Saint Seiya
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Zhihao
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L’asiatique haussa les épaules en entendant la boutade de la rouquine – on ne savait jamais avec les riches – et se pencha pour mieux voir la carte que lui montrait le Don. L’endroit choisi pour donner l’assaut n’était pas idéal – pas assez à l’écart, trop de civils risquant de se retrouver pris entre deux feux – mais elle avait déjà pris part à des opérations autrement plus risquées et avec ses capacités, il ne devrait pas être trop difficile de réduire le risque de dommages collatéraux. Et puis elle aurait toute la journée de demain pour faire du repérage ; rien ne servait toutefois d’élaborer un plan d’attaque trop compliqué alors qu’elle faisait équipe avec Gorislava, dont la force devrait être largement suffisante pour balayer l’opposition et qui de toute façon ne semblait pas être du genre à s’embarrasser de tactiques subtiles. Elle profiterait également de ce délai pour se rendre au commissariat et infiltrer ses serveurs informatiques, histoire de vérifier que leurs partenaires n’avaient rien omis dans leur rapport – sans se faire remarquer, évidemment.

« Leurs armes ne seront pas un problème. » rassura-t-elle le malfrat en chef lorsque celui-ci les mit en garde. Ce serait même plutôt le contraire, il faudrait qu’elle se retienne si elle ne voulait pas que le Fourneau s’ennuie. Quant à l’assistance que leur proposait le mafieux… D’un côté, la chinoise pourrait se servir de Tonio pour garder indirectement ses petits copains à l’œil en hackant son téléphone. De l’autre, le bellâtre serait plus un boulet qu’autre chose si leurs cibles s’avéraient avoir de quoi résister à deux éveillées de leur niveau ; même si ce n’était pas le cas, elle n’avait pas envie de passer son temps à le surveiller pour être sûre qu’il ne lui arrive rien.

« Nous apprécions l’offre mais cela ne devrait pas être nécessaire. » répondit la militaire, avec un peu plus de tact que sa collègue. « Il est libre de venir, cependant comprenez que nous ne pourrons garantir sa sécurité. Et non Gorislava, je n’ai rien d’autre à ajouter. »

Pas en présence des gangsters en tout cas, parce qu’elle comptait mettre les choses au point avec l’autre Chevalier Noir une fois qu’elles seraient toutes deux hors de portée d’oreille et de regard. Quoique, valait-il mieux crever l’abcès dès maintenant ou attendre d’avoir soumis Pitbull et ses acolytes à la question ? Zhihao pesa le pour et le contre tandis qu’elles prenaient congé, déclinaient l’offre de Tonio de leur servir une deuxième fois de chauffeur et s’éloignaient du restaurant. Finalement, elle prit sa décision.

« Gorislava ? » fit la militaire une fois sûre qu’il n’y avait personne à proximité. « La prochaine fois que vous recadrerez un de nos "associés" qui prend la grosse tête, essayez de ne pas passer de suite à la violence physique et aux menaces de mort, s’il vous plaît. Gardez ça pour la récidive, la vraie insubordination ou la trahison. »

Tyranniser ses vassaux pour un rien était tout aussi contre-productif qu’un excès de laxisme. Ça ne laissait pas beaucoup de marge pour des punitions plus sévères destinées aux fautes lourdes et il y avait toujours le risque qu’ils attendent que leur tourmenteur ait le dos tourné pour y planter un couteau ; il fallait savoir doser la discipline.

« Il fallait le remettre à sa place, je suis d’accord, » concéda-t-elle, « mais lui rappeler qui commande aurait suffi. Maintenant on va devoir faire gaffe à ce qu’ils ne fassent rien de stupide comme traîner les pieds, prendre contact avec nos rivaux ou essayer de faire en sorte qu’il nous arrive un "accident". »
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Zhihao affirma aux mafieux que les armes de leurs ennemis ne les inquiéteraient pas et qu'elles n'avaient pas besoin de Tonio pour les aider. Le bellâtre pouvait toujours venir s'il le souhaitait, mais cela ne voulait pas dire qu'il allait être d'une quelconque utilité lors de la mission. Gorislava fut réjouie par tant d'assurance de la part de sa collègue et de voir qu'elles étaient sur la même longueur d'onde. Sur ces mots, les mercenaires prirent congé des truands et quittèrent le bistrot italien. Avant de partir, la rouquine salua l'assistance et remercia Vincenzo pour le repas, malgré la manière dont elle avait violé son hospitalité. Elle ne considérait pas être en tort dans cette affaire, étant donné que les macaronis avaient fait selon elle preuve d'une insolence injustifiable. De toute façon, ce n'était pas comme si elle portait réellement ces gredins dans son cœur, même si elle devait admettre qu'ils savaient accueillir les invités. Une fois sorties de l'établissement, les deux femmes marchèrent le long d'un trottoir, jusqu'à ce que la Chinoise ne s'arrête subitement et interpelle son binôme. La première commença alors à réprimander la seconde sur l'excès de violence qu'elle avait employé afin de recadrer le contrebandier. Le Fourneau, qui avait tendance à laisser son tempérament sanguin la guider, ne voyait aucun problème avec son attitude. Avec une certaine défiance, il croisa les bras et rétorqua à son interlocutrice :

"Bah, c'étaient juste des menaces en l'air ! C'est pas comme s'ils étaient oppressés non plus, surtout vu la manière dont ils nous traitent ! Nan mais t'as entendu cet abruti, à te parler comme si t'étais une morveuse ? Moi je dis, leur flanquer une bonne frousse de temps en temps, c'est mérité."

Néanmoins, la Boussole n'avait pas terminé de remettre son impétueuse coéquipière sur le droit chemin. En premier lieu, elle concéda que le Don avait manqué de respect à ses supérieurs, mais rappela que cela ne cautionnait pas l'emploi abusif de la force. Pareil étalage de brutalité ne ferait qu'affaiblir l'influence de l'Ordre Noir sur ses alliés, qui seraient tentés de se détourner de son règne tyrannique. De plus, le danger représenté par des gangsters cherchant à venger leur honneur blessé était trop élevé pour être ignoré. Seule une tête brûlée comme Gorislava pouvait commettre une telle erreur, même si elle possédait les capacités nécessaires pour se débarrasser d'éventuels assassins. Cependant, ce n'était probablement pas le cas de tous ses confrères, qui encourraient le risque de payer les pots cassés au détour d'une ruelle. Si la rouquine n'avait que peu d'affection pour Death Queen Island dans son ensemble, elle ne pouvait s'autoriser à pénaliser les amis de sa frangine à cause de son comportement. Après tout, c'étaient des sbires de la Confrérie qui avaient contribué à protéger la famille Rosescu de la menace que représentait Reagan. En dépit de toute son indiscipline, le Fourneau se sentait trop endetté envers eux pour se montrer aussi ingrat à leur égard.

Hélas, reconnaître qu'il était en tort n'était pas vraiment son fort, même s'il le savait pertinemment. Il n'y avait guère que Mathilde et sa sœur qui pouvaient le raisonner dans cette situation, du moins si cela impliquait de l'engueuler et de lui coller des gifles. Penaude et vexée, Gorislava baissa les yeux et donna un coup de pied à un caillou qui se trouvait par terre. La mine bougonne, elle maugréa finalement entre ses dents :

"Okay, p'têt' que c'était un peu abusé..."

Un silence s'installa entre les deux partenaires, tandis que le soleil achevait de se coucher et de plonger le vieux Miami dans la pénombre. Les éclairages du centre-ville s'allumèrent et la circulation s'accéléra, les citadins retournant du travail ou se joignant à la vie nocturne. Les bars, les restaurants et les boîtes de nuit commençaient à être de plus en plus fréquentés en conséquence. Voyant qu'elle avait encore du chemin à parcourir avant de récupérer sa moto, la rouquine décida de changer de sujet. Effectivement, les Black Knights devaient toujours préparer leur expédition du lendemain et régler certains détails au préalable. L'un d'eux concernait la présence des demoiselles qui seraient chargées de divertir les convives de Pitbull, le souci étant de réfléchir à comment garantir leur sécurité.

"A propos de pas déconner, Vinz' nous avait pas dit qu'y aurait des gonzesses à la soirée ?" s'interrogea le Fourneau. "Vu qu'elles n'ont rien à voir avec tout ce bazar, j'me disais qu'il faudrait éviter d'les impliquer... tant que j'y pense encore. T'aurais pas un plan de ton côté ? Moi j'ai une idée pour m'inviter à la fête sans trop attirer l'attention, mais rien pour les filles... Faudrait aussi qu'on échange nos numéros, histoire qu'on reste en contact."

Ce dernier illustra ses paroles en dégainant son téléphone portable d'une poche intérieure de sa veste en cuir. L'appareil était couvert par une coque obsidienne décorée d'un crâne rouge enflammé et affublé de lunettes de soleil pointues. Gorislava ne savait pas d'où provenait cet emblème précisément, mais elle l'avait trouvé à la fois classe et mignon. Elle s'était procuré cet accessoire auprès d'un troufion de la Confrérie Noire chargé de la liaison avec le Japon, ce qui pouvait déjà constituer un indice. Le zigoto en question lui avait également suggéré un modèle rose avec une blonde à couettes dessus, mais cette option n'avait pas été reçue avec beaucoup d'enthousiasme. Quant au numéro de téléphone de la rouquine, elle avait tenu à ce que celui-ci ne soit en premier lieu connu que du service d'administration, afin d'éviter que le moindre clampin ne se mette à l'appeler intempestivement. Quitte à partager ce type d'information avec quelqu'un, autant que ce ne soit pas en présence d'un gros lourd.
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Après avoir initialement campé sur ses positions, le Fourneau se mit à réfléchir et finit par se rendre aux arguments de la Boussole. Comme quoi, Gorislava avait beau être prompte à agir en se laissant guider par ses émotions, cela ne voulait pas pour autant dire qu’elle était incapable d’apprendre de ses erreurs. Les autorités de la confrérie avaient peut-être baissé les bras un peu vite la concernant.

« C’est pas grave, vous le saurez pour la prochaine fois. » fit la militaire. Une fois les choses tirées au clair, sa coéquipière changea de sujet, rappela une source de complications potentielles évoquée par le truand en chef et s’enquit de la façon dont serait menée l’opération en tenant compte de cette variable. Elle avait apparemment déjà sa petite idée pour s’introduire dans le bâtiment, ce que l’asiatique accueillit avec une bonne dose de circonspection et, il faut bien le dire, de perplexité. La rouquine ne comptait pas faire du charme aux cerbères de Pitbull, quand même ?

« C’est quoi votre plan, au juste ? » demanda-t-elle tout en échangeant son numéro de téléphone avec la rouquine – où avait-elle vu ce symbole sur son portable d’ailleurs, ça lui rappelait quelque chose ? « Souvenez-vous que c’est une soirée privée, il sera difficile de se faire passer pour des employées – et impossible de se faire passer pour des clientes. La clientèle est censée être exclusivement masculine, de toute façon. »

Dommage, parce que ce dernier artifice avait très bien marché à de multiples reprises par le passé. Zhihao n’avait cependant aucune intention de perdre son temps à convaincre les albanais de la laisser entrer : passer par le toit ou par une fenêtre non-surveillée à l’étage serait tout aussi efficace et beaucoup moins hasardeux.

« Quant à ce que moi je propose… personne ne vous a parlé de ma spécialité, je suppose ? »

Joignant le geste à la parole, la chinoise sortit l’un des couteaux cachés dans sa manche et le fit léviter au-dessus de sa paume, une démonstration basique de sa capacité à contrôler le magnétisme. Si les sbires de Pitbull tentaient de prendre des otages, ni leurs armes blanches ni leurs armes à feu ne fonctionneraient ; d’ici à ce qu’ils s’en aperçoivent et décident de passer à une approche plus physique – comme la strangulation –, les deux éveillées auraient amplement le temps de les mettre hors d’état de nuire. Et l’électrokinésiste avait bien d’autres tours dans son sac si cela ne suffisait pas.

« Je compte me rendre sur place cette nuit ou demain pour obtenir le plan précis du bâtiment et vous le faire parvenir ensuite. À votre signal et si ça vous va, je peux m’infiltrer sans me faire remarquer, puis regrouper et protéger les filles pendant que vous vous occuperez des autres comme bon vous semblera ; je peux également empêcher les cibles de s’enfuir, d’appeler du renfort ou couper le courant pour les désorienter, avant de vous rejoindre quand vous les aurez neutralisées. Si vous préférez qu’on parte toutes les deux sur un assaut frontal, j’assurerai la sécurité des filles en détournant les attaques qui les visent. Qu’en dites-vous ? »

Elle était raisonnablement confiante quant à leurs chances de réussite : Gorislava était une force de la nature et Zhihao était en terrain familier puisqu'elle avait déjà plusieurs opérations de ce genre à son actif, dont un certain nombre effectuées avant même qu'elle n'éveille son cosmos. Tant que les informations de Vincenzo ne se révélaient pas spectaculairement incorrectes – raison pour laquelle elle allait s'empresser de les vérifier – et qu'elles évitaient les erreurs de débutant, tout devrait bien se passer.
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Même si Gorislava n'avait avoué sa faute que de mauvaise grâce, sa partenaire se montra généreuse et daigna passer l'éponge. La seconde questionna ensuite la première sur le contenu de son plan, non sans lui confier qu'il serait très compliqué de prétendre faire partie du personnel ou de la clientèle. Le rendez-vous des Albanais consistant en une soirée privée, l'accès aux bains publics serait certainement verrouillé par de nombreux filtres de sécurité. Une liste de convives et de femmes chargées de divertir ces derniers devait probablement avoir été dressée à l'avance, ceci afin d'éviter que des importuns ne viennent gâcher la fête. S’inviter à l’intérieur de l’hôtel s’avérait donc être une entreprise périlleuse, sauf que cela n’impressionnait guère la rouquine. De toute évidence, elle n’avait pas la présence d’esprit nécessaire pour se préparer sérieusement à une telle éventualité. En plus de cela, elle avait clairement entendu Zhihao dire qu’il serait difficile de se faire passer pour une employée, mais pas que cela serait impossible. Se déguiser en invité était apparemment à exclure, sauf qu’il demeurait une chance de réussite dans l’autre cas. Aussi infime soit cette possibilité, c'était suffisant pour persuader le Fourneau qu'il pouvait mettre son plan à exécution sans aucun problème. Laisser s'échapper une chance pareille n'était pas dans son tempérament et il était toujours d'humeur à tenter les combines les plus périlleuses. A défaut d'être viables, toutes les stratégies capables de susciter son excitation avaient son approbation d'office.

Néanmoins, Gorislava sentait que la Boussole risquait de ne guère apprécier sa proposition, aussi devait-elle se montrer convaincante. Malheureusement, développer une argumentation solide n'était pas son fort, même si elle n'en avait que peu conscience. Pour l’instant, tout ce qu’elle pouvait faire était de présenter son idée à sa coéquipière, en espérant que cette dernière se montre réceptive. Cela semblait être le cas jusqu'ici, aussi pensait-elle ne pas avoir à trop s'inquiéter sur ce front.

"Difficile mais pas impossible, hein ?" se demanda la rouquine. "Perso, j'me suis dit que je pourrais tenter d'me glisser parmi les filles qui vont participer à la soirée. Comme ça, j'pourrais m'approcher au max de Pitbull et le choper plus facilement. J'ai même pensé à un déguisement parfait pour l'occaz' ! Fais-moi confiance, ces guignols n'y verront que du feu !"

De son côté, la Chinoise montra à sa camarade de quoi elle était capable en matière de maîtrise du cosmos. Visiblement, elle possédait la faculté de faire léviter des objets métalliques, probablement par manipulation du magnétisme ou plus largement de l'électrokinésie. Le Fourneau pouvait décerner le courant d'énergie circulant entre la paume de la main de sa collègue et les couteaux qu'elle faisait voler, ce qui lui permettait de tirer cette conclusion. Dans le cadre de leur mission, ce pouvoir pouvait se montrer d'une grande utilité, surtout si leurs ennemis se trimbalaient tous avec des armes à feu. Gorislava avait beau affectionner les techniques explosives et spectaculaires, elle devait avouer que sa curiosité avait été attisée. Elle émit donc un sifflement admiratif et questionna Zhihao plus en profondeur sur ses aptitudes :

"Beauty ! Est-ce que tu peux balancer des éclairs en plus de ça, ou c'est juste du magnétisme ?"

Dans l'éventualité où sa consœur pourrait employer une attaque pareille, la rouquine avait justement une réplique parfaite à lui souffler pour accompagner ce type d'action. Toutefois, la Boussole était probablement trop sérieuse pour se prêter à ce genre de petit jeu fantaisiste, aussi jouissif et classe soit-il. L'intéressée changea alors de sujet et dévoila les multiples approches qu'elle avait à l'esprit pour mener à bien leur expédition du lendemain. Les deux angles suggérés étaient certes classiques, mais ils avaient le mérite d'être rudement efficaces et de laisser suffisamment de place à l'amusement. Néanmoins, la première proposition avait la préférence du Fourneau, qui souhaitait ne pas avoir à traîner en permanence avec sa partenaire. Après tout, il avait besoin d'espace pour déployer toute l'étendue de sa puissance sans avoir à se préoccuper d'infliger une balle perdue par inadvertance. Prendre en tenaille sa proie était évidemment une perspective intéressante, en plus de permettre un bouclage propre et rapide de la mission.

"Vendu !" répondit Gorislava avec enthousiasme. "Le double assaut frontal sonne fun sur le papier, mais j'préfère avoir ma liberté d'action. Tu passeras donc par derrière et moi par devant, comme ça on pourra prendre ce salopard de Pitbull au piège ! Et avec mon déguisement, y verra pas ce qui va lui tomber sur le râble ! J'crois qu'on tient un plan infaillible, mate !"

Cependant, cette dernière ignorait que son projet d'infiltration manquait d'un détail essentiel qui ferait toute la différence. Si la rouquine savait quel type d'accoutrement revêtir pour se glisser parmi les femmes chargées de divertir les invités, la vision qu'elle en avait était pour la moins... spéciale. Outre ce facteur, elle était incapable d'adopter une attitude correcte pour être crédible dans son rôle, ce qui risquait de griller d'emblée sa couverture. La notion de séduction ne lui était pas totalement inconnue, mais son application était une compétence hors de sa portée. En revanche, elle était profondément étrangère à tout ce que pouvait impliquer la profession de prostituée. L'éducation guerrière et impitoyable du Fourneau en faisait un véritable garçon manqué, une particularité qui pouvait s'avérer impossible à compenser ou à corriger. Hélas, une fois qu'il était motivé à mettre en application une idée dont il était fier, il était ardu de l'en dissuader... Bien que son plan soit complètement bancal en l'état, Gorislava le trouvait trop drôle pour le jeter comme cela à la poubelle.
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L’asiatique venait à peine de se dire qu’il y avait peut-être encore de l’espoir pour Gorislava et voilà déjà que cette dernière en remettait une couche. Le niveau de l’estime que l’électrokinésiste prêtait à sa camarade ne cessait de monter et de descendre, de vraies montagnes russes. Elle avait dit que se faire passer pour l’une des filles était presque impossible pour deux raisons : tout d’abord, il était possible que les gardes ne soient pas très regardants. Ensuite, il était également possible que l’une des employées ressemble suffisamment à l’une des deux éveillées pour lui permettre de prendre sa place via quelques astuces de déguisement et un bon jeu d’actrice. Possible mais improbable – et inutilement risqué –, dans un cas comme dans l’autre, aussi valait-il mieux éviter de compter dessus et employer une autre approche. Hélas, Zhihao doutait de sa capacité à dissuader la rouquine vu l’enthousiasme dont elle faisait preuve.

« Faites comme vous voulez mais si ça rate, vous pourrez pas dire que je vous aurais pas prévenue. » capitula la chinoise résignée. Miser sur la séduction était une méthode valide mais hasardeuse qu’il valait mieux laisser aux professionnels, et la militaire doutait que le Fourneau fasse partie de cette catégorie, même s’il était loin d’être désagréable à regarder. Elle redoutait également de voir quel costume sa partenaire jugeait approprié pour cette mission… Une robe de soirée, une tenue de dominatrice, un accoutrement typique de prostituée ou quelque chose de plus bizarre encore ?

Y penser n’amènerait rien de bon, aussi Zhihao interrompit-elle cette réflexion. La façon dont les yeux de la jeune fille s’étaient soudain remplis d’étoiles en la voyant démontrer ses pouvoirs n’était cependant pas beaucoup plus rassurante.

« Oui je peux balancer des éclairs, entre autre choses. J’ai tout un répertoire pyrotechnique, par exemple. » acquiesça-t-elle tout en générant un petit arc électrique pour appuyer ses paroles, puis en faisant apparaître une flamme au bout de son doigt comme s’il s’agissait d’un briquet. Après cette confirmation, Gorislava opta sans surprise pour une stricte séparation des tâches qui lui permettrait de s’en donner à cœur joie, et la Boussole hocha la tête pour lui signifier qu’elle avait compris : « Je vais vous laisser à vos préparatifs dans ce cas. On se retrouve demain. »

La chinoise salua sa collègue d’un geste de la main avant de se séparer d’elle pour faire route à part. Elle s’enfonça dans une ruelle et de là gagna les toits, escaladant le bâtiment le plus proche en deux secondes alors même que le mur n’offrait aucune prise. Une fois en altitude, là où personne ne pourrait la voir, elle tira de son sac des vêtements sombres qui feraient un excellent camouflage nocturne, puis se changea en prenant soin de dissimuler ses traits sous une capuche et un masque différent de celui fourni par Ntikuma. Ainsi parée, elle bondit de toit en toit en direction de l’édifice indiqué par Vincenzo. Elle ne se contenterait pas d’une simple reconnaissance si elle pouvait s’y introduire sans être remarquée, mais elle ne s’attendait pas à trouver quoi que ce soit de bien incriminant dans une planque connue des ennemis de Pitbull. S’il était intelligent, il ne garderait rien de compromettant dans un endroit où les forces de l’ordre pourraient faire une perquisition ou qui pourrait servir de cible à ses rivaux…

Même si ses recherches se révélaient infructueuses, ce serait toujours l’occasion de faire un peu d’espionnage informatique et de placer le gangster ainsi que ses comparses sur écoute avant de se rendre au commissariat pour fouiller dans les systèmes de la police. Ce n’était pas parce qu’elle acceptait de composer avec la personnalité de Gorislava qu’elle allait se comporter en cow-boy durant cette mission.
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Gorislava
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Non sans une pointe d'exaspération, Zhihao accepta que Gorislava conduise librement sa partie du plan d'infiltration. Contente d'avoir gagné gain de cause, l'intéressée bomba fièrement le torse et afficha un sourire satisfait. Ses yeux se remplirent ensuite d'étoiles quand elle vit la Chinoise utiliser ses pouvoirs pour faire apparaître un arc électrique et des flammes. La rouquine avait du mal à employer ses capacités d'une autre façon que pour créer des ondes, des déflagrations ou des projectiles dévastateurs, aussi observer ce genre de variété dans l'exploitation du cosmos était un spectacle plaisant. Comme son style de combat était extrêmement brut de décoffrage, faire preuve d'un peu diversité et de sophistication n'était pas dans ses cordes. De toute évidence, Mathilde lui avait fait comprendre qu'au final, les artifices de cet acabit n'avaient que peu d'importance sur le champ de bataille. Ne jamais abandonner et toujours garder son énergie spirituelle brûlante comme un brasier : telle était la clé de la victoire. Néanmoins, défoncer toute forme d'opposition sur son chemin avait plus de panache quand on était capable de le faire avec moult effets pyrotechniques. Pour quelqu'un qui aimait les mises en scènes théâtrales comme le Fourneau, ce type de capacités était une véritable bénédiction. Malgré la dénomination de son totem, il ne pouvait pas conjurer les flammes à sa guise, même si ses attaques avaient souvent pour conséquence la provocation d'incendies.

"Ace !" s'extasia Gorislava. "T'as déjà essayé de hurler "UNLIMITED POWER" en même temps que tu balances tes éclairs ? Dat would be pretty sick !"

Après cette démonstration, la Boussole valida leur plan commun d'action : les deux mercenaires étaient enfin prêtes pour la descente du lendemain. N'ayant plus rien à discuter, elles prirent donc congé l'une de l'autre et partirent vaquer à leurs occupations respectives. La rouquine sillonna ainsi la ville pour retourner vers la plage et récupérer sa moto, toujours garée au parking du jardin botanique. Ceci fait, elle rejoignit le quartier de West Flagler, où se trouvait l'hôtel dans lequel elle avait réservé sa chambre. Une fois à l'intérieur, elle s'empressa de prendre une douche puis regarda un film avant d'aller se coucher. Heureusement qu'il y avait une télévision dans son logement, sinon le Fourneau se serait ennuyé ferme, à passer la nuit tout seul. S'il préférait accomplir des missions par lui-même, ce dernier n'était guère habitué à vivre en solitaire. En dépit de toutes les souffrances qu'elle avait endurées, Gorislava avait toujours pu compter sur quelqu'un pour veiller sur elle. Sortir de son isolation ne tenait désormais plus qu'à elle, sauf qu'elle devait d'abord parvenir à se faire des amis à travers ce vaste monde. Qu'importe, elle devait en priorité se concentrer sur son sommeil et sur la longue journée qui s'annonçait...

Le lendemain matin, la rouquine commença par vérifier si l'adresse des bains publics que lui avait donnée Vincenzo était correcte. C'était apparemment bien le cas et, comme prévu, une partie de l'établissement allait être réquisitionnée pour la soirée. Le personnel du bâtiment n'avait pas affiché d'informations complémentaires sur le sujet, mais le Fourneau allait s'en contenter. Mieux valait éviter pour l'instant de trop se faire remarquer et plutôt regagner le centre urbain, histoire d'effectuer des emplettes. A l'heure du déjeuner, Gorislava mangea un kebab et un tacos, puis passa le reste de l'après-midi à faire le tour des magasins. Elle n'hésita pas à pénétrer dans les boutiques les plus originales et les plus louches, du moment que cela lui permettait d'acquérir ce dont elle avait besoin. Les courses furent fructueuses pour la rouquine, qui put rassembler rapidement le matériel nécessaire à son projet personnel. Maintenant qu'elle en avait fini de ce côté, elle pouvait prendre le temps de se préparer avant que ne sonne le début de l'opération. Effectivement, le rendez-vous des Albanais n'avait lieu que dans cinq heures, aussi avait-elle le loisir de flâner un peu en ville. Le Fourneau n’était plus pressé à ce stade, même s’il avait également hâte de fracasser du proxénète à la pelle, histoire de leur apprendre la vie.

La soirée arriva lentement et le crépuscule colora progressivement Miami de ses teintes rougeoyantes et orangées. L'heure de la réunion des truands approchait et Gorislava était enfin prête à passer à l'action. Quant à savoir s'il en était de même pour Zhihao, il était temps de s'en assurer : sa camarade sortit donc son portable et se dépêcha de la contacter. La rouquine lui envoya un SMS pour lui signifier qu'il ne restait plus qu'une trentaine de minutes avant que ne débute la fête privée du Pitbull. Elle indiqua également à la Chinoise qu'elle allait bientôt entamer son infiltration de l'édifice et voulut s'assurer qu'il en était de même de son côté. Ceci fait, le Fourneau se déplaça en direction de l'entrée de l'hôtel, aux commandes de sa moto. Il gara ensuite sa bécane dans une rue à proximité de l'établissement puis vérifia une dernière fois que tout était en ordre avant de se lancer. Rien de plus à ajouter manifestement : il était ainsi l'heure pour les mercenaires de mettre leur plan à exécution. Le bâtiment était en train de se remplir et, à en juger par le flux des clients, les invités devaient déjà se trouver dans les bains publics. Il n'y avait désormais plus que des femmes qui franchissaient les portes de l'édifice, sans doute les prostituées chargées de divertir l'assistance.

Voyant que c'était à son tour d'entrer en scène, Gorislava communiqua un nouveau message à la Boussole puis s'avança vers l'hôtel d'un pas décidé. Un duo de vigiles gardait l'accès de l'établissement et filtrait les visiteurs afin de s'assurer que ceux-ci soient bien autorisés à participer aux réjouissances. Le premier était un homme noir taillé comme une armoire à glace, parfaitement rasé et aux doigts ornés d'anneaux argentés. Un sourire serein aux lèvres lui donnait un air plus avenant, sauf que son physique laissait comprendre qu'il n'était pas un individu des plus tendres. En contraste, le deuxième était un malabar blond aux yeux bleus et à la chevelure abondante, avec une moustache en guidon de vélo lui conférant une mine patibulaire. Des traces d'écorchures étaient visibles sur ses poings, preuve qu'il avait encore récemment été obligé de les utiliser. Soudain, le binôme put contempler la rouquine dans toute sa gloire, affublée de son déguisement pour l'occasion. Si les gorilles portaient encore des lunettes de soleil à cette heure tardive, ils les auraient baissées pour mieux observer la surprenante vision qui se présentait à eux.

BGM- https://www.youtube.com/watch?v=2Udq8jLSN1k -BGM

Effectivement, le Fourneau s'était vêtu d'un costume de bunny girl écarlate avec oreilles, chaussures et nœud papillon assortis. Ses jambes étaient avantageusement couvertes par des collants noirs, qui aidaient à dissimuler la cicatrice sur sa cuisse gauche. Gorislava avait dénoué sa natte, histoire de laisser ses cheveux enflammés et indisciplinés tomber sur ses épaules. N'aimant pas s'encombrer inutilement de maquillage, elle conservait également ses raybans pour cacher la vieille trace de fracture qui demeurait encore sur son nez. Elle tenait dans sa main droite une batte de baseball et sous son bras gauche était placé une piñata en forme de cheval bariolé. L'aspect saugrenu de cette panoplie était tel qu'il laissa les vigiles pantois durant un bref instant, avant qu'ils ne daignent se ressaisir. Aussi louche soit cette flamboyante donzelle, il était probable qu'elle soit l'une des attractions principales de la fête organisée par les Albanais. Le cas échéant, les malabars allaient la reconduire vers la sortie, en espérant qu'elle ne fasse pas trop d'esclandres. Leurs employeurs avaient été limpides à ce sujet : il était hors de question que leur réunion n'attire pour une quelconque raison l'attention des autorités. La discrétion et la confidentialité étaient donc de mise, la priorité absolue étant qu'aucun importun ne s'aventure dans les thermes et y découvre ce qui s'y trame.

Cette pensée à l'esprit, le binôme barra ainsi la route à la rouquine, qui marchait vers eux avec assurance. Se déplacer avec des talons n'était pas un problème pour elle, étant donné que ses bottes habituelles étaient déjà relativement élevées de ce côté. De toute manière, ce n'était pas comme si elle avait choisi des talons aiguilles, sa tolérance ayant quand même des limites. Le surveillant afro-américain, d'une voix grave et douce comme du velours, s'occupa d'interpeller la demoiselle et de l'interroger :

"Votre identité et le motif de votre visite, young lady ? Veuillez m'excuser pour le dérangement, mais je tiens à vous signaler que l'accès à cet hôtel est actuellement réservé."

"Sheila Brewski, à vot' service !" improvisa vaillamment son interlocutrice. "Je viens justement travailler pour la fiesta de ce soir."

"D'accooooord... Votre entreprise ?"

"Aucune, chuis à mon compte."

"Hum... Lunettes, s'il vous plaît."

Gorislava ôta obligeamment ses ray-bans et les rangea dans son décolleté, faute d'espace dédié à cet usage. Rien de particulier sur ce front selon ses vis-à-vis, qui étaient accoutumés à la présence de gonzesses sacrément bien gaulées depuis longtemps. La cicatrice sur l'arête de son appendice nasal, témoin d'une vilaine blessure suivie d'une chirurgie, n'était pas là pour flatter l'apparence de la rouquine. En contrepartie, ils devaient avouer qu'elle possédait de très jolis yeux, notamment grâce à l'éclat ardent de ses iris.

"La piñata et la batte de baseball ?" continua le gardien noir.

"C'est une des attractions d'la soirée, vous saviez pas ?" mentit la bunny girl. "Quant à la batte, ben c'est pour taper dedans !"

Sentant l'arnaque venir à des kilomètres, le colosse afro-américain se passa la main sur le visage d'un geste las puis jeta une œillade à son compère. Ce dernier haussa nonchalamment les épaules et lui signifia d'un regard entendu d'enchaîner les questions, ne serait-ce que pour confirmer l'entourloupe. Le gaillard aux bagues argentées se résolut ainsi à poursuivre la conversation, même s'il en imaginait déjà largement l'issue...

"Désolé jeune fille, mais ce genre de divertissement n'est pas au programme..." rétorqua-t-il en substance. "Et de toute façon, tout risque de partir à l'eau si jamais elle éclate."

"Z'êtes sûr ?" s'enquit la tête brûlée. "Pas besoin d'vous inquiéter, on va gérer tout ça proprement."

"Yes. Quoi qu'il en soit, vous ne pouvez pas vous balader avec une batte de baseball dans l'établissement : trop dangereux."

"Quoi ?! Mais ça pourrait même pas mettre un Joey K.O. !"

"Joe- what ? Hahem... Non. S'il faut éclater une piñata, ce sera avec du matériel fourni par l'hôtel. En parlant de la piñata, il nous faut vérifier qu'elle soit... conforme."

"Hein ?"

"Fouille de sécurité." explicita le gorille blond d'un ton neutre.

Miséricorde, et dire que Gorislava avait pris soin de ne pas garnir le cheval de munitions ou d'autres projectiles en métal, mais de friandises ordinaires ! Tous ces délicieux bonbons dispersés par terre, sur de la pierre froide et poussiéreuse, cela lui fendait le cœur... La rouquine espérait au minimum qu'après cet outrage, les vigiles accepteront de lui ouvrir le passage sans plus l'embêter. Hélas pour elle, les intéressés n'étaient guère dupes et prévoyaient déjà de la refouler une fois qu'ils auront examiné le contenu de la piñata. Dans l'objectif d'ouvrir ce récipient si suspect, le malabar moustachu sortit donc de la poche de son pantalon un canif. Non sans rechigner, le Fourneau concéda à lui confier la peluche multicolore et à observer silencieusement la scène. Quant à l'autre surveillant, il s'empara de la batte de baseball et l'éloigna prudemment de sa propriétaire. Cette dernière n'en avait pas réellement besoin au final, sauf que se voir ainsi privée de ses jouets la frustrait au plus haut point.
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Ses suppositions s’avéraient correctes : si c’était bien Pitbull ou l’un de ses acolytes qui avait tué Crest, il n’en avait laissé aucune preuve au lieu de rendez-vous. Rien dans les ordinateurs, rien dans les diverses caches disséminées un peu partout dans le bâtiment et rien dans le coffre-fort caché derrière un tableau – quelle originalité ! – dans le bureau principal, ou en tout cas rien concernant leur affaire ; l’électrokinésiste se contrefichait du racket, des trafics d’armes et de drogues ou du proxénétisme pratiqués par les albanais. Il faudrait donc poser la question au boss en personne.

Après avoir tout remis précisément dans l’état dans lequel elle l’avait trouvé et vérifié qu’aucune trace de sa présence ne subsistait – guère difficile puisque ses pouvoirs lui permettaient de n’alerter aucun système de sécurité ou de surveillance ainsi que de ne laisser derrière elle ni odeur, ni ADN, ni empreintes digitales – elle se rendit au commissariat où elle rencontra la même absence de succès. Elle transmit ses maigres trouvailles nocturnes à la rouquine par message électronique et s’en alla se coucher.

Le lendemain, elle se leva aux aurores et repassa par les toits. Une fois revenue sur celui des thermes, toujours vêtue d’une tenue dissimulant son identité, elle se plaça derrière une cheminée qui la protégerait des regards. Elle y resta toute la journée sans bouger, immergée dans le flux d’informations en provenance des téléphones et des ordinateurs de tous les individus présents dans l’édifice, interceptant chaque appel et chaque mail entrant ou sortant. Même quand personne ne s’en servait pour communiquer, c’était un jeu d’enfant pour elle de les activer à distance sans que leurs propriétaires ne s’en rendent compte pour en faire autant de caméras et micro-espions. Elle put ainsi confirmer que personne n’avait repéré son incursion de la nuit mais n’eut toujours pas de chance concernant le meurtre de Crest.

Elle ne sortit de sa transe orwellienne que plusieurs heures plus tard, lorsque les deux messages du Fourneau lui annoncèrent son arrivée prochaine, puis imminente. La militaire y répondit, confirmant qu’elle était prête à passer à l’action, puis s’avança prudemment et à plat ventre vers le rebord du toit afin de voir comment sa collègue comptait s’introduire à l’intérieur… Et elle ne fut pas déçue du spectacle : l’asiatique avait manifestement sous-estimé la capacité de sa partenaire à choisir l’approche la plus incongrue possible. Elle regrettait de plus en plus de ne pas avoir pu faire équipe avec Noah sur ce coup-ci...

« J’espère qu’elle n’a pas traversé toute la ville dans cette tenue parce que si les italiens l’ont vue, nous pouvons dire adieu à notre crédibilité. Oh, mais qu’est-ce que je raconte, évidemment qu’elle l’a fait... »

Le pire dans tout ça c’était qu’en plus l’habit – si on pouvait appeler ça comme ça – lui allait bien. Déterminée à rester professionnelle et à tirer avantage de cette diversion, la chinoise se détourna de la scène – en gardant néanmoins un œil ou plutôt une oreille dessus via les téléphones des deux cerbères – et gagna l’un des côtés du bâtiment. Elle percevait six sources de bioélectricité sous ses pieds : cinq filles de joie regroupées dans une chambre, occupées à se pomponner en attendant que les mafieux les appellent pour qu’elles leur servent de divertissement, et un garde armé devant leur porte dans le couloir. Un coup de magnétisme pour déverrouiller la fenêtre donnant sur ledit couloir, une manipulation technopathique pour faire sonner le téléphone de l’homme de main, et elle put entrer sans un bruit en profitant de son instant de distraction.

Le poing de la Boussole lui fracassa le nez puis s’enfonça dans son plexus avant même qu’il n’ait le temps de se rendre compte de sa présence ; un dernier coup à la nuque acheva de l’assommer sans lui laisser l’occasion d’appeler à l’aide. Zhihao l’attrapa alors qu’il s’effondrait comme une masse, le déposa délicatement au sol afin d’éviter que le son de sa chute n’alerte tout le monde – les filles de la pièce d’à côté n’avaient encore rien entendu avec tous leurs papotages – et fit le nécessaire pour s’assurer qu’il ne revienne plus poser problème. Elle le dépouilla de ses armes, le bâillonna et lui attacha les bras et les jambes avec des menottes en plastique tout en utilisant ses pouvoirs pour synthétiser un cocktail de molécules anesthésiques directement à l’intérieur de son corps. Une fois sure qu’il ne se réveillerait pas de sitôt, elle cacha son corps inerte dans le placard le plus proche, dont elle verrouilla la porte avec son magnétisme… en même temps que toutes les fenêtres du bâtiment, ainsi que la porte de derrière et la trappe du sous-sol menant aux égouts, parce qu’apparemment tous les mafieux avaient les mêmes idées. Le piège se referma complètement lorsqu’elle se mit à brouiller toutes les communications électroniques dans son champ d’action, à l’exception de celles entre son portable et celui de Gorislava : les albanais n’avaient plus ni échappatoire, ni aucun moyen d’appeler du renfort.

« Plus qu’un détail à régler. »

L’éveillée masquée entra enfin dans la chambre et braqua son pistolet sur ses occupantes, qui se figèrent instantanément.

« Pas un mot ; la première qui l’ouvre s’en prend une. » prévint-elle, prête non pas à mettre sa menace à exécution mais à les paralyser toutes d’une décharge au premier signe que l’une d’elles s’apprêtait à faire usage de ses cordes vocales. Heureusement, elles prirent l’avertissement au sérieux et restèrent muettes comme des carpes. « Excellent. Ce n’est pas après vous que j’en ai ; restez calmes et je vous promet qu’aucun mal ne vous sera fait. Maintenant asseyez-vous toutes sur le lit, que je puisse vous garder à l’œil. »

Elles s’exécutèrent et, ceci fait, Zhihao réitéra la technique employée sur le garde pour les envoyer toutes d’un coup au pays des songes. Comme pour le garde là encore, elle leur enleva tout ce qui pourrait leur servir à s'évader jusqu'à la dernière épingle à cheveux, puis les bâillonna et les attacha les unes aux autres, cette fois-ci avec des menottes métalliques, attachant les deux filles situées aux extrémités de la file aux pieds du lit. La militaire leur fit alors reprendre leurs esprits en purgeant toute trace de l’anesthésique de leur système ; avec ces deux mesures, elle pouvait les libérer à distance au cas où les choses dégénéreraient et où il faudrait les faire sortir du bâtiment rapidement, sans s’encombrer de cinq poids morts.

« Merci de votre coopération. » fit la militaire en réponse à leurs regards interloqués. Elle sortit ensuite son portable et envoya un message à Gorislava : « Les filles sont en sécurité. Amusez-vous bien. »

Elle aurait sans doute pu se montrer moins brusque, sauf que certains proxénètes avaient coutume de placer une membre du gang incognito au milieu des prostituées ; une taupe pour les espionner sans qu’elles ne s’en rendent compte. L’asiatique n’ayant pas eu le temps de découvrir qui était l’infiltrée – s’il y en avait une –, elle préférait encore ne pas prendre de risques inutiles. Elle avait fait tout ce qu’elle pouvait pour éviter les dommages collatéraux, maintenant c’était au Fourneau de jouer.
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La rage dans l’œil et une moue contrariée sur son visage, Gorislava regarda le vigile blond éventrer impitoyablement son innocente piñata. Des friandises s'échappèrent de l'infortuné cheval et furent versées par terre sans aucune forme de considération. Les deux gorilles inspectèrent les bonbons et constatèrent qu'ils étaient toujours dans leurs emballages, ceux-ci n'ayant visiblement pas été touchés. Cependant, ils ne pouvaient pas s'autoriser la moindre imprudence en laissant des sucreries empoisonnées circuler. Par principe de précaution, il valait mieux vérifier si ces friandises contenaient ou non une substance toxique, même si elles ne semblaient pas dangereuses. Se fier simplement à leur emballage serait une erreur de débutant, le genre de négligence que les sentinelles ne pouvaient guère se permettre. Non seulement ces dernières se targuaient de leur rigueur professionnelle, mais elles savaient pertinemment que leurs employeurs n'étaient pas du type à pardonner l'échec. Le moustachu rangea donc son canif, ramassa un caramel au hasard puis l'observa consciencieusement. Comme il ne remarquait rien d'anormal en apparence, il tendit ensuite la confiserie à la rouquine afin qu'elle puisse la goûter.

"Pourriez-vous manger ce bonbon, mademoiselle ?" demanda le malabar blond. "Juste pour vérifier s'il n'est pas empoisonné."

Son interlocutrice émit un grognement désapprobateur, mais elle décida malgré tout de coopérer, si cela pouvait rassurer les gardiens. Elle déballa ainsi la sucrerie et l'engloutit rapidement, car elle préférait ne pas perdre inutilement du temps avec ces bêtises. Quand elle termina de déguster le caramel, elle fit signe aux molosses qu'il n'y avait aucun problème. A moitié convaincu, le moustachu se risqua finalement à goûter lui-même une friandise et porta son choix sur un chocolat praliné. Son compère lui adressa un regard perplexe, mais il ne chercha pas à le dissuader à ce stade. De toute manière, il était évident que la bunny girl n'avait même pas songé à piéger les confiseries, tant elle était facile à cerner. Le gaillard blond goba donc son chocolat et prit son temps pour le savourer, à la grande exaspération de Gorislava. Cette dernière commençait sérieusement à s'impatienter et à sentir que le duo de vigiles était en train de se payer sa tête. Effectivement, la façon dont le moustachu mâchait goulûment son praliné lui indiquait qu'il s’appliquait copieusement à la narguer. Aussi méticuleux dans leur travail soient-ils, les gorilles s'accordaient toujours le plaisir de tourner les intrus en bourrique si jamais leur tronche ne leur revenait pas. Dans le cas de la rouquine, son accoutrement ridicule et son culot exigeaient de la soumettre à une généreuse dose de frustration. Hélas, les deux hommes n'avaient pas toute la soirée devant eux ni le loisir de s'occuper d'une seule personne. Puisque la menace était dorénavant écartée, il était enfin l'heure de passer à la suite du protocole de sécurité.

"C'est bon, z'avez terminé avec vot' cirque ?" grommela le Fourneau, qui tapait nerveusement du pied. "Vous pouvez me laisser entrer, maintenant ?"

"Non." lui rétorqua sèchement le surveillant afro-américain.

"Hein ?"

"Nous vérifions juste que vous ne transportiez rien de dangereux, c'est tout. Nous n'avons jamais dit que nous allions vous laisser passer ensuite."

"Vous avez entendu mon collègue, mademoiselle." ajouta le blond musculeux, un sourire goguenard aux lèvres. "Veuillez rebrousser chemin, s'il vous plaît."

"QUOI ?!"

"Par contre, nous gardons les friandises. On ne sait jamais, elles pourraient nous être utiles..."

Sur ces paroles, les deux malabars échangèrent un regard complice puis éclatèrent de rire, sous l’œil incendiaire de la bunny girl. Le seuil de tolérance de cette dernière venait d'être franchi : tant pis pour la discrétion, elle allait défoncer ces abrutis séance tenante. Comment avaient-ils pu oser la forcer à assister au triste spectacle de ces pauvres bonbons éparpillés au sol, alors qu’ils étaient inoffensifs et sans défense ? Gorislava allait leur faire payer cette humiliation au centuple et venger sa malheureuse piñata par la même occasion ! Ses poings se serrèrent ainsi de fureur tandis qu'elle observait le binôme ramasser les confiseries pour mieux les confisquer. Lorsque les deux vigiles se relevèrent, ils purent voir à quel point la rouquine bouillait de colère, mais ils n'y prêtèrent guère attention. Fatigué de son propre petit jeu, le moustachu s'avança vers l'importune et lui agrippa fermement l'épaule.

"Assez rigolé, décampez tout de suite !" ordonna-t-il d'un ton agressif.

La seconde suivante, son poignet fut brusquement enserré par la main du Fourneau, qui s'empressa de le lui briser d'une simple pression. Après avoir entendu le bruit de ses os en train de se casser, le gaillard blond poussa un hurlement de douleur et lâcha instinctivement prise. Néanmoins, Gorislava ne le laissa pas s'en tirer à si bon compte et lui enfonça violemment son poing en pleine tronche. La puissance du coup fit sauter net l'intégralité du râtelier de sa victime, en plus de lui fracturer brutalement le nez.

"PISS OFF YOU SUNOVABITCH !" rugit la rouquine.

Elle propulsa ensuite le malabar contre la porte vitrée de l'hôtel, qui plia sous le poids du bestiau puis éclata en mille morceaux. L'impact fut d'un tel dynamisme que la ferronnerie se dévissa et s'écroula dans un vacarme assourdissant. De son côté, le deuxième vigile essaya de neutraliser le Fourneau en le frappant à l'arrière du crâne avec sa batte de baseball. Cet effort se révéla toutefois vain, car l'arme se rompit instantanément dès qu'elle entra en collision avec sa cible. Celle-ci riposta immédiatement en assénant un uppercut explosif à son adversaire, dont la mâchoire se fissura sous le choc. Il fut également projeté à plus de quatre mètres de hauteur, avant de chuter lourdement sur le bitume. Le duo de gorilles était désormais au tapis et il ne restait plus personne pour empêcher Gorislava de poursuivre sa route. Heureusement, aucun témoin n'avait assisté à la scène, la populace étant rassemblée dans le centre-ville durant la nuit. Même si l'établissement était équipé de caméras de vidéosurveillance, Zhihao devait probablement les avoir désactivées à l'heure actuelle.

Soudain, le portable de la rouquine vibra brièvement pour lui indiquer qu'elle avait reçu un message. Elle décrocha donc l'appareil, attaché à sa cuisse droite grâce à une sangle, et consulta le SMS que venait de lui envoyer la Boussole. Cette dernière l'informait que les prostituées étaient en sécurité, ce qui signifiait qu'elle pouvait maintenant agir sans entraves. Le Fourneau ne gaspilla pas une minute et transmit un accusé de réception à sa camarade, histoire de montrer qu'il était toujours en contact. Ceci fait, il s'engagea promptement à l'intérieur du bâtiment à grandes enjambées, déterminé à extirper Pitbull de sa tanière. Il suivit ainsi le chemin conduisant aux thermes, ses talons claquant au rythme de sa marche effrénée. Un réceptionniste tenta d'interpeller Gorislava au rez-de-chaussée, mais elle ne le calcula même pas et continua de tracer sa route. Elle emprunta ensuite les escaliers afin de descendre jusqu'au sous-sol où se situaient les bains publics et les vestiaires des messieurs. Dès qu'elle déboula dans cette section de l'hôtel, elle fut subitement accostée par un individu furibard, qui ne perdit pas une seconde pour l'enguirlander :

"Non mais qu'est-ce que vous glandez, bande de dindes ?! Vous pourriez quand même faire un effort pour vous pointer à l'heure ! C'est le maquillage qui vous bouffe autant de temps, ou quoi ?!"

A en juger par sa dégaine, il s'agissait potentiellement d'un truand appartenant à la milice albanaise, l'organisation du fameux étrangleur. Son costard-cravate blanc, similaire à ceux portés par les gorilles étalés dehors, et la chaîne dorée qu'il arborait autour du cou ne faisaient que renforcer cette hypothèse. Néanmoins, la rouquine n'avait guère envie de s'attarder sur son cas, sauf s'il pouvait l'aider à confirmer quelque chose. De plus, ce zigoto la confondait apparemment avec une des femmes chargées du service, ce qui arrangeait ses affaires. Le Fourneau croisa donc les bras, toisa férocement le criminel puis l'interrogea d'un ton désinvolte :

"C'est pas important. Au fait, il est là Pitbull ?"

"Ne te fous pas de ma gueule, connasse !" vitupéra son interlocuteur. "Et j'te rappelle qu'ici, c'est moi qui pose les questions ! T'as pigé ?!"

Soudain, ce dernier fut frappé d'une réalisation glaçante : la jeune fille connaissait l'identité de son patron et ses mains étaient maculées de sang. De plus, personne n'avait spécifié qu'il y aurait des lapines au programme, ce qui rendait son déguisement d'autant plus suspect. Il ne fallut qu'un instant au gangster pour comprendre qu'il avait en face lui non pas une traînée ordinaire, mais un assassin aux soldes d'un clan adverse. Son visage blêmit alors d'effroi et, dans la panique, il sortit un pistolet de sa veste puis le braqua sur la figure de Gorislava. Peu impressionnée, cette dernière désarma son ennemi en lui arrachant son flingue des doigts, comme on volerait une sucette à un enfant. Elle décocha ensuite un direct cinglant à son opposant, qui valdingua sur une vingtaine de mètres avant de percuter un pilier.

"BUGYAAAAAAAAAAAAAAAH !"

Pendant ce temps, au sein des thermes, les proxénètes et leurs invités furent alarmés par le capharnaüm qui résonnait à l'étage supérieur. Ils se demandaient ce qui pouvait provoquer un pareil bazar depuis tout à l'heure, à croire que quelqu'un était en train de démolir l'édifice. Parmi eux se tenait Pitbull, qui était sur le point d'enlever sa serviette de bain pour faire trempette avec ses convives. Fidèle à son surnom, l'étrangleur était un homme trapu doté d'un physique particulièrement athlétique. Histoire d'ajouter à l'imagerie canine, sa chevelure platine était taillée ras et un collier à pointes ceignait son cou musclé. La froide lueur de son regard, appuyée par des yeux minuscules d'un bleu profond, laissait quant à elle transparaître toute la cruauté de sa nature. Les sens en alerte, le sicaire était à l'affût du moindre bruit et put discerner le fracas d'une bagarre en provenance de l'extérieur. Il se retourna alors vers l'accès qui donnait sur les couloirs et s'aperçut que quelque chose s'approchait de plus en plus de leur position. Subitement, de multiples rafales de kalachnikov retentirent au loin, accompagnées de cris de terreur et de souffrance.

"Bordel de merde, mais que se passe-t-il encore ?!" pesta Pitbull. "Ne me dites quand même pas qu'on se fait attaquer ! Pourquoi ne suis-je pas déjà informé ?!"

La réponse à sa question arriva sous la forme d'une tripotée de troufions, balancée à travers la porte manu militari par une bunny girl déchaînée. Cette dernière brisa ce qui restait de l'obstacle d'un violent coup de talon puis piétina les sbires massacrés en entrant dans la salle. Aspergé d'hémoglobine, le Fourneau se révéla donc à l'assistance médusée, y compris le chef des miliciens. Si on avait raconté à celui-ci qu'une rousse en costume de lapine viendrait un jour prendre d'assaut son hôtel, jamais il n'aurait cru une telle fable ! En attendant, il devait surmonter sa surprise et trouver une solution pour gérer cette situation pour la moins épineuse. Toutefois, l'ennemie paraissait n'être à peine plus qu'une morveuse, un facteur qu'il pouvait exploiter en sa faveur de nombreuses manières... De son côté, Gorislava ignora la relative nudité des énergumènes présents dans la pièce pour se focaliser sur la recherche de sa proie. Grâce à la photographie que lui avait montrée Vincenzo, elle put aisément dénicher le meurtrier présumé de Paloma et d'Ethan Crest.
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« C’était bien la peine de se déguiser... »

Il y avait des jours où la Boussole détestait avoir raison, et celui-ci en faisait incontestablement partie. Les filles se mirent à échanger des regards paniqués lorsque les échos de l’éruption de violence provoquée par le Fourneau arrivèrent à leurs oreilles, puis sursautèrent quand les coups de feu commencèrent à retentir. Elles s’inquiétaient pour rien, Zhihao ayant entouré la chambre d’une barrière magnétique invisible qui dévierait ou arrêterait sans mal les balles perdues, mais elles ne pouvaient évidemment pas le savoir. Cette tâche ne requérant qu’une part minimale de sa concentration, la militaire rester libre de surveiller les mouvements des autres gardes à l’intérieur du bâtiment. La plupart se dirigeaient vers la rouquine et étaient aussitôt neutralisés, d’autres restaient à leur place et ne faisaient que retarder l’inévitable… un seul eut la présence d’esprit d’essayer de contacter son collègue à l’étage et, voyant que son appel restait sans réponse, de se diriger vers la chambre des prostituées pour voir ce qui clochait.

La militaire enjoignit derechef à ses prisonnières de rester silencieuses et attendit que le vigile arrive dans le couloir. Celui-ci s’arrêta quelques secondes en constatant l’absence du malfrat censé veiller sur cet endroit, et elle n’avait nul besoin d’être télépathe pour deviner le dilemme – ou plutôt le trilemme – auquel il faisait face. Fouiller d’abord le reste de l’étage à la recherche du disparu, rebrousser chemin pour revenir ensuite avec du renfort, ou entrer directement dans la chambre ? La première option prendrait trop de temps, la deuxième n’en était pas une puisque les autres gangsters étaient en train de se faire démolir un par un par Gorislava… ce fut donc tout naturellement qu’il opta pour le troisième choix.

À peine eut-il ouvert la porte que l’éveillée cachée derrière lui saisit le poignet et le tordit violemment d’une manière qui le força à lâcher prise sur son arme. Elle enchaîna immédiatement sur un balayage tout en maintenant sa prise, ce qui l’envoya s’écraser lourdement au sol, sonné, et permit également à l’asiatique de lui casser le bras dans le même mouvement et dans un craquement sonore. Un grand coup de pied dans la mâchoire interrompit son cri de douleur et le plongea dans l’inconscience avec l’aide d’une dernière manipulation neurochimique. Les prostituées, témoins de la scène, avaient les yeux ronds comme des soucoupes.

Après l’avoir méthodiquement entravé et délesté de ses possessions, elle le traîna dans le couloir puis l’enferma dans le même placard où se trouvait déjà son collègue. Elle revint alors dans la chambre en feignant de recevoir une communication sur son portable et annonça la bonne nouvelle aux captives : « C’était le dernier, vous allez pouvoir sortir. »

Joignant le geste à la parole, elle entreprit de les détacher l’une après l’autre. Manuellement, car contrairement au Fourneau elle n’avait aucune envie d’opérer à visage découvert – en plus du reste – ou de faire étalage de ses pouvoirs. Le tour qu’elle avait utilisé pour endormir ses victimes constituait une exception car il n’avait aucune manifestation visible et avait tendance à embrouiller la mémoire à court terme, il y avait donc peu de chances qu’elles se rendent compte de ce qu’elle avait fait ; au mieux, elles penseraient sans doute qu’elles avaient été hypnotisées ou qu’elle leur avait fait respirer une quelconque drogue.

« Vous avez trente secondes pour ramasser vos affaires. »

Les filles ne se firent pas prier pour obéir, ce d’autant plus que la chinoise avait de nouveau son pistolet à la main. Non que cela soit vraiment nécessaire : pour elles, le meilleur moment pour se rebeller aurait été celui où elle avait les deux mains occupées pour les libérer, mais après l’avoir vue mettre hors-service une grande brute deux fois plus massive qu’elle en une poignée de secondes, aucune d’elles ne semblait prête à tenter sa chance.

Une fois le délai écoulé, elle les accompagna jusqu’à l’entrée du bâtiment où les attendaient une porte enfoncée, un sol couvert d’éclats de verre et deux gorilles aussi inertes qu’ensanglantés. Elles hésitèrent un instant face à ce spectacle, mais la délivrance n’était plus qu’à quelques pas et la militaire dans leur dos les força à avancer.

« Rappelez-vous, vous n’avez rien vu et rien entendu. Oh, et je me planquerais ou je quitterais la ville au plus vite, si j’étais vous. »

Les filles terrifiées ne purent qu’acquiescer et décamper sans demander leur reste lorsque Zhihao leur en donna l’autorisation. Elle les observa jusqu’à ce qu’elles disparaissent hors de portée de vue, puis se retourna et embrassa du regard la scène de dévastation laissée par sa coéquipière. Quel foutoir, heureusement que ses supérieurs n’étaient pas là pour la voir prendre part à une opération aussi bâclée, elle aurait eu droit à une de ces réprimandes…

Il fallait faire vite, maintenant. Sa visite au commissariat lui avait appris que les albanais payaient grassement des flics pourris pour que personne ne vienne s’intéresser à leurs thermes, et il était hautement probable que Vincenzo en ait fait de même pour cette occasion particulière. Toutefois, avec un tel grabuge, cette protection ne pourrait que retarder l’arrivée des forces de l’ordre. Elle aurait pu neutraliser entièrement les armes des mafieux de façon à ce qu’aucun coup de feu ne vienne alerter le quartier, sauf que Gorislava aurait sans doute fait la tronche. Tant pis, on ne pouvait pas tout avoir… La Boussole suivit le sillage de destruction de sa camarade en collectant au passage le petit matériel de ses victimes, et se retrouva bientôt au sous-sol où la tête brûlée lagomorphe faisait face à Pitbull et à ses lieutenants, lesquels étaient dans le plus simple appareil ou peu s’en faut.

« Nous aurions quelques questions à vous poser. » fit l’électrokinésiste en se plaçant un pas derrière la rouquine. L’étrangleur avait les poings serrés, sa posture indiquant qu’il était prêt au combat malgré l’effet de surprise ; son regard calculateur passa d’une éveillée à l’autre et elle put y voir qu’il considérait probablement la nouvelle arrivante masquée et lourdement armée comme la plus dangereuse des deux. Grossière erreur, mais elle laisserait à Gorislava le plaisir de le détromper.

« Vous êtes en train de faire une énorme bêtise, mes jolies. » gronda Pitbull, qui faisait de son mieux pour avoir l’air confiant et aux commandes de la situation – pas facile en étant presque nu. Dans sa bouche, les deux derniers mots ne sonnaient absolument pas comme un compliment. « J’ai des amis très haut placés et des hommes dans toute la ville et au-delà ; vous n’en avez éliminé qu’une petite partie. Je ne sais pas qui vous envoie mais cette personne ne pourra pas vous protéger. Dans votre intérêt et dans celui de vos proches, je vous conseille d’arrêter les conneries et de me dire pour qui vous travaillez. »

Le mafieux leva et desserra le poing, le transformant en main tendue vers les mercenaires avant de leur faire une offre qu’il devait penser magnanime, à supposer qu’elle soit sincère : « Vous avez des tripes, je dois l’admettre ; j’ai besoin de talents comme ça dans mon organisation. Rejoignez-moi et on pourra oublier tout ça – et vous serez bien mieux payées. »

« Si vous essayez de gagner du temps en attendant que vos sous-fifres vous apportent des otages, épargnez-vous cette peine : les filles de l’étage sont parties et vos sbires sont tous hors d’état de nuire. » le coupa la chinoise. « Si vous ne voulez pas répondre, on peut toujours vous entasser vous et vos amis à l’arrière de la camionnette dans votre garage et poursuivre cette discussion ailleurs, dans un endroit tranquille où nous ne serons pas dérangés. »
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Lourdement équipée en artillerie, Zhihao arriva juste à temps pour participer à l'interrogatoire. A en juger par tout le matériel militaire qu'elle transportait, elle avait probablement désarmé tous les subalternes du Pitbull. Ce dernier essaya d'intimider les mercenaires en faisant valoir ses relations et en menaçant leurs proches, mais ce genre de tactique risquait plus de mettre en danger son intégrité physique qu'autre chose. Effectivement, Gorislava haïssait tout particulièrement les enfoirés qui osaient s'attaquer à sa famille et ce sinistre pédophile allait bientôt le comprendre... Celui-ci continua sur sa lancée et proposa même un travail aux deux femmes, mais il fut interrompu par la Chinoise, qui était trop expérimentée pour tomber dans le panneau. Elle lui expliqua ainsi qu'il n'avait plus aucune issue de secours à sa disposition et qu'il ferait mieux de parler s'il ne voulait pas passer un sale quart d'heure. Les protagonistes de l'histoire ayant terminé leurs échanges de politesses, il était désormais l'heure de passer aux questions. Quant aux invités, ils restèrent silencieux et immobiles, tous plongés dans l'eau en attendant craintivement que l'orage se finisse. Ils n'étaient que des proxénètes et des hommes d'affaires après tout, pas des assassins professionnels comme le chef des Albanais ou les Chevaliers Noirs. Demeurer sagement à leur place était la solution la plus prudente s'ils comptaient se tirer de ce traquenard en vie. La rouquine s'avança alors vers le Pitbull et déclara à l'assemblée :

"Vous voyez le topo ? Z'avez intérêt à répondre fissa à nos questions sans nous baratiner si vous tenez à vos miches. On va d'ailleurs commencer par toi, Pitbull, vu que tu te prends pour un gros poisson."

Elle ponctua ses propos en faisant craquer ses phalanges, une démonstration d'agressivité qui ne fit guère flancher sa cible, accoutumée à ce type de méthodes. Hélas pour le sicaire, il était surtout habitué au rôle de tortionnaire et de dominant plutôt que de victime, un confort qu'il risquait de regretter. Il s'imaginait également avoir toutes chances contre le Fourneau, en raison de son immaturité et de son apparence plus vulnérable. Son plan d'action était le suivant : il avait l'intention de maîtriser la bunny girl et de s'en servir comme otage, ou du moins comme diversion, pour ensuite trucider sa compagne à mains nues. En effet, Pitbull n'était pas connu dans le milieu du crime comme un étrangleur pour rien, car il était capable d'asphyxier n'importe quelle proie avec sa poigne d'acier. Sa puissance était telle qu'il pouvait même broyer la gorge de certains adversaires, voire l'arracher s'il enfonçait ses doigts suffisamment fort dans leur chair. Néanmoins, son expérience avec des Éveillés était complètement nulle et il n'avait pas encore saisi toute l'ampleur du problème que cela constituait. Follement confiant en ses capacités, il s'approcha donc de Gorislava, les bras levés en signe de fausse soumission.

"Inutile de vous fâcher, mesdemoiselles." répliqua le tueur albanais. "Je suis sûr que nous pouvons discuter de manière civilisée de nos problèmes. Alors, en quoi puis-je vous aider ?"

Lorsqu'il parvint à portée de sa cible, il abandonna sans crier gare son attitude docile pour se jeter sauvagement sur elle. Malheureusement, sa tentative ne fut accueillie qu'avec dédain et par une gifle cinglante du revers de la main.

BGM- https://www.youtube.com/watch?v=KwIPw-oMwJk -BGM

La mandale envoya brutalement Pitbull au tapis et le laissa avec une marque rouge sur la figure, comme s'il avait reçu un coup de fouet. Endolori et abasourdi, il s'efforça péniblement de se relever, mais n'y arriva qu'après avoir trébuché à maintes reprises. Une fois qu'il eut récupéré ses esprits, il grommela une série de jurons puis se mit à aboyer :

"Espèce de sale petite garce ! Comment as-tu pu me gifler comme si je n'étais qu'une vulgaire putain ?! Tu sais qui je suis au moins ?! Je t'ai dit que j'avais des relations et des amis très haut placés, t'es sourde ou quoi ?!"

En guise de réponse, la rouquine se contenta de lui flanquer une seconde baffe et de l'attraper fermement par le collier. Pour la première fois de son existence, le sicaire put goûter en personne à l'enfer de la strangulation, une sensation qui le glaça d'effroi. Cependant, la bunny girl desserra aussitôt son étreinte sur lui et le tira simplement vers elle afin de conduire l'interrogatoire, en face à face. Non sans réprimer sa colère, elle commença ainsi à questionner le criminel :

"Shut the fuck up. Maintenant réponds à ma question : est-ce que c'est toi qui a buté Ethan Crest ?"

"J'en sais foutre rien, pouffiasse..." rétorqua Pitbull d'un ton insolent. "Et puis, c'était pas toi qui m'avais demandé de me la boucler ? Faudrait savoir ce que tu veux, ma cocotte."

Exaspérée par tant d'impudence, Gorislava balança violemment son prisonnier contre une colonne, histoire de remettre les pendules à l'heure. Toutefois, le milicien albanais était plus coriace que prévu et son mauvais caractère restait solidement accroché à ses tripes. Frustré que sa vantardise ne réussisse pas à décourager ses assaillantes, il se mettait à écumer de fureur tel un chien enragé. Dos au pilier, il essuya le sang qui lui coulait des narines et de la bouche puis poursuivit ses récriminations :

"Putain de merde... Mais ça va pas ?! J'TE DIS QUE J'AI DES RELATIONS ET QUE J'PEUX FLINGUER TA FAMILLE SI ÇA ME CHANTE ! UNE CONNASSE COMME TOI PEUT PAS M'FAIRE ÇA ! DES CATINS DANS TON GENRE, J'EN BOUFFE A CHAQUE P'TIT DÉJ' AVANT D'LES JETER DANS UN CANIVEAU !"

"Nous sommes les relations, crétin." siffla la rouquine, qui était en train de lever son poing de manière inquiétante.

L'instant suivant, elle décocha un direct explosif en plein dans la tronche du Pitbull et lui fractura le nez d'une traite. Une effusion sanguinolente s'échappa alors de l'appendice brisé et fut accompagnée d'un pathétique gémissement de souffrance. Le sicaire avait perdu le contrôle de la situation depuis longtemps, mais il n'entamait que tardivement sa descente sur Terre, à son grand regret. Il porta son regard dans toutes les directions, à la recherche d'un éventuel secours, sauf que personne ne semblait déterminé à l'aider. Face à ces circonstances horrifiques, de la sueur froide commença à ruisseler abondamment sur son visage et ses yeux s'écarquillèrent de terreur. Si cela continuait à ce rythme, cette satanée lapine était partie pour le massacrer ! Conscient de la douleur que cette position suscitait, le Fourneau agrippa sa victime par son nez cassé et l'obligea à demeurer debout comme un piquet.

"Ne m'oblige pas à me répéter : est-ce que c'est toi qui a tué Ethan Crest ?" demanda le premier à la deuxième.

"Le m-magnat d-de la p-presse ?" bredouilla son interlocuteur. "M-Mais de quoi tu causes ?"

"Fais pas l'innocent, pauv' dégénéré... La police a retrouvé m'sieur Crest clamsé chez lui, avec des marques de strangulation autour du cou ! J'crois pourtant me souvenir que c'est ta spécialité l'étranglement, nan ?"

"Q-Quoi ?! Par étranglement ?! M-Mais j'vous jure que j'ai rien à voir avec ça, bordel de chiottes ! C'est juste une putain de coïncidence !"

"Alors si c'est pas toi, qui a fait le coup ?! Te fous pas d'ma gueule, chuis sûre que tu sais qui est derrière ce meurtre !"

"J'en sais rien, salope !"

Soudain, Pitbull entendit un craquement écœurant en provenance de sa main gauche, suivi d'une souffrance atroce. Quand il se pencha pour voir ce qu'il en était, il s'aperçut que son index avait été plié en trois dans un sens peu orthodoxe, c'est-à-dire vers l'extérieur. Le gangster albanais poussa un hurlement déchirant puis s'effondra sur ses genoux, le souffle coupé par la douleur. D'humeur magnanime, Gorislava attendit que sa respiration se stabilise avant de reprendre l'interrogatoire musclé. Lorsque le scélérat fut de nouveau en état de formuler une réponse correcte, elle lui enserra la gorge et le vilipenda :

"Tu sais que tu t'es mis dans une sacrée mouise, mon gars ? J'sais pas à quoi tu pensais quand t'as zigouillé m'sieur Crest, mais tu vas grave en baver pour ça, tu peux en être sûr ! Tu t'es pris pour qui, le roi de la jungle ? T'es qu'un p'tit poisson coincé dans un puits qu'a jamais vu l'océan ! Va falloir qu'on te dégonfle un peu ton ego, pauv' cloche !"

"Pu-Puisque je vous q-que c'est qu'une co-coïncidence !" bégaya Pitbull, en proie à la panique. "Je suis innocent, j'vous le jure ! J'ai aucune idée de qui a pu faire ça non plus !"

Fatiguée de l'écouter nier indéfiniment son crime, la rouquine en venait à se demander si elle ne devait pas juste éliminer ce déchet humain. Néanmoins, elle devait aussi prendre en compte l'éventualité qu'il dise la vérité, même si elle n'arrivait guère à l'imaginer. De toute évidence, cette situation était trop complexe pour elle et détecter les mensonges n'était pas son fort. Autant déléguer à Zhihao le travail de départager le vrai du faux, vu qu'elle paraissait plus subtile que sa coéquipière sur le plan psychologique. En qualité d'ancienne militaire, elle devait également posséder les compétences nécessaires pour questionner ses ennemis et discerner les balivernes de la vérité. Le Fourneau lança donc une œillade à sa consœur, lui signifiant de la sorte qu'il avait besoin de son assistance. Trucider Pitbull n'était pas une idée gênante en soi, mais dans le contexte de cette mission, cela risquerait de poser d'énormes soucis pour la suite de l'enquête. Gorislava avait beau être une tête brûlée de compétition, même elle avait conscience qu'un cadavre ne serait d'aucune utilité pour les mercenaires. Épargner le présumé pédophile était ainsi un choix à privilégier, du moins jusqu'à ce qu'il ne révèle enfin tous ses précieux secrets...
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La Boussole assista sans mot dire à l’échange musclé entre le Fourneau et le Pitbull, en n’oubliant pas non plus de guetter les expressions de leur « public ». Hélas, si la crainte, la surprise et l’incompréhension transparaissaient clairement sur les visages suite à la dérouillée infligée au malfrat par la jeune fille, la culpabilité en réaction à l’évocation du nom de Crest manquait à l’appel. Comme il ne s’agissait cependant pas pour autant d’une preuve d’innocence, l’interrogatoire devrait être prolongé.

Cela était fâcheux, mais la militaire n’était pas surprise : contrairement à ce qu’on voyait dans les films, la torture était tout sauf un moyen fiable d’obtenir des informations, les prisonniers ayant souvent tendance à mentir à leurs tortionnaires par pure défiance ou au contraire à leur dire ce qu’ils avaient envie d’entendre pour mettre fin au supplice. Dans un cas comme dans l’autre, les aveux devaient être traités avec la plus grande suspicion, et on ne pouvait pas compter sur les soi-disant sérums de vérité et autres détecteurs de mensonges pour éliminer cet inconvénient, leur efficacité tenant davantage du mythe que de la réalité. Non, les meilleurs interrogateurs étaient ceux qui parvenaient à établir un rapport avec leurs interlocuteurs, ceux qui usaient de manipulation et de corruption, qui instrumentalisaient le syndrome de Stockholm et arrivaient à faire croire qu’ils étaient du côté de leur cible. Comme disait le proverbe, on attrape davantage de mouches avec du miel qu'avec du vinaigre.

Hélas, cette méthode pouvait mettre des jours, des semaines, voire des mois à porter ses fruits, et les envoyées de l’Ordre Noir n’avaient pas tout ce temps à leur disposition. Elle se résolut donc à employer une approche sous-optimale lorsque Gorislava, frustrée par l’absence de résultat, finit par lui passer le relais. Elle se délesta des armes prises aux séides du Pitbull et les confia à la rouquine, à la fois pour paraître moins menaçante et pour les mettre hors d’atteinte du proxénète au cas où celui-ci voudrait essayer de les lui arracher – il n’y arriverait pas de toute façon, mais autant écraser l’idée avant qu’elle ne germe.

« Soyez réaliste. » commença-t-elle une fois face au gangster, qui peinait à reprendre sa respiration maintenant que le Fourneau l’avait relâché. « Vous ne savez ni qui nous sommes, ni combien nous sommes, ni d’où nous venons. Vous ignorez également pour qui nous travaillons et où se trouvent nos camarades alors que nous, nous savons beaucoup de choses à votre sujet. Par exemple, je sais que vous fabriquez de la drogue dans le sous-sol de la blanchisserie de votre cousin Ridvan, qui habite dans un appartement trois rues vers l’est. Je sais que l’établissement où nous nous trouvons n’est que l’une de vos onze maisons closes à Miami, et que celles du port sont gérées par vos sœurs qui logent à Beverly Terrace. Je sais que vous vous procurez des filles grâce à un accord avec un passeur cubain appelé Rodrigo Álvarez. Je sais que vous gardez pour vous un dixième de l’argent que vous êtes censé faire remonter à votre patron à Atlanta et que vous avez soudoyé son homme de main supposé garder un œil sur vous pour qu’il ne révèle pas votre combine. »

Le Pitbull estomaqué en oublia momentanément sa douleur, se tournant d’une éveillée à l’autre, bouche bée. Zhihao en profita pour lui agripper le nez et le doigt et, d’un coup sec, remettre les deux appendices martyrisés par Gorislava dans le bon alignement, ce qui lui arracha un nouveau sursaut de souffrance.

« Si quelqu’un a un pistolet sur la tempe ici, c’est plutôt vous et votre organisation ; un signal de notre part et tout ce que vous avez construit sera détruit avant que vous n’ayez le temps de riposter. Et à supposer que vous puissiez appeler vos congénères d’Orlando, de Tallahassee et d’Atlanta à la rescousse, que croyez-vous qu’il vous arrivera quand ils verront que vous vous êtes fait humilier par deux « pouffiasses », et tout ce que cette humiliation aura coûté à votre organisation ? Vous perdrez toute crédibilité. Vous serez remplacé, peut-être même exécuté ; votre sort servira d’exemple à votre successeur. »

Contrairement au ton colérique de la tête brûlée la voix de l’asiatique restait parfaitement égale, comme si tout cela n’avait pas la moindre importance pour elle. Pas de démonstration de violence ou d’intimidation physique non plus, tout au plus gardait-elle la main sur son pistolet dans une posture apparemment relaxée mais que le mafieux reconnaîtrait comme la feinte d’une personne prête à l’abattre en une fraction de seconde en cas d’entourloupe ; ce dernier semblait de toute façon avoir renoncé à retourner la situation par la force, son instinct de survie ayant pris le dessus et l’informant qu’il ne survivrait pas à la tentative. Les mots de l’électrokinésiste faisaient leur petit effet, atteignant son esprit malgré la colère et la panique et y laissant leur marque. La façade bravache déjà mise à mal par son passage à tabac acheva de s’effriter et il ne resta bientôt plus que le visage d’un homme pris au piège.

« Votre seule chance de limiter la casse et de faire comme si rien de tout ceci n’était arrivé, c’est de nous dire ce que nous voulons savoir. Nous ne sommes pas la police, vous l’aurez compris ; cela veut dire que nous n’avons pas besoin d’attendre que vous soyez condamné par un tribunal pour vous éliminer… mais cela veut également dire que vous voir être puni pour vos crimes ou non nous indiffère. Maintenant, je vous repose la question : savez-vous qui a tué Ethan Crest ? »

« Je vous ai déjà dit que c’était pas moi et que j’en avais foutre aucune idée ! Vous d’vriez le savoir puisque vous êtes si bien renseignée ! » aboya Pitbull, mais son agressivité verbale manquait de mordant ; elle n’était que le produit d’un réflexe sur lequel il se rabattait inconsciemment du fait du stress. La chinoise hocha légèrement la tête, puis se tourna vers les compagnons du gangster, qui étaient restés muets en espérant que personne ne fasse attention à eux. Plusieurs redoublèrent de nervosité sous le poids de son regard.

« La question vaut pour vous aussi, ne croyez pas que je vous ai oubliés. » prévint-elle. Puis elle se retourna vers le malfrat, s’adressant à la fois à lui et au reste de l’assistance : « Vous n’êtes pas quelqu’un de stupide ; si c’est votre organisation qui a commis ce meurtre, je doute que ce soit de votre propre initiative. Vous avez le bras long, mais pas au point de vous protéger des représailles qu’entraînerait l’assassinat d’un VIP d’un tel calibre ; l’ordre devait donc venir de plus haut. Est-ce que c’est ça qui vous empêche de parler, vous avez peur de votre commanditaire ? Si c’est le cas n’ayez crainte, c’est lui notre cible, pas vous, nous pouvons vous en débarrasser, vous aider à refaire votre vie ailleurs ou même arranger une forme de compensation pour les désagréments que vous avez subi aujourd’hui… Mais c’est une offre à durée limitée, et vous pouvez être sûr que nous vérifierons tout ce que vous nous direz. »

La promesse de revenir lui faire payer le prix de sa duplicité s’il essayait de les tromper était implicite, ce qui n’échappa à personne. La Boussole se garda néanmoins d’orienter davantage l'éventuelle réponse de la crapule en insistant sur la possibilité que Pitbull ne soit qu’un simple exécutant ou en mentionnant celle que quelqu’un d’autre cherche à lui faire porter le chapeau. C’était avec ce genre de questions chargées que la police arrivait souvent à manipuler des innocents pour leur faire avouer des crimes qu’ils n’avaient pas commis, or ce n’était pas ce que souhaitait l’asiatique : elle voulait un coupable, pas un bouc-émissaire.

« J’en sais rien non plus. » intervint timidement l’un des baigneurs. « On avait pas de raisons de s’en prendre à Crest, on était aussi surpris que tout le monde ! »

« On a des ennemis qui adoreraient nous mettre ça sur le dos, par contre. » ajouta un deuxième.

« Ouais mais on a pas de preuves ! » les interrompit leur chef, qui n’avait pas envie que la furie rousse et son acolyte reviennent enfoncer sa porte au cas où il leur donnerait le nom d’un de ses rivaux et qu’il s’agisse d’une fausse piste. Zhihao hocha la tête derechef, sans laisser paraître son mécontentement. Elle n’était pas satisfaite de l’organisation de cet interrogatoire et de cette opération en général ; si elle avait eu plus de temps pour se préparer ainsi que des associés fiables, elle aurait pu les isoler les uns des autres, les cuisiner individuellement et jouer sur leur égoïsme en leur faisant croire que leurs camarades avaient accepté de parler. Le temps, toujours le temps…

« Écoutez, c’est vraiment pas nous, il faut nous croire ! »

« Fermez-la, bande de larves ! C'est moi qui parle ! » gronda Pitbull dans une vaine tentative de présenter une image d'autorité au lieu de celle d'un chien battu. « Je répète : on a rien à voir avec ça, et si l'un de mes hommes s'était mis en tête de descendre quelqu'un sans ma permission, que ce soit de son propre chef ou parce qu'il s'est mis en tête de jouer les tueurs à gage, je l'aurais étranglé moi-même ! Surtout un type comme Crest ! »
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Gorislava ne fut guère déçue par la méthode d'interrogatoire utilisée par Zhihao, appuyée par un travail de recherche préalable des plus rigoureux. La première se demandait si elle pourra un jour collecter les informations aussi bien que sa partenaire, même si elle en doutait sincèrement. A part pour dénicher des accessoires saugrenus ou d'autres objets stupides, la rouquine avait tendance à perdre très rapidement sa concentration et à ne pas savoir où fouiller. De son côté, la Chinoise parvenait à développer son propos auprès des mafieux tout en demeurant concise et en ne négligeant aucune éventualité. Malheureusement, Pitbull persistait à répondre qu'il n'y était pour rien dans le meurtre d'Ethan Crest et qu'il ne connaissait aucun potentiel coupable, qu'il s'agisse d'un employeur ou d'un subordonné. Dissuadé par la Boussole de recourir à une telle tactique, il n'avait même pas osé jeter l'un de ses rivaux en pâture aux mercenaires afin d'arranger ses propres affaires. Quant aux convives, ils furent empêchés par l'assassin albanais d'impliquer des ennemis à eux dans l'histoire, du moins pas sans preuves solides. A en juger par la fébrilité et l'angoisse perceptibles dans sa voix, ce n'était pas tant par probité qu'il faisait cela, mais par souci de s'épargner de futures représailles. Qu'importe leur fiabilité, des indices étaient toujours bienvenus dans cette enquête tortueuse, ne serait-ce que pour garder quelques noms sous la main par précaution.

"Bah allez, balancez-nous vos suggestions, qu'on rigole..." soupira le Fourneau. "Nous tirer de ce trou pourri bredouille me ferait mal au derche perso, alors autant rentabiliser au max. Même si vous faites ça pour emmerder vos rivaux, nous pourrons p'têt' dégoter un début de piste potable dans le tas. Ce serait déjà pas mal de tomber sur un ennemi commun à vous et m'sieur Crest, ça nous éviterait d'nous disperser..."

Ce dernier posa les yeux sur les armes qui encombraient ses bras et songea aux paroles qu'il venait de prononcer. Effectivement, Gorislava commençait à se demander si Vincenzo n'avait pas tout simplement chargé les Black Knights de nettoyer la concurrence, au lieu de s'en occuper lui-même. Une telle éventualité ne serait pas étonnante de la part d'une grosse crapule visqueuse telle que le contrebandier, qui était du genre à se moquer trop ouvertement de ses collaborateurs. La rouquine envisageait d'administrer une bonne correction aux Italiens après cette mission, afin de leur rappeler qu'elle et sa camarade n'étaient pas leurs bonniches. Death Queen Island avait manifestement fait preuve de trop d'indulgence à leur égard, ce qui les avait rendus arrogants et gâtés. Zhihao avait certes raison en expliquant qu'un autoritarisme abusif était contre-productif, mais ce genre de laxisme était tout aussi dommageable sur le long terme. Le Fourneau devrait discuter d'une potentielle sanction plus tard avec l'ancienne militaire, si jamais cette mauvaise attitude des macaronis se confirmait. A la lumière de cette réflexion, la bunny girl se permit donc de souligner aux truands :

"Si vous cherchez à nous jeter dans la gueule du loup toutefois, attendez-vous à ce qu'on vienne vous mordre les miches, ma copine et moi ! Pas la meilleure stratégie si vous comptez survivre face à nous, juste pour vous dire."

Elle ponctua bruyamment ces mots d'un rire jovial puis avisa son auditoire, qui avait conscience qu'il y risquerait sa peau si jamais il tentait de jouer au plus malin. Pitbull avait pu en faire les frais lorsqu'il avait essayé d'étrangler Gorislava, aussi ses invités allaient-ils s'abstenir de commettre la même erreur. Savoir que deux donzelles pouvaient traverser leurs lignes de défense comme du beurre et déterrer toutes les informations disponibles à leur sujet suffisait largement à refroidir leurs ardeurs. Il était préférable d'éviter de se venger de personnes capables de détruire leurs entreprises respectives ainsi que leurs associés dans la foulée, cela n'en valait pas la peine. Les victoire pyrrhiques, très peu pour des hommes d'affaires qui favorisaient la prudence, la diplomatie et la confidentialité dans leur travail, même dans les combines les plus illégales. Sécuriser leurs bénéfices et leurs chaînes de production, de distribution et de consommation était tout ce dont ils avaient besoin au final, pas d'une guerre totale contre un adversaire inconnu. Ne pas rester indéfiniment à mariner dans les thermes était une autre nécessité, mais sortir du bain ne semblait guère très opportun à l'instant. En temps normal, ils n'auraient pas hésité à brandir leur attirail devant si charmante compagnie, sauf que leur instinct de préservation leur dictait de garder leur service trois pièces à l'abri du danger.

"Au fait, t'es satisfaite de leurs réponses ?" s'enquit la rouquine auprès de la Boussole. "Est-ce qu'y racontent la vérité, d'après toi ? En tout cas, je dis qu'y faut récupérer tout ce qu'on peut chez ces zouaves, leurs trognes y compris. Tu veux qu'on les prenne en photo au cas où ?"

Pour expliciter son propos, elle désigna sa cuisse droite en levant légèrement sa jambe, où était accroché son téléphone portable. Quitte à frapper des enfoirés dans la tronche afin de les punir pour leur duplicité, autant faire en sorte de se souvenir de leur trombines. Néanmoins, Zhihao devait probablement avoir pensé à cette idée bien avant sa collègue, vu sa propension à fouiner de tous les côtés. Quoi qu'il en soit, le Fourneau allait laisser la décision à sa partenaire et se contenter d'exécuter en conséquence les actions appropriées.
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L’auditoire hésita quelques instants avant de livrer ses hypothèses comme le Fourneau l’avait demandé mais une fois les vannes ouvertes, le flot ne tarit plus. Les deux éveillées eurent ainsi droit à une liste longue comme le bras qui devait inclure toutes les grandes figures du crime organisé de Miami et d’une bonne partie de la Côte Est, plus un large panel de célébrités issues du monde du spectacle, des affaires ou de la politique dont l’image avait été écornée par les médias appartenant à Crest, ainsi qu’une sélection des têtes de turc préférées des amateurs de théories du complot. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin, quoi.

« Merci de vos suggestions. » fit la mercenaire une fois ses interlocuteurs tombés à court d’idées saugrenues – un pas en avant, deux en arrière. Pitbull, qui serrait les dents depuis que Gorislava avait insulté son établissement, reprit alors la parole : « C’est bon, z’avez c’que vous voulez ? C’était bien la peine de nous menacer moi et mes hommes... »

« Parce que vous auriez accepté de vous entretenir avec nous si nous étions poliment venues vous poser la question ? Et comment aurions-nous pu être certaines que vous nous disiez la vérité ? Les innocents comme les coupables peuvent tout deux nier en bloc. »

Le malfrat fut bien forcé d’accepter sa logique, surtout en la voyant raffermir sa prise sur la crosse de son pistolet et en rehausser légèrement le canon à la suite de cet accès d’impertinence, argument de poids s’il en est. L’éveillée et le gangster se dévisagèrent mutuellement, un duel de regards que ce dernier finit par perdre lorsqu’il détourna les yeux.

« Je pense que nous pouvons les croire et que nous n’avons plus rien à faire ici pour le moment, oui. Si vous voulez garder un souvenir, faites-vous plaisir. » répondit-elle aux questions de la tête brûlée. Les baigneurs accueillirent cette nouvelle avec soulagement, le phrasé des deux Chevaliers Noirs laissant entendre qu’elles n’avaient pas l’intention de les liquider afin de ne pas laisser de témoins derrière elles ; Zhihao y avait pensé mais premièrement cela risquait de faire plus de mal que de bien et deuxièmement, si Vincenzo souhaitait qu’elles le débarrassent de la concurrence il n’avait qu’à signer un contrat à cet effet avec Death Queen Island, incluant la rémunération appropriée. Ceci dit, elle se fit tout de même un plaisir de doucher leur enthousiasme alors qu’elle s’apprêtait à quitter la pièce : « Nous vous gardons à l’œil. Soyez sages et ne cherchez pas à nous retrouver ou nous devrons prendre les mesures qui s’imposent. »

Elle ponctua cet avertissement en se saisissant d’une des armes qu’elle avait confiées à Gorislava et la broya en refermant la main, l’acier se déformant sous sa poigne comme si elle était en train d’écraser un vulgaire gobelet en plastique. Juste au cas où ils croyaient qu’éliminer la rouquine sur un coup de chance les tirerait d’affaire. Ceci fait, elle laissa la jeune fille à sa séance de photographie le temps de remonter au rez-de-chaussée, où elle fit le tour des bureaux pour suivre la suggestion de sa partenaire, copiant les contenus des différents disques durs et autres supports de stockage sur un de ceux qu’elle avait amenés avec elle grâce à sa technopathie – si Gorislava lui demandait comment elle avait pu le faire si vite, elle répondrait qu’elle avait lancé le processus avant de la rejoindre en bas – et prit ses propres photos de documents important. Maigre butin à nouveau de ce côté-là, les malfrats n’étant toujours pas idiots au point d’amener quoi que ce soit de compromettant à une réunion dont leurs ennemis connaissaient l’existence. Elle poursuivit son parcours à l’étage, où elle décomposa le reste de somnifère dans l’organisme des prisonniers du placard – leurs collègues les tireraient de là plus tard en les entendant tambouriner contre la porte – puis le termina en passant chercher le matériel qu’elle avait laissé sur le toit.

Elle redescendit au niveau de l’entrée juste à temps pour retomber sur Gorislava, et examina le tableau d’un œil critique. Cette porte enfoncée, ce n’était pas l’idéal si elle voulait que les albanais fassent comme s’il ne s’était rien passé, mais ce n’était pas dur à rectifier : une impulsion cosmique et la masse de métal tordue et arrachée de ses gonds par l’assaut du Fourneau reprit sa forme alors qu’elle en réalignait les atomes, puis regagna son emplacement d’origine.

« Voilà, ça devrait être suffisant pour qu’ils puissent faire passer ça pour un accident. Pour le reste ils se débrouilleront, je n’ai pas envie de jouer les vitriers. » conclut la Boussole après avoir examiné son travail. Balayer un peu de verre brisé ne leur ferait pas de mal. « On rentre voir Vincenzo, j’imagine ? Par contre est-ce que vous pourriez vous changer, avant ? »

La réaction des italiens face à la dégaine de la rouquine promettait d’être divertissante, cependant elles avaient une réputation à maintenir et s’il existait encore la moindre chance que personne ne leur ait rapporté l’avoir vue traverser la ville dans cette tenue, il fallait la saisir.

Trois quarts d’heure plus tard, elles entrèrent pour la deuxième fois dans le restaurant qui servait de couverture à la branche locale de la Camorra, suite à quoi l’asiatique dut informer leurs hôtes qu’elles avaient fait chou blanc.

« Nous avons eu beau mettre la pression à Pitbull – et je vous assure que nous nous sommes montrées très persuasives –, il persiste à clamer son innocence et celle de son organisation. Nous n’avons découvert aucune preuve du contraire. » expliqua-t-elle.
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Des suggestions avaient été demandées aux invités de Pitbull et Gorislava fut royalement servie : des trombes d'hypothèses plurent donc sur les deux mercenaires jusqu'à plus soif. Zhihao essuya cette averse de propositions et d'accusations toutes plus fumeuses les unes que les autres, sa lassitude se lisant sur son visage d'ordinaire stoïque. Son impétueuse collègue ne s'aperçut toutefois pas de cette exaspération, tant elle ne pensait pas l'avoir à ce point saturée d'informations superflues. Néanmoins, l'ancienne militaire remercia poliment les truands et les hommes d'affaires pour cette liste plus qu'exhaustive de suspects potentiels. Quant à l'étrangleur, il exprima son envie de voir les Black Knights décamper de son hôtel, maintenant qu'elles en avaient terminé avec l'interrogatoire et la pêche aux indices. Par la même occasion, il essaya de se poser en victime de leur brutalité, mais la Chinoise s'empressa de le corriger en rappelant qu'il n'était pas l'individu le plus coopératif qui soit. Le milicien albanais ne chercha pas à la contredire, car il savait qu'elle disait la vérité et qu'il faisait preuve d'une mauvaise foi évidente. Toutefois, certains excès du Fourneau à son encontre auraient pu être largement évités, sauf que celui-ci n'était pas du genre à imaginer ce type d'expédition sans effusions de violence. Zhihao confirma ensuite à sa consœur qu'elle avait récolté toutes les données dont elle avait besoin et qu'il était l'heure pour elles de partir. Avant de quitter les thermes, la première prit soin de dissuader Pitbull et ses convives de chercher à se venger puis laissa la seconde effectuer son travail de photographie.

Quand la rouquine eut terminé d'enregistrer les trognes infâmes de l'assemblée sur son téléphone portable, elle s'avança vers l'étrangleur. Comme la Boussole n'était plus à proximité pour la surveiller, elle allait en profiter pour régler un dernier détail d'importance. Effectivement, le mafieux albanais avait eu la mauvaise idée de menacer sa famille et de se vanter de ses crimes à demi-mot, ce qui avait attisé la colère incandescente de Gorislava. Maintenant qu'elle en avait terminé avec la collecte d'informations, elle pouvait faire regretter à ce maudit vicelard son orgueil boursouflé, sa grande gueule et son existence en général. Plantée face à son nouvel ennemi, la jeune femme le toisa férocement puis le questionna :

"Au fait, espèce de grosse raclure, t'avais dit quoi au sujet d'nos familles déjà ?"

"Euh... pardon ?" bafouilla son interlocuteur, qui sentit un frisson glacial lui parcourir l'échine.

"T'avais pas dit un truc comme quoi tu pouvais les flinguer si ça te chantait, right ?"

"Nonononononononononon ! Ce n'était simplement que du bluff, j'essayais juste de vous intimider, c'est tout ! Et même dans l'éventualité où j'aurais été sérieux, vous pensez bien que je ne tenterai plus rien de stupide maintenant que je sais que vous avez au moins trois coups d'avance sur moi !"

Au cours de cet échange, Pitbull avait compris qu'un molosse bien plus dangereux que lui avait été lâché en pleine nature et que celui-ci était décidé à planter ses crocs dans sa gorge. La Chinoise, qui était vraisemblablement chargée de juguler le caractère volcanique de sa coéquipière, n'était plus là pour le protéger de ses accès de rage. De leur côté, les invités de l'étrangleur profitèrent du fait que la rouquine soit focalisée sur sa proie pour filer à l'anglaise, sans prendre le temps d'enrouler des serviettes autour de leurs hanches. L'un d'eux adressa un signe d'adieu solennel à son hôte avant de décamper, comme pour lui indiquer qu'il risquait très fortement d'y laisser sa peau. Instinctivement, le milicien albanais tendit la main dans leur direction avec l'espoir de recevoir leur aide, ce qui fut évidemment en vain. Quand il vit le visage de son bourreau s'approcher lentement du sien, le flot de sueur froide qui s'écoulait sur sa figure s'accrut et ses yeux devinrent exorbités de peur.

"J'veux ben moi, mais t'avais déblatéré quoi aussi sur les catins dans mon genre ?" grinça Gorislava. "Parce que ça me préoccupe beaucoup c't'histoire, surtout que j'ai entendu des tas de trucs pas très jojos à ton sujet... Des trucs à propos d'agressions sexuelles sur mineurs et de meurtres, tu vois le genre de saloperies."

"D-Des mensonges !" essaya de nier le criminel. "De vulgaires calomnies de la concurrence dont le seul but est de me détruire ! Et ce que j'ai raconté tout à l'heure, ce n'étaient que des rodomontades, je vous le jure sur ma tête ! C'est comme pour les menaces sur votre famille, n'y prêtez pas attention !"

"Tu jures ?"

"Sur ma tête, je vous le promets ! A partir d'aujourd'hui, vous verrez que je suis un homme honnête !"

Cependant, toutes ces belles promesses ne suffirent guère à tranquilliser le Fourneau, qui fixait toujours Pitbull avec une intense hostilité. Le premier fit ainsi craquer ses phalanges afin d'échauffer ses poings, dans l'intention manifeste de s'en servir contre le second. En conséquence, ce dernier essaya piteusement de plaider une énième fois pour sa vie :

"U-UNE MI-MINUTE ! J'PEUX VOUS PAYER UNE FORTUNE POUR QU'VOUS M’ÉPARGNIEZ ! UN MILLION DE DOLLARS, ÇA VOUS CONVIENT ?! DEUX MILLIONS ?! NAN, DIX MILLIONS ?!"

"Tu jures sur ta tête ou tu te payes la mienne, faudrait savoir !" rugit la rouquine. "Puisque t'es d'humeur à me doubler, j'vais prendre une avance sur ta tronche de chacal !"

L'instant suivant, elle distribua violemment au mafieux une rafale retentissante de torgnoles en pleine gueule. Du sang gicla dans tous les sens au rythme des mandales flanquées par Gorislava et les joues de l'assassin albanais commencèrent à enfler à mesure qu'il se faisait gifler. Celui-ci avait l'impression que son champ de vision était obstrué par une incessante série de déflagrations éblouissantes, comme si des milliers étoiles étaient en train d'exploser devant lui. Le supplice l'avait laissé complètement sonné, tant et si bien qu'il fut indifférent à la collision entre son visage et le poing vengeur de la mercenaire. Pitbull valdingua ainsi jusqu'à l'un des bassins et chuta lourdement dans l'eau avec force éclaboussures. Toutefois, il lui resta encore assez d'énergie pour ramper hors du bain avant de s'effondrer, la moitié inférieure de son corps demeurant toujours immergée. Il était dorénavant tombé dans les pommes et dans son état, il n'était pas prêt de commettre le moindre crime avant un sacré moment... Satisfaite de son travail et soulagée, la rouquine fit claquer les paumes de ses mains l'une contre l'autre afin de les dépoussiérer. Ceci étant, elle tourna les talons et quitta les thermes pour rejoindre sa partenaire, qui devait sans doute l'attendre au rez-de-chaussée.

Effectivement, elle tomba comme prévu sur Zhihao, en pleine inspection des dégâts matériels qu'avait causés le Fourneau sur son sillage. L'ex-militaire s'attela aussitôt à la reconstruction partielle de la porte d'entrée, ne laissant brisés que les morceaux du vitrage éclaté. Elle voulait que les dommages provoqués par leur expédition ressemblent au maximum à un accident, mais cela risquait d'être difficile d'expliquer les blessures reçues par le personnel de surveillance. Tant pis, les Albanais allaient bien trouver un moyen de se dépatouiller tout seuls, ce n'étaient désormais plus les affaires des Black Knights. La Chinoise demanda alors à sa collègue si elle était prête à retourner auprès de Vincenzo et si elle pouvait changer d'accoutrement avant cela. Apparemment, se balader en tenue de bunny girl n'était pas la meilleure chose à faire quand il s'agissait de rencontrer leurs employeurs, question de sérieux. Cette requête fit penser à Gorislava qu'elle devait également nettoyer l'hémoglobine dont elle était copieusement maculée, histoire d'éviter de trop attirer l'attention. De plus, se trimbaler avec le sang d'autrui durant trop longtemps n'était pas le comportement le plus hygiénique à adopter, alors autant se dépêcher de prendre une douche illico presto.

"Okay, si tu le dis." répliqua la rouquine. "On se revoit tout à l'heure !"

Comme elle n'avait pas une minute à gaspiller, elle laissa sa moto garée non loin des bains publics et regagna sa chambre d'hôtel d'un bond prodigieux dans le ciel nocturne de Miami. Une fois arrivée là-bas, elle put se débarrasser du sang qui la souillait et de son costume ridicule pour ensuite enfiler ses vêtements normaux. Le Fourneau en profita aussi pour nouer sa natte en vitesse, une tâche qui ne s'avéra guère aisée alors qu'il venait à peine de sortir de la douche. Lorsqu'il fut finalement préparé, il s'en alla promptement en direction du restaurant italien où se rassemblait le gang du contrebandier. Toutes les deux réunies à l'entrée de l'établissement, Gorislava et sa consœur partirent donc effectuer leur rapport de l'opération auprès des macaronis. Évidemment, celle-ci s'était révélée être infructueuse, un résultat que la Boussole se chargea de présenter avec une concision appropriée au vide des recherches. A ce sujet, le Don avait tout intérêt à ne surtout pas laisser entendre ou montrer qu'il avait délibérément mené les mercenaires à une fausse piste... Après tout, les guerriers de Death Queen Island n'étaient pas là pour servir de larbin à leurs employeurs, mais bien pour honorer avec fidélité un contrat spécifique.
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Depuis le départ des deux envoyées de l’île de la Reine morte, les siciliens se retrouvaient à patienter dans leur repère, impuissants faute de pouvoir apporter quelque contribution au cours de l’opération à venir. Vincenzo n’appréciait pas vraiment cette collaboration de fortune avec les chevaliers noirs, surtout depuis que certaines de ses connaissances avait eu affaire au monstre sanguinaire exposé récemment dans l’intégralité des médias du monde. Au moins les deux jeunes femmes semblaient plus conciliantes que le boucher de l’île noire, même si la rouquine avait démontré des propensions à la violence gratuite, toutefois dans des proportions bien moins malsaines que celles démontrées par le triste sire et son acolyte à la crête.

Environ deux heures avant le retour des demoiselles aux pouvoirs impensables, le chef de clan avait reçu de nouvelles données de la part de son informateur local : les nouvelles n’étaient pas celles attendues et remettaient clairement en cause l’implication du molosse albanais dans le mort du magnat. Le vieil homme soupira de dépit…


…/…


Les émissaires de l’ile noire étaient de retour ; la chinoise corrobora sans délai les conclusions du sicilien. Cette affaire semblait avoir des ramifications tout aussi inattendues qu’obscures pour le moment. A défaut d’avoir résolu le mystère entourant le décès de leur meilleur client en Floride, la nouvelle du passage à tabac de l’assassin de la petite Paloma faisait office d’un semblant de consolation… Pour l’instant en tout cas.

- « Peu avant votre retour, nous avons reçu de nouvelles informations de notre contact. Ces dernières, ainsi que votre propre rapport confirment effectivement que Pitbull n’est pas notre homme. Bien que cela me fasse mal de le dire, nous allons devoir en rester là avec ce gros porc. Je vous remercie pour votre contribution chères demoiselles. », annonça le maître des lieux en soupirant.

Les hommes de mains de l’italien tiquèrent devant cette décision, mais se ressaisirent bien vite alors que le doyen les toisait de son regard autoritaire. Ils comprirent rapidement, même le plus lent du bulbe, que leur vendetta ne devait pas compromettre le fragile équilibre des factions contrôlant le territoire. La bande des albanais n’ayant au final enfreint aucune règle tacite, les évincer n’aurait abouti qu’à enfreindre le cessez-le-feu, menant à une guerre des gangs dommageable.

- « Pour revenir à notre sujet principal, il apparait qu’Interpol a relevé deux incidents similaires au notre, un en Europe et un autre en Inde. », exposa Vinz’ en dévoilant un tableau sur lequel figurait diverses photos d’objets et de personnes.

- « En inde, un jeune avocat et son épouse ont été retrouvés décapités, avec la disparition d’une dague égyptienne antique. En Angleterre, un archéologue excentrique est actuellement en soins intensifs, dans le coma avec sa collection privée soulagée d’une tablette égyptienne antique également. A chaque fois, aucune trace d’effraction ou de quelque rixe que ce soient. Vous aurez compris que nos trois cas représentent des similitudes troublantes, ce qui dépasse désormais la simple affaire relative à notre juridiction. Tous les détails préliminaires sont dans le dossier – j’ai pris soin de vous en préparer une copie. », ajouta l’hôte des femmes guerrière en présentant les photos associées.



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Vincenzo n’eut pas l’air surpris de les voir rentrer bredouille, et il ne tarda pas à leur dire pourquoi. Ses taupes au sein des forces de l’ordre n’étaient pas restées à se tourner les pouces, et il apparaissait maintenant que le meurtre de Crest n’était pas un cas isolé. Zhihao aurait aimé que cette information soit portée à leur connaissance plus tôt, ce qui leur aurait épargné ce détour inutile, mais ce n’était pas le genre de choses qu’on pouvait prévoir à l’avance et elles n’avaient pas le luxe d’attendre si elles voulaient éviter que la piste ne refroidisse. Elle ne pensait pas non plus que le mafieux leur ait sciemment dissimulé ces renseignements, ou du moins elle était prête à lui accorder le bénéfice du doute pour cette fois.

« Trois meurtres ou tentatives de meurtre sur trois continents pour s’emparer de trois reliques égyptiennes ; il y a donc peu de chances que nous ayons affaire à des locaux. » résuma la Boussole en s’attaquant au dossier, assimilant son contenu en un temps record. « Pas de point commun apparent entre les victimes à part le fait qu’il s’agisse à chaque fois de collectionneurs fortunés d’antiquités, aucune indication qu’ils se connaissaient pour le moment, Interpol cherche à en savoir plus sur les objets volés pour voir ce qui les relie... Le mode opératoire diffère d’une scène de crime à l’autre et l’intervalle entre deux attaques est inférieur à 24 heures. Il n’est cependant pas impossible que le coupable soit le même, même avec un timing aussi serré, auquel cas nous devrions nous procurer les listes des passagers des vols entre Goa et Miami, puis Miami et l’Angleterre correspondant à ces dates et les recouper ; les correspondances risquent toutefois de nous compliquer la tâche. Mais qu’il s’agisse d’un unique meurtrier ou de trois agissant de concert, une telle opération demande des ressources et de l’organisation. »

L’asiatique s’attarda sur les documents concernant le vol le plus récent, celui de l’archéologue britannique. Lui non plus ne s’était pas défendu, alors comment cet individu avait-il pu survivre là où les précédentes victimes avaient été éliminées avec une efficacité redoutable ? L’assassin avait-il commis une erreur ou avait-il été interrompu dans sa besogne ? Dans l’hypothèse où il y en aurait en fait plusieurs, l’un d’eux était-il moins compétent que ses collègues ? Et ce n’était pas la seule chose étrange dans cette histoire, loin de là même…

« Mais ce qui me chiffonne le plus, c’est le fait qu’on ait tué ou essayé de tuer le propriétaire de l’objet dérobé à chaque fois. C’est une très mauvaise idée pour un voleur, surtout un suffisamment talentueux pour s’introduire dans une demeure hautement sécurisée sans déclencher aucune alarme. Le forfait aurait pu passer inaperçu pendant des jours avant que qui que ce soit ne s’en rende compte et le meurtre attire beaucoup plus d’attention policière qu’un simple cambriolage, alors pourquoi prendre ce risque ? Vous nous aviez dit que l'homme auprès duquel vous aviez acquis un casque pour Crest ne s’en était pas séparé de gaieté de cœur ; se pourrait-il que ce soit également le cas pour ces autres objets et que leur précédent propriétaire ait voulu se venger tout en récupérant son bien ? Ou fallait-il réduire tous ces gens au silence parce qu’ils savaient quelque chose que les enquêteurs ne devaient pas apprendre ? »

Questions rhétoriques, elle ne s’attendait pas à ce que le Don ait les réponses qu’elle recherchait, mais peut-être que quelqu’un aurait une idée. La militaire reposa le dossier avec un soupir de découragement : trop d’hypothèses et de conjectures se bousculaient dans sa tête, et elle n’avait rien de substantiel pour les étoffer ou en réduire le nombre.

« Pour l’instant, aller parler à cet archéologue est sans doute notre meilleure chance d’y voir plus clair. Ça et les listes de passagers. » conclut-elle. Non qu’ils aient énormément de choix en la matière, puisque les autres témoins / informateurs potentiels étaient décédés.

Bon, ce n’était pas exactement un obstacle insurmontable dans la mesure où elle avait entendu dire que la confrérie noire entretenait des relations avec une certaine faction qui avait le pouvoir de faire parler les morts, toutefois Zhihao préférait ne pas avoir recours à cette option. Ou en tout cas pas avant d’avoir épuisé toutes les alternatives, pour de multiples raisons...
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Après que Zhihao eût présenté le rapport de l’expédition au Don, ce dernier ne donna guère l’impression d’être surpris par le résultat, même s’il paraissait déçu malgré tout. Il expliqua alors aux mercenaires qu’il avait été renseigné via l’un de ses contacts, sans doute auprès de la police, sur l’innocence de Pitbull par rapport au meurtre d’Ethan Crest. Comme ses acolytes, Vincenzo n’était que peu enthousiaste à l’idée de laisser filer le meurtrier de Paloma à si bon compte. Néanmoins, il avait conscience qu’il n’avait pas réquisitionné les Black Knights pour l’assassiner, aussi allait-il en rester là. Quant à Gorislava, elle se sentait vexée en voyant à quel point son travail et celui de sa collègue avaient été rendus superflus par le réseau d’informateurs de leur employeur. Si elle n’avait pas autant apprécié l’occasion qui lui avait été offerte de se défouler sur des truands, elle aurait flanqué une rouste légendaire à ce vieil impertinent séance tenante. Hélas, elle devait se faire violence et se retenir de péter un câble, ne serait-ce que par égard envers sa coéquipière. Passablement dépitée par ce camouflet, la rouquine se contenta ainsi de maugréer d’un ton désagréable :

"Fuck me dead… Et à quoi on sert dans tout ça, nous ? On fait dans la redondance professionnelle, c’est ça ?"

Cependant, la mission des demoiselles ne s’arrêta fort heureusement pas sur cette aventure d’une exaspérante vacuité. Effectivement, le chef des contrebandiers jugea pertinent de partager avec elles des dossiers d’enquêtes appartenant à Interpol. Selon ces fichiers, deux autres crimes très similaires à celui perpétré à Miami auraient été commis en Inde et au Royaume-Uni. Bien évidemment, des particularités notables pouvaient être relevées entre les différents cas, mais les points communs étaient plutôt préoccupants. A Goa, Ashir Sempouri et son épouse, la dénommée Nanda, avaient été décapités net et avaient été délestés d’une dague égyptienne. L’archéologue, de son côté, avait été agressé quelque part en Angleterre et une tablette d’une provenance similaire lui avait été volée. Même si la dernière victime listée était dans le coma, elle pouvait se considérer chanceuse de ne pas avoir perdu la vie, contrairement aux trois autres individus. Quoi qu’il en soit, les antiquités dont ces personnages s’étaient portés acquéreurs paraissaient au centre de cette sordide histoire.

"La tête tranchée par de la fib’ de lin ?" siffla le Fourneau. "La vache, le tueur n’y est pas allé de main morte ! Il a dû utiliser un truc du style corde à piano ou fil de rasoir pour que ça coupe comme ça..."

De ce qu’il avait compris, les meurtres étaient survenus durant un intervalle de temps relativement court, à en juger par l’écart référencé de moins de 24 heures. Soit ils avaient été coordonnés à distance et avaient été confiés à différents sicaires, soit un seul s’était chargé de la sinistre besogne et avait effectué plusieurs voyages dans cet objectif. Toutefois, Gorislava n’était pas du genre à trop se préoccuper de ce type de détail, car elle se focalisait plutôt sur ce qui réunissait les quatre victimes. Selon elle, du moment qu’elle pouvait remonter jusqu’au commanditaire et que ces exactions n’étaient pas liées par coïncidence, savoir s’il y avait un ou plusieurs exécuteurs n’avait que peu d’importance. La Chinoise était également soucieuse de saisir pourquoi l’assassin avait trucidé les propriétaires des trésors égyptiens, alors qu’il aurait pu se limiter à les dépouiller de ces objets. La rouquine, persuadée que la clé du mystère se trouvait là, commença donc par questionner le Don au sujet des antiquités subtilisées :

"Juste pour être certaine Vinz’, est-ce que vous vous êtes occupé de vendre la dague et la tablette à l’avocat et à l’archéologue, ou c’est quelqu’un d’autre qui s’en est chargé ? Vos babioles là, elles ne viendraient pas aussi du même industriel turc que pour le collier, par hasard ? Si c’est ben le cas, on aurait déjà un indice sur l’identité du coupable."

Suite à la consultation approfondie de la paperasse judiciaire, Zhihao suggéra aux mafieux et à sa partenaire de se rendre au Royaume-Uni afin de partir à la rencontre du comateux. Manifestement, elle avait la ferme intention de capitaliser sur sa précieuse présence pour l’interroger et ainsi découvrir toute la vérité sur ces crimes odieux. Hélas, discuter avec un légume humain n’était pas la tâche la plus facile qu’il soit, même pour des guerriers aux capacités hors-normes tels que les Chevaliers Noirs. Le Fourneau pouvait toujours essayer de gifler répétitivement l’archéologue jusqu’à ce qu’il se réveille, mais il avait bizarrement l’intuition que cela n’aiderait guère dans ces circonstances. Au premier abord saugrenue, la proposition de la Boussole avait néanmoins le mérite d’être amusante, aussi valait-elle probablement la peine d’être approuvée. Gorislava n’avait aucune idée de l’étendue des miracles médicaux que sa consœur pouvait précisément accomplir grâce à ses facultés, mais elle était curieuse d'explorer ce chemin. Outre l’émission d’orages spectaculaires, la manipulation de l’électricité ouvrait en effet de nombreuses perspectives dans ce domaine. Par exemple, le système nerveux du patient pouvait grandement bénéficier d’une impulsion calculée afin de le stimuler puis de le débloquer.

"Tu veux lui faire un massage cardiaque, pour voir s’il moufte ?" ricana gentiment la rouquine. "J’sais pas si ça va marcher des masses, mais on peut toujours essayer…"

Sur ces paroles, elle continua de tourner nonchalamment les pages du dossier dans l’objectif de pêcher un détail croustillant à creuser. Malheureusement, elle peinait à s’y retrouver dans cette montagne de données et tout le jargon qui y était employé, trop complexes pour elle à déchiffrer. D'après les élucubrations de la Chinoise, l'ordre des meurtres s'organisait de la sorte : la ville portuaire de Goa, la station balnéaire de Miami puis enfin l'Angleterre. A mesure que les crimes étaient commis, leur qualité avait visiblement et progressivement diminué au cours du temps. Cela signifiait-il que le sicaire s'était fatigué à force de voyager aux quatre coins du monde et de trimer sans cesse, dans l'éventualité où il ne s'agirait que d'un seul tueur à gage ? Ou se pourrait-il que le responsable de ces assassinats ait embauché un incompétent notoire, à moins qu'il n'ait ordonné d'épargner l'archéologue pour une quelconque raison ? Tant d'hypothèses se dévoilaient aux mercenaires, sauf qu'aucune ne leur offrait le luxe de ne pas ajouter d'autres problématiques aux énigmes existantes.
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L’italien était au moins aussi confus que les deux demoiselles au regard des éléments des différents dossiers d’enquête. Il ne comprenait pas les tenants et aboutissants, pas plus que les effets de causalité entre les différentes affaires. Ces dernières se révélaient bien trop similaires pour une simple coïncidence, c’était indéniable, mais de là à comprendre le schéma d’ensemble et sa finalité…

- « Comme je vous le disais, cette affaire nous dépasse complètement et, bien que le cas particulier de Monsieur Crest nous impacte indéniablement de manière directe, j’ai bien peur de ne plus vous être très utile au regard des propensions de niveau mondial prises par la tournure des évènements. », déclara le chef de clan en soupirant et maudissant sa propre impuissance.

- « Pour répondre à vos questions, nous ne sommes en rien impliqués dans la vente ou revente des deux objets cités dans les rapports d’Inde ou d’Angleterre. Avec suffisamment de temps, nous pourrions nous renseigner et tenter de remonter la piste de ces objets somme toute assez rares, mais sans garantie de résultat aucune. », ajouta-t-il simplement.

- « Avant que je n’oublie, une autre optique concernant les assassinats pourrait être envisagée, celle que les parrains italiens appliquaient eux-mêmes lors de l’âge d’or mafieux : l’avertissement. ‘Volez ce qui nous appartient et voilà ce qui vous attend !’  - rien ne dit que ce soit ça mais si tel est le cas, l’affaire pourrait impliquer une organisation criminelle aux ramifications mondiales. », précisa le vieil homme en complément de l’analyse de la chinoise.

Ce qui devait être une simple investigation et un règlement de compte en bonne et due forme se transformait ainsi en une affaire complexe aux desseins encore inconnus de nos deux jeunes guerrières…


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L’accès de grossièreté de la part du Fourneau était compréhensible, mais Zhihao évita de s’y joindre. Par correction professionnelle déjà, et ensuite parce que plus elle découvrait d’éléments du dossier, plus il apparaissait probable que cette affaire soit, en fin de compte, bel et bien du ressort du duo d’éveillées. Car contrairement à ce que semblait penser Gorislava – qui avait dû voir trop de films –, si un garrot confectionné à partir de lin aurait tout à fait pu être l’arme du crime utilisée par un assassin ordinaire dans le meurtre par strangulation de Crest, un fil fait de cette même matière n’aurait jamais dû pouvoir servir à décapiter les deux victimes indiennes. Pas de manière aussi nette et instantanée, à supposer que le fil résiste à l’opération. Si le fil était renforcé par le cosmos d’un éveillé par contre… une hypothèse qui aurait l’avantage d’expliquer également comment un unique tueur – si c’était bien le cas – avait pu se rendre si rapidement dans trois villes si éloignées les unes des autres.

Cette nouvelle donnée faisait entrer l’affaire dans une toute autre dimension, car peu d’organisations avaient les moyens de s’offrir les services d’un utilisateur de cosmos et au vu des moyens employés, il y avait fort à parier que l’objectif n’était pas la simple revente d’antiquités ou leur acquisition par quelque riche collectionneur sans scrupules. La militaire passa mentalement en revue les groupes d’intérêts dont elle avait connaissance et qui auraient pu se livrer à un tel acte, mais cela ne l’aida guère – ils étaient trop nombreux, et de nouvelles organisations se formaient aussi vite que les Agences s’employaient à les faire disparaître. Dans le pire des cas, il se pourrait même que ce soit l’une des factions divines qui soit derrière tout ça, auquel cas elles ne pourraient pas y faire grand-chose.

Et à cause de ce numéro d’équilibriste auquel elle se livrait en permanence, elle ne pouvait même pas partager tout ce qu’elle savait avec son commanditaire et son équipière, car ceux-ci se demanderaient sûrement comment elle était au courant de l’existence de tels groupes ; il y avait des limites à ce qu’elle pouvait expliquer en prétextant un passé de militaire reconvertie dans les activités mafieuses avant de se mettre au service de Death Queen Island.

« Pas juste un massage cardiaque. J’ai quelques atouts dans ma manche, peut-être réveilleront-ils notre Belle au Bois Dormant là où les médecins ont échoué. » répondit-elle à l’interrogation de l’australienne – en espérant que personne ne s’aviserait de faire une blague sur l’acupuncture ou autre charlatanerie issue de la médecine traditionnelle chinoise. Elle saisit ensuite l’invitation implicite de quitter les lieux contenue dans les propos de Vincenzo et salua le Don ainsi que ses acolytes.

« On reste en contact, continuez de nous transmettre toutes les informations pertinentes que vous trouverez. »

Les deux mercenaires sortirent ainsi du restaurant, laissant les siciliens à leurs magouilles. Il ne leur restait plus qu’à embarquer sur le premier vol à destination de l’Angleterre… quoique non, il y avait également une petite mise au point à faire avant.

« La chambre d’hôpital de ce Comte Karlyle doit être gardée pour empêcher que son agresseur ne revienne finir le travail. Nous aviserons sur place de la façon dont nous nous introduirons auprès de lui, mais je vous remercierai de ne pas nous rejouer votre « infiltration » d’aujourd’hui. En clair : pas de costume d’infirmière sexy. » avertit-elle la rouquine en détachant soigneusement chaque syllabe. Si la tête brûlée lui refaisait une ânerie de ce calibre, elle ne répondait plus de ses actes.
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