Un portail dimensionnel s’ouvrit devant la déesse aux yeux pers, Gareth Chevalier d’Or des Gémeaux et Grand Pope en sortit. Il portait son armure, sans son casque et sans cape, il s’appuyait sur sa canne pour compenser les douleurs de sa jambe gauche. Athéna et ses chevaliers se trouvaient à l’opposé de Poséidon et ses guerriers, ils avaient une vue imprenable sur les évènements en cours. Néanmoins Gareth porta toute son attention sur la déesse et son escorte : Orion son jeune apprenti et le Chevalier d’Or du Capricorne qu’il ne connaissait pas.

Gareth posa genoux à terre devant sa déesse et son visage esquissa une grimace de douleur en pliant sa jambe gauche, en signe de respect il plaça l’un de ses poings sur son cœur. Il connaissait parfaitement la raison de sa présence en ces lieux, Orion l’avait prévenu… Il avait dû quitter la réunion avec Hakon de toute urgence. En prétextant une urgence, il avait donné rendez-vous au général du Kraken en ces lieux. Il était venu seul, sans Calissa, il ne voulait pas offrir à la belle jeune femme un spectacle si désolant. Ce qu’il s’apprêtait à faire pouvait apparaître comme le symbole d’une trahison, le choix entre sa déesse et sa cause… Non il ne voulait pas la forcer la gardienne du douzième temple à prendre partie pour l’une ou l’autre. La tête baissé le représentant des gémeaux s’exprima d’une voix assurée.

-« Je sais pourquoi vous êtes ici… » Son regard se porta sur son élève… « Par respect envers l’instructeur que je fus pour lui et par crainte pour votre sécurité, Orion m’a prévenu de votre arrivée. »

Le cosmos de Gareth enveloppait les lieux, sans pour autant représenter la moindre menace, le chevalier d’or signifiait ainsi à l’escorte de demeurer en retrait.

-« Je ne peux pas vous laisser continuer. » Il ne savait pas comment lui exprimer le fonds de sa pensée, comme tous les chevaliers il aimait Athéna et était prêt à lui offrir sa vie, mais la cause humaine… « Je vous demande de m’accorder votre confiance et de rentrer au sanctuaire… Athéna ne m’obligez pas à choisir entre vous et notre cause, car alors ce n’est pas vous que je choisirai. »

La crainte de sa déesse à verser le sang ne viendrait pas saborder l’opération qu’il mettait en place pour sauvegarder l’avenir de l’humanité.

Le trajet fut assez rapide. Les moyens dont disposait Saori leur avaient permis d’utiliser un hélicoptère de la fondation pour se rendre au royaume terrestre des Spectres. Connor avait naturellement conservé son armure d’or sur lui, ils se rendaient en terrain ennemi et l’Irlandait pouvait s’attendre à combattre prochainement. Il était heureux de ne pas avoir eu à le faire contre Orion déjà mais il ne pourrait pas échapper aux batailles. La chose ne le dérangeait pas, il aimait le combat.

L’appareil se posa à quelques kilomètres du château, à une distance raisonnable. Connor pouvait déjà ressentir la présence écrasante de Poséidon ainsi que les Cosmos de plusieurs guerriers puissants. Spectres ou soldats de Poséidon, il n’aurait pu le certifier. Le Capricorne précéda la Déesse à l’extérieur de l’appareil et s’assura qu’aucun danger ne demeurait. Une fois les trois passagers descendus, l’hélicoptère décolla pour quitter les lieux, ce fut à ce moment, qu’une violente explosion se fit entendre et que de la fumée s’éleva au loin. Les combats avaient commencé.

- « Orion...Connor, il est temps de commencer la longue route qui nous attend ! »

Athéna semblait désormais pressée d’avancer dans ces terres ennemies. Mais, alors que leurs pas commencèrent à résonner, une brèche dimensionnelle s’ouvrit sur leur chemin. L’Irlandais se plaça immédiatement devant la Déesse aux côté du Bélier mais, lorsque l’armure d’or des Gémeaux se mit à briller en sortant du portail, il se relâcha un peu. L’interruption ne provenait pas d’un ennemi mais du Grand Pope en personne.

Le vieil homme observa un instant l’escorte de la Déesse et Connor inclina respectueusement la tête en croisant son regard. Il n’avait encore jamais rencontré cet homme, seul les histoires qui parcouraient le Sanctuaire à son sujet lui étaient connues. Aucun mot ne fut échangé entre les Saints. Gareth mit rapidement un genou à terre en signe de respect envers Athéna. Connor se demanda alors comment il avait pu savoir leur destination. Il était certain que le Grand Pope possédait de grand pouvoir mais comment pouvait-il connaitre les actions de la Déesse de la sorte ? Ce fut par ses premières paroles que Gareth fit la lumière sur la chose. Orion l’avait prévenu. Le Capricorne se demandait bien comment mais il connaissait les pouvoirs télépathiques du Bélier et se doutait qu’avec leur lien de maitre et élève, Gareth et Orion pouvait communiquer sur une certaine distance.

Un cosmos doré dénué de toute menace entoura le Saint des Gémeaux alors qu’il continuait d’échanger avec Athéna. Connor reconnu la signification de cette émanation : il leur demandait de rester en retrait. Malgré toute la considération qu’il portait au Grand Pope, l’Irlandais ne pouvait rester à l’écart vu les paroles que Gareth prononça.

- « … Athéna ne m’obligez pas à choisir entre vous et notre cause, car alors ce n’est pas vous que je choisirai. »

Connor prit ses mots pour une menace. Une menace identique à celle que le Bélier avait proférée lorsqu’ils étaient encore auprès de la statue sacrés. Les deux hommes s’étaient-ils entendus sur la chose lorsqu’Orion avait prévenu son mentor de sa destination ? Prévoyaient-il de combattre Athéna tous les deux ? Le Capricorne jeta un regard de biais à son compagnon alors que la méfiance se recréait entre eux. Connor avait fait le serment de conduire la Déesse dans son voyage auprès d’Hadès et il était prêt à combattre quiconque s’y opposerait. Leur destination ne devait être que le lieu où le Dieu des Enfers se trouvait, c’était la seule destination utile. En entendant les mots du Grand Pope, l’Irlandais fit un pas en avant afin de se trouver devant Athéna. Aucun mot n’était nécessaire pour exprimer la menace que représentait le Capricorne…

Gareth observa les deux chevaliers, le comportement de Connor et les explications d’Orion…  Pour caractériser les deux chevaliers d’or il hésitait entre plusieurs adjectifs qualificatifs : jeunes et cons ou stupidité profonde, entre les deux son cœur balance. Gareth se leva et s’appuya sur sa canne avant de porter un regard noir sur les gold saints… Il avait envie de réduire en cendre le capricorne mais par respect pour sa déesse il n’esquissa aucune menace. Puis il reprit à l’adresse de son apprenti :

-« D’autres idées lumineuses de ce genre ? Vous vous croyez ou tous les deux ? Ce qui se passe en bas n’est pas une baston de poivrots de comptoir c’est les mauvais jours qui reviennent nous pilonner la gueule. Alors à l’avenir si vous avez d’autres idées de ce genre abstenez-vous ! »

Courroucé il se tourna vers Athéna, si belle, si pure… Il ne pouvait réellement lui en vouloir, elle jouait son rôle et était fidèle à ses principes. Malheureusement ce n’est pas de principes dont ils avaient besoin ce jour mais de soldats…

-« Athéna… Les spectres ont envahi l’espace médiatique classique, ils tentent de corrompre l’esprit humain de neutraliser notre libre arbitre, ils veulent attirer les Hommes à leur cause. En tant que représentant de nos idéaux sur terre je n’accepte pas pareilles méthodes, je ne peux pas laisser les spectres asseoir une quelconque autorité sur la vie humaine… L’homme est esclave d’Hadès dans la mort jamais il ne le sera dans la vie. » Gareth reprit son souffle quelques instants avant de continuer. « Je ne partage ni les méthodes, ni les idéaux de Poséidon néanmoins nous avons un ennemi commun… Aujourd’hui je tiens l’occasion d’exterminer les forces infernales je ne la laisserai pas passer. Alors si vous voulez vous suicider libre à vous mais je garde le Bélier et le Capricorne avec moi, j’ai une guerre à mener. »

Gareth s’approcha un peu plus de sa déesse, sans considérer les deux autres chevaliers d’or, auxquels il passera un savon le moment venu.

-« Hadès ne vous écoutera pas, quand bien même il le ferait, il recommencera… Demain, dans un mois, dans un an ou dans un siècle… Il veut imposer sa justice à l’humanité et ne renoncera jamais. Athéna je vous aime de tout mon cœur mais notre cause dépasse l’amour que j’ai pour vous, j’espère que vous le comprenez. Malheureusement je n’ai aucun moyen de vous retenir ici plus longuement. »

Athéna tenta de raisonner le Grand Pope. Pour Connor la chose était peine perdu, il avait tout de suite comprit qui devait être cet homme. Pour lui, un seul qualificatif pouvait lui être imputé : vieux con. Il se demandait comment Orion avait pu le supporter en tant que mentor. Gareth avait tout de l’être borné par excellence, persuadé d’avoir toujours raison et de tout savoir. L’explication que lui fournit le Bélier sur leur présence sembla courroucer le vieil homme, qui ne trouva rien de mieux que de tenter de leur donner une leçon sur les évènements. Que croyait-il ? Que les deux chevaliers d’or ne se rendaient pas compte de la situation ? C’était ironique venant d’un homme qui était prêt à rompre tous ses serments et à s’allier avec un ennemi pour en combattre un autre.

Le visage du Capricorne affichait tout son ressentiment envers les Gémeaux. Il semblait considérer les deux chevaliers comme de simples soldats dont il pouvait disposer. C’était bien mal connaitre Connor. L’Irlandais avait décidé de suivre Athéna jusqu’à Hadès, et quelques soient les raisons finales, il le ferait même si celui qui représentait l’autorité au Sanctuaire s’y opposait. Malgré cela, Connor se devait d’admettre que les paroles du Pope étaient justes et qu’il pensait la même chose sur les Spectres et leur souverain. Hadès n’arrêterait jamais de vouloir dominer le monde et asservir les humains. C’était un fait avéré. C’est bien pour cela, que le Capricorne devait accompagner la Déesse.

- « Grand Pope malgré tout le respect que je vous dois, si Athéna continue sa route, elle ne le fera pas seule. J’ai pris l’engagement de l’escorter et de la protéger, et je ne ferais pas marche arrière maintenant. Vous pouvez estimer que mon choix n’est pas judicieux ou ne pas aimer les projets qu’Orion vous a rapportés, vous ne pourrez pas me faire changer d’avis malgré votre autorité. »

Connor regarda le Bélier du coin de l’œil. Le chevalier n’avait pas fait de geste pour s’opposer à son maitre et, l’Irlandais ignorait ce qu’il prévoyait de faire. La logique voudrait qu’il se range aux côtés de Gareth mais son devoir voulait qu’il suive Athéna jusqu’à la mort.

- « Je ne partage pas l’idée de notre bien aimée Déesse de parlementer avec Hadès. J’estime que la guerre est aussi la seule issue mais, je ne peux me soustraire à mon devoir. Ce n’est donc pas à vos ordres que j’obéirais aujourd’hui mais seulement en ceux d’Athéna ! »

Le Capricorne espérait au fond de lui que la Déesse se rangerait à l’avis de son second et que sa route le mènerait au combat contre les Spectres, plutôt qu’en escorte jusqu’à Hadès…

Le château disparut... Cet endroit de recueillement pour ceux qui recherchent l'existante parfaite. Balayé par la folie. Quelle tristesse ! Ce lieu calme, effrayant en apparence pour les coeurs impurs. Les amoureux de la justice l'adorait, ceux penchant pour l'injustice préférait fuir ce domaine, en colportant de nombreux mensonges, qui depuis semblent être devenu une réalité dans la conscience fragile des humains. La réalité était aussi triste que ce paysage qui venait de remplacer la merveille qui faisait office de lieu de culte au Roi des Enfers sur terre. Hélas, il n'en restait plus rien, et ce n'était pas le fait qu'il lui suffisait de l'imaginer pour le reconstruire qui allait consolait son sentiment de peine. Ce qui avait alerté son attention fut l'arrivée d'Athéna. Tellement de personnes présentent ici. Elle seule semblait être là avec une intention noble et qui méritait l'attention du Sombre Monarque. Très près d'elle, sur le l'immense lac, des larmes coulaient, créant des petits cercles qui grandissait avant de s'oublier dans l'éternité. Seule Athéna pouvait ressentir la pureté éclatante de ses lamentions, de ses larmes divines qui mourraient à ses pieds. Au milieu du macabre, une lumière blanche accompagnée d'éclats rougeâtres se dessina. Des plumes blanches accompagnèrent ce paysage féerique. Elle tombèrent sur l'eau qui devint un peu plus clair. Soudain, une sandale se posa dessus avant de se recouvrir par la tunique sombre de l'Empereur. Comme une chimère fantaisiste, le Monarque apparut ! Réel, irréel, pour les mortels cela n'était pas visible. Pour de tel yeux, il s'agissait seulement d'un charisme sorti de leur plus beaux rêves. Mais l'honneur était déjà grand, sur son visage, il portait une écharpe qui masquait une partie de son visage, mais ses pupilles ne pouvait guère porter à l'erreur. Et cela Athéna le savait. Ce regard, ses pupilles azuréennes. Ce regard plein de compassion... Un regard qui se planta dans celui de sa nièce.

-" Je suis navré de te recevoir ainsi. Hélas, que peut-on faire face à la colère enfantine d'un Dieu ?" Déclara le Roi des Enfers d'une voix charmeuse, toujours aussi mélodieuse. Il n'y avait là ni colère, ni sentiments indignes. D'un geste de la main, il montra derrière lui la désolation, ainsi que l'endroit où se trouvait l'auteur de ses méfaits. Pourtant la désolation n'existait pas sous ses pieds, l'eau n'y était plus. A la place une herbe verbe qui résistait à la cruauté.

-" Es-tu toi aussi venu avec l'intention de tuer des innocents ? " D'un geste théâtral, le dieu porta sa main sur son coeur...Comment lui dire la vérité ? Comment lui annoncer le pacte entre lui et le sanctuaire qui sauva le monde d'une menace bien plus importante que celle d'un assoiffé de gloire ? Comment lui dévoiler l'impossibilité qu'ont eus les spectres à dialoguer avec les chevaliers à Rodorio ? Mais surtout comment lui dévoiler que la plupart de ses chevaliers sont actuellement de simples pantins, manipulé par la haine et l'ignorance de croire en un mensonge ?

-" Je t'écoute, Ô toi dont le rôle est de protéger les humains... En souhaitant qu'un dialogue soit possible." Termina-t-il sobrement en jetant un rapide coup d'oeil sur l'armada de chevalier d'or qui siégeait à coté de la Déesse.

Utilisation de l'Omniprésence ( gratos puisque chez soi ( sauf si ça a changé depuis ^^ ) )

Athéna s’entêtait, son escorte également. Il écoutait les dires des uns et des autres, comment faire respecter ses choix en pareille situation ? La vie était beaucoup plus facile lorsqu’il se cachait du monde. Puis tous les quatre furent interrompus par la venue du sombre monarque en personne. Enfin d’une partie seulement, il fut impressionné par le charisme qu’offrait le seigneur des enfers… Calme, poli, courtois et profondément mystérieux… Trempé jusqu’aux os par la pluie que faisait tomber Poséidon sur l’endroit, il observa le frère d’Hadès en contrebas. L’aura était différente l’une sauvage, indomptable et l’autre profondément mystique.

Entre les deux frères, leur nièce détonait, elle signifiait l’amour, le calme et l’humanité. Sa personne était un savant mélange des trois. Gareth sonda, ou plutôt, tenta de sonder le cinquième arrivant. Les dires d’Athéna confirmèrent ses soupçons, il n’était pas « entier », la puissance que dégageait Hadès était bien inférieure à celle de son frère.

-« Elle ne craint rien » dit-il à l’adresse des chevaliers d’or présents. « Orion peux-tu tenter de contacter Ephraem, le chevalier d’or du taureau, mon autre élève. Il devrait encore être à son temple ou à Rodorio… Essaye les deux dis-lui de avec ceux qui le souhaitent. »

Il aurait aimé renouveler son souhait de voir Athéna ne pas franchir la porte des enfers, qu’elle reste le plus longtemps possible en sécurité. Mais elle ne l’écouterait pas, se fiant à son seul et unique jugement. Athéna avait fait son choix aux chevaliers de faire le leur.

Gareth entreprit de descendre la butte pour rejoindre les lieux de l’affrontement et l’entrée des enfers. Connor et Orion sont alors libres de leurs choix, mais si Hadès acceptait de la rencontrer au cœur de son fief, jamais il ne laissera les deux chevaliers d’or l’accompagner.

Hadès ! Le Dieu des Enfers était là en personne !

Connor n’en croyait pas ses yeux alors qu’il voyait devant lui le sombre monarque. Le Dieu était apparu dans un balai de lumière aussi belle que les étoiles de la nuit. Malgré ce qu’il savait de lui, l’Irlandais ne pouvait réfuter la beauté et la grandeur qui se dégageait d’être divin.

Alors que les trois chevaliers d’or ne devenaient que de simples spectateurs de la discussion divine, les paroles échangées médusèrent le Capricorne. Athéna savait qu’elle n’avait pas en face d’elle le véritable Hadès. Connor n’avait rien remarqué d’anormal dans l’apparition mais, maintenant qu’il le savait, il pouvait voir que l’être divin ne semblait pas être palpable. Les pouvoirs des divinités dépassaient réellement l’entendement et, le Saint se demanda ce qu’il pourrait faire face à un tel individu. Les chevaliers ont de tout temps combattu Hadès et ses spectres mais maintenant qu’il était face au Dieu, Connor ressentit son impuissance face à de tel pouvoir.

Il secoua la tête alors que le Pope prenait la parole.

- « Elle ne craint rien… »

Oui… Même si le Capricorne se sentait impuissant, il avait une mission et il ne pouvait l’oublier comme il venait de le faire. Sa destinée était de protéger la Déesse Athéna et cette protection devait avoir lieu même elle-même. La Déesse semblait persuader de devoir suivre Hadès pour discuter avec lui et stopper la violence. Connor savait que cela ne servirait à rien, malgré toute la sagesse et la grâce dont disposait Athéna, elle ne pourrait jamais faire entendre raison à son oncle. Et l’Irlandais savait désormais qu’aucunes de ses paroles, ou de celles des deux autres chevaliers d’or, n’auraient d’effet sur elle. Il n’avait désormais plus qu’une seule décision à prendre. Il releva la tête tandis que le Gémeaux commençait à s’éloigner en direction de la zone des affrontements d’où il héla le Bélier qui s’y était déjà engagé à appeler des renforts, et regarda fixement Hadès. Cet homme serait son nouvel ennemi et nul ne pourrait l’arrêter. Si seulement une illusion se trouvait ici, c’est que son véritable corps se tenait à Elysion, le royaume où les hommes ne pouvaient aller. Et si Athéna désirait s’y rendre, ce serait là-bas que Connor la retrouverait et la protégerait.

- « Athéna… Je ne pourrais pas vous faire changer d’avis avec mes mots, je le sens. Alors ce sera avec ma vie que je le ferais ! Si Hadès se trouve à Elysion, c’est là que je me rendrais et que je l’affronterais pour vous protéger de votre propre folie, votre amour démesuré pour la justice et pour les hommes. J’espère que le prix de ma vie vous fera ouvrir les yeux ô Athéna. »

Sur ces mots, le Capricorne prit le chemin que Gareth avait prit quelques instants plus tôt. Le chemin qui le mènerait à la guerre…

Athéna ne tarda pas à réagir. Elle s'avança, l'air fragile mais une volonté de fer. Quant à lui il gardait cet air " hautain", malgré la peine qui se dégageait de son allure. En effet, la scène autour n'était guère de son goût. Cependant il fallait agir à présent ! Oui il le fallait ! En silence, le sombre monarque, où du moins cette silhouette chimérique écouta les répliques de sa nièce. Le regard du Dieu des Enfers exprima alors de l'intrigue, et de la curiosité. Ce qu'elle déclara allait complètement à l'encontre des propos qu'avaient pu entendre sa Prêtresse à Rodorio de la part du représentant de la Déesse.A vrai dire cela ne pouvait que confirmer la pensée de Mohana; la Prêtresse qui était nommé en remplacement de Pandore.

Le sanctuaire était manipulé ! Mais comment le délivrer alors que la rage aveuglé la plupart de leurs âmes ?
-" Athéna..." Murmura Hadès d'une voix sûre et claire. Au fond, le Maître des Ténèbres était inquiet. Un sanctuaire tremblant était la pire menace pour les hommes purs. Car malgré leur différence, les deux divinités poursuivaient le même dessein, ils représentaient la vie, et la mort. La mort n'étant pas fin, les mérites pour atteindre le paradis se jouaient pendant l'existence terrestre. Fait que beaucoup semblait oublier, justifiant la douleur de la mort par la cruauté imaginaire de l'Empereur.
Lui ne faisait qu'appliquer la juste sentence...

-" Il semblerait que tes chevaliers ne soient pas de ton opinion, néanmoins je souhaite le même destin que toi à ce début de bataille. C'est pour cela, que j'accepte de t'accorder cet entretien dans l'endroit le plus merveilleux qui soi, le plus pur également..."
La fin de sa phrase fût dite avec un ton fier. Hadès venait d'accepter, malgré tout, il devait penser à son armée... Il leva son index comme un geste qui voulait dire; à une condition ! Une condition qu'Athéna approuverait certainement puisqu'il s'agissait de leur objectif commun.

De plus la suite serait la preuve ou non de son analyse, et de l'enquête de ses spectres sur le mal du sanctuaire, et la folie de Poseidon. Sa demande avait bien plus qu'une simple connotation strategique. Elle permettrait de confirmer, et de prouver à Athéna les méfaits de Poséidon.

-" Tu comprendras que t'entendre dire que tu souhaites éviter la guerre, et voir des actes contraires de la part de tes chevaliers ne peut que m'intriguer. Avant de nous rendre en Elysion, j'oserai seulement te faire une demande. Demande qui ne devrait pas affecter ta décision de dialoguer." Son index désigna les trois chevaliers présents qui s'étaient posés en retrait.

-" Il me faut l'assurance que tous tes chevaliers sans exception cessent leur offensive sur mon domaine le temps de ta visite. Selon la conclusion de celle-ci, libre à toi et à eux de chercher à poignarder mon coeur ou au contraire d'accomplir ton souhait initial, que je partage entièrement. S'ils te désobéissent sache que je ne t'accuserai de rien..." Trois marches brillantes se dessinèrent alors derrière Hadès, avec une porte composée de nombreux décors. Le tout dans une ambiance féerique.

-" Si tu es prête à toi l'honneur très chère Nièce !" Déclara avec élégance le Monarque des Enfers qui avait hâte d'en savoir plus, mais aussi hâte de parvenir à ses fins ! Cette guerre avait assez duré, et il était hors de question de savoir sa nièce tomber dans l'erreur par la faute d'un Poséidon, qui, il fallait bien le reconnaître possédait cette fois-ci un certain don pour manipuler le Sanctuaire. La porte attendant, avec précaution le Monarque prit soin d'être le seul à pouvoir l'ouvrir par sa simple volonté. Et il était évident qu'elle ne s'ouvrirait que pour Athéna, et pour lui

Le Dieu des Enfers restait silencieux, impassible, le temps s'écoulait comme toujours sans emprise sur lui. La Porte n'attendait plus que le passage des deux divinités pour s'évanouir à jamais. Mais en attendant cela, Hadès voulait s'assurer de la bonne foi de sa nièce, d'où la nature de sa demande. Le Monarque devait assurer la sécurité des spectres, mais aussi de ceux qui étaient contre ce conflit. Et pour ce faire, il fallait éviter que les chevaliers prennent part à cette bataille. Puis, son objectif n'était pas Athéna, elle, semblait sincèrement contre l'action de Poséidon.

Seul lui avait osé lever son armée pour d'obscurs motifs inventés pour s'en prendre au Royaume des Enfers. Athéna laissa son cosmos dorée irradier autour d'elle, comme pour lancer un message. Un petit sourire satisfait put à cet instant se lire sur le visage livide du dieu.

-" Si j'ai ta parole que les Saints n'iront pas plus loin, et n'attenteront à la vie d'aucuns spectres, et autres guerriers qui ont fait le choix lutter contre l'injustice... Que les chevaliers qui osent briser cette promesse deviennent des Renégats sans avenir... Si j'ai ta divine parole, alors, tu pourras traverser cette porte sans peine..." Il laissa sa phrase en suspend car la suite était clair, si ses intentions étaient mauvaises en son encontre, alors, la porte lui refuserait l'entrée d'Elysion. Comme un lieu si beau pourrait laisser une âme menteuse s'y ressourcer. De plus les conséquences pour les serviteurs de la Déesse étaient déjà bien connus de tous. Hadès regardait les alentours, cette eau infinie.

Les chevaliers d'or qui se trouvaient un peu plus loin. Jusqu'où irait leur amour pour Athéna ? Jusqu'où pouvait aller ce sentiment fort qu'ils prétendent défendre ? Serait-il assez fort pour vaincre la rage aveuglante, et les fils que tenaient Poseidon. Ou alors l'action d'il y a 30 ans n'était finalement qu'une fleur d'un jour... Le regard profond de l'Empereur se posa sur la silhouette de sa Nièce, qui elle préféra le fuir. Le plus dur serait certainement la suite, lorsque l'amour trahi, blessera le coeur de sa nièce. Elle qui était sans doute la divinité la plus proche des humains, mais aussi celle la plus bienveillante envers ses chevaliers. Comment allait-elle assimiler, si cela devait arriver, la rébellion de ses soldats ?

-" Lorsque tu auras traversé la porte, tu me trouveras très rapidement, et je ne serai plus ici... Là-bas nous pourrons observer les agissements de notre ennemi, et je pourrai en savoir plus sur tes demandes."  A présent la décision revenait à la Déesse, Hadès avait de son coté entièrement confiance en son armée, et savait qu'ils feraient tout pour protéger le Royaume de la haine destructrice de son frère, d'une soif de pouvoir qui au fond faisait peine à voir. Le Roi des Enfers balaya les alentours et remarqua de l'autre coté son adversaire. Il observa avec un sourire malicieux, un sourire qui valait plus que mille mots.

Sa rage allait bientôt succomber. Car le Monarque savait que le Roi des Océans n'aurait guère la sagesse, et l'humilité de reconnaître son erreur et de s'excuser. Immobile, le Monarque n'attendait plus que le dernier geste de sa nièce... Traverser cette porte pour donner un espoir à la terre, et aux chevaliers de rester les protecteur de l'humanité.

-" Lorsque tu auras traversé la porte, tu me trouveras très rapidement, et je ne serai plus ici... Là-bas nous pourrons observer les agissements de notre ennemi, et je pourrai en savoir plus sur tes demandes."