marginale commença alors à interroger Madame Z à propos de l'état de santé de Karlyle et sur sa présence à ses côtés. Effectivement, il était probable que cette grande bourgeoise ait dressé autour de la propriété le champ de force qui empêchait les Éveillés d'employer leur cosmos. Quant à savoir si c'était sincèrement afin de protéger le comte de toute agression, rien ne permettait encore de le garantir avec certitude. En ce qui concernait la rouquine, le second suspect sur sa liste était le majordome Ernst, qui semblait trop propre sur lui pour être honnête. Elle le voyait arriver à des kilomètres avec son comportement faussement obéissant et son costume impeccable, elle était certaine qu'en réalité, son rêve le plus était de se payer leur trombine à la première opportunité. De toute évidence, les Anglais étaient comme les Chinois, mais en pires : fourbes et énigmatiques sous une apparence flegmatique. Qu'importe, les mercenaires devaient en priorité se renseigner auprès de quelqu'un, que ce soit cette vieille femme ou le comte lui-même, dans l'objectif de démasquer le tueur.

"Z'auriez pas une idée de qui aurait fait le coup aussi, par hasard ?" s'enquit à son tour le Fourneau. "Ma collègue et moi, on cherche le connard qui a buté l'un d'nos associés et on pense que ce serait le même gars qui a agressé m'sieur Karlyle. S'il est en état de répondre direct à nos questions malgré sa carotide perforée, ça nous arrangerait ben au passage..."

Il ponctua ses paroles en finissant de dévorer son cookie puis en buvant une gorgée de thé, avant de tirer une grimace peu convaincue. On pouvait dire sans plaisanter que déguster ce genre de boisson, ce n'était décidément pas sa tasse de thé. Gorislava préférait largement se descendre une cannette de bière en guise d'apéritif, n'étant que peu férue de ces traditions britanniques. C'était censé être quoi d'ailleurs ce qu'elle avait en main, comme type de thé ? Du vert, du noir, du blanc, du fumé, de l'aromatisé ou même carrément du Rooibos, pour changer de la routine ? La rouquine était complètement inculte dans ce domaine et ne voyait guère la nécessité de s'instruire à ce sujet. Par contre, elle considérait sérieusement l'intérêt de s'enfourner un cupcake dans la bouche, ce qu'elle se dépêcha de faire avec force gloutonnerie.
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Marchesi avait-elle compris le message ? Rien de moins sûr, ce sursaut pouvant très bien avoir d’autres causes, mais c’était un problème pour plus tard. Pour l’instant, l’asiatique acquiesça obligeamment aux menaces à peine voilées du domestique, resta sage comme une image lorsqu’il se tut pour les gratifier d’un regard noir pendant un temps inutilement long puis lui emboîta le pas quand il se décida enfin à ouvrir la marche après avoir révélé son nom.

L’intérieur du manoir était d’un luxe certain, comme on pouvait s’y attendre de la demeure d’un riche aristocrate, toutefois Zhihao consacra davantage d’attention à mémoriser l’agencement des lieux au cas où il leur faudrait s’en échapper précipitamment. Elle fit de même avec les serviteurs, notant leur nombre et tentant d’estimer leur niveau de dangerosité, tout en sachant pertinemment que les apparences pouvaient être trompeuses, surtout quand on rajoutait de possibles pouvoirs surhumains à l’équation. Contrairement à Gorislava, elle laissa derrière elle le sac contenant son armure, à la fois comme gage de bonne volonté et parce qu’elle ne souhaitait pas s’encombrer d’un lourd tas de métal inerte. De toute façon, elle pouvait toujours compter sur la cotte de maille forgée par Ntikuma pour sa protection – heureusement qu’elle en avait retravaillé la forme et changé l’enveloppe de tissu afin d’obtenir quelque chose de plus passe-partout qu’une veste de sport rouge.

« Qu’est-ce que c’est que cette mission où tout le monde essaye de nous engraisser ? » se demanda la militaire lorsqu’elles entrèrent dans la salle de réception et se retrouvèrent face à un impressionnant assortiment de friandises dont leurs hôtesses les encouragèrent à profiter, chacune à sa manière.

Gorislava ne se le fit pas dire deux fois, saluant brièvement celle qui s’était présentée sous le pseudonyme de Madame Z – le Comte avait décidément des fréquentations hors-normes – avant de s’attaquer à la nourriture avec un enthousiasme débordant et une absence totale de manières. Qu’elle s’empiffre, tant qu’elle ne leur refaisait pas le même coup qu’à Miami... La Spectre, elle, se montra plus circonspecte mais accepta finalement l’invitation, retirant son masque et dévoilant son faciès scarifié avant de se mettre à manger de façon plus civilisée. Ses propos interloquèrent cependant la Boussole : ignorait-elle réellement ce que le duo de mercenaires était venu faire à Winchester ou jouait-elle la comédie ? Pourquoi était-elle ici, dans ce cas ? Mais là encore, ce n’était pas le moment.

« Enchantée madame, et merci de votre hospitalité. Nous nous excusons d’être venues vous trouver à l’improviste. » fit la chinoise en prenant place à son tour, puisqu’il fallait bien que l’une des trois se dévoue pour faire preuve d’un minimum de politesse.

« Je suis Zhihao, et voici ma collègue Gorislava. J’ai bien peur d’ignorer le nom de cette demoiselle... » poursuivit-elle en laissant à Marchesi un temps suffisant pour se présenter si elle le souhaitait – et elle ne mentait même pas en disant qu’elle ne connaissait pas la véritable identité de la fausse mendiante. Ceci fait, elle s’attela à livrer une version un peu plus étoffée – et formulée en des termes plus châtiés – de l’explication fournie par le Fourneau.

« L’organisation pour laquelle nous travaillons nous a chargées de rechercher le meurtrier de monsieur Ethan Crest, un de nos clients indirects retrouvé mort à Miami ; peut-être que vous en avez entendu parler dans les journaux. Nous pensons qu’il pourrait s’agir du même malfaiteur ou du même groupe que celui qui a attenté à la vie de monsieur le Comte, et qu’il pourrait également être responsable de l’assassinat du couple Sempouri à Goa, en Inde. Les trois affaires présentent des similitudes troublantes : à chaque fois le meurtrier a su s’introduire dans le domicile de personnes fortunées sans être repéré ni laisser la moindre trace d’effraction, s’est attaqué au cou de ses victimes – décapitations, strangulation et égorgement – et a dérobé un objet d’art provenant de l’Égypte antique sur les lieux du crime. Nous soupçonnons l’implication d’un ou de plusieurs éveillés, ce qui semble également être votre cas à en juger par les défenses qui entourent cet endroit. »

En avait-elle trop dit ? Peut-être, mais Madame Z (et potentiellement ses compagnons) était apparemment la seule ici à pouvoir faire usage de son cosmos – un cosmos atypique soit dit en passant, comme si sa source se trouvait ailleurs… était-ce ça qui lui permettait de ne pas être affectée par l’anomalie ? –, ce qui faisait pencher le rapport de force en sa faveur et incitait l’électrokinésiste à jouer cartes sur table. Et puis il y avait l’infernale, qu’il fallait mettre au parfum si celle-ci ignorait réellement ce qui se jouait ici.

« Nous espérions pouvoir interroger monsieur le Comte, pour peu que son état le permette et que vous nous y autorisiez bien sûr. » reprit-elle. « À défaut et comme l’a dit ma collègue, c’est à vous que nous souhaiterions demander si vous connaissez quelqu’un qui pourrait en vouloir à monsieur le Comte, être prêt à tuer pour mettre la main sur une pièce de sa collection ou si vous êtes au courant d’un quelconque lien avec monsieur Crest ou les époux Sempouri. »
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Zlatanna affichait un sourire amusé et satisfait. Elle aimait ces entrevues qui, bien que la plupart du temps improvisées, se révélaient souvent bien vivantes et enrichissantes. D’ordinaire très seule dans son grand œuvre, si ce n’était la compagnie d’Ernst l’ennuyeux, ou encore celle de son petit ange blond aux émotions encore plus inertes que celle d’un cadavre. Et puis quelle aubaine de rencontrer des éveillés, avec qui elle pouvait être un peu moins dans la mascarade perpétuelle…

- « Allons mes petites chéries, pas toutes à la fois… Prenez le temps de manger et de boire aussi : c’est important le goûter pour de belles et jolies jeunes filles dans la fleur de l’âge. », suggéra en riant la sexagénaire, tout en tendant sa tasse vide pour qu’il lui resserve de son thé à la menthe préféré.

Comme pour faire écho à ses paroles, l’intendant de maison arrivait avec plusieurs assiettes de fondants au chocolat chaud, agrémentés de crème anglaise et coulis aux fruits rouges. Une domestique apportait un plateau orné de différentes carafes de jus de fruits frais de qualité supérieure.

- « Le Comte est hors de danger mais fait un gros dodo pour le moment. Il en a grand besoin ce vieux bougon. », annonça-t-elle en réponse aux interrogations des invitées fortuites.

- « Après être sorti de son coma, il m’a susurré que le forban à l’origine de son état était une sorte de momie qui l’avait attaqué avec ses bandelettes. Je l’aurais sans doute pris pour un vieux fou, s’il n’y avait le vol d’un objet particulier de sa collection et la pyramide… », ajouta-t-elle sur un ton plus sérieux.

Son second la toisa un moment du regard, surpris que sa maîtresse en déballe autant et si vite. C’était sa manière de faire bien à elle et, bien que quelque peu fantaisiste au premier abord, elle affichait des résultats probants dans ses entreprises.

- « Je ne connais pas les deux personnes mentionnées. Toutefois, si elles avaient en leur possession certains objets égyptiens très anciens, alors il y a de fortes chances que les trois affaires soient liées. Mais pas forcément pour les raisons que vous pourriez croire. », poursuivit-elle en tendant les doigts devant elle et en récitant quelques vers incompréhensibles de la plupart des hommes.

Des formes de lumière bleutée de dessinaient dans l’espace, prenant bientôt l’apparence d’une tablette ancienne aux hiéroglyphes inconnus. Après quelques secondes, le dessin ésotérique zooma pour afficher un échantillon de signes antiques.

- « Celui qui a attaqué le Comte n’est pas n’importe qui. Il a réussi à percer quelques défenses impénétrables, que même elle serait incapable d’outrepasser. », dit-elle en pointant du doigt la Spectre.

- « Et il est passé à l’action spécialement et uniquement pour cet objet très spécial. Et savez-vous où nous retrouvons les mêmes inscriptions séculaires ? Sur les flancs de la pyramide apparue en Egypte ce matin. », poursuivit-elle tout en métamorphosant la gravure de lumière en réplique miniature de l’édifice réveillé par le duo de Saints.

Quelqu’un rassemblait des artefacts plusieurs fois millénaires et très puissants. Pour une fois, elle espérait que la Cabbale était derrière toute cette affaire, sans toutefois vraiment y croire… La pyramide disséquait toute théorie de complot de ses vieux ennemis de toujours.

- « Anubis ! Les symboles sont ceux d’Anubis. », s’exclama-t-elle subitement en se levant d'un trait, au point que même Angelicka sursauta.

Elle observait maintenant la réaction de ses convives.


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